Soumis par crinadmin le
L’homicide de trois enfants, commis ce lundi 11 décembre par des hommes armés dans la bande de Gaza, constitue un acte épouvantable, qu’Amnesty International condamne absolument. Il s’agit du dernier épisode d’une série d’affrontements entre groupes armés palestiniens ayant provoqué la mort de civils palestiniens, sur fond de chaos grandissant dans la bande de Gaza. Les trois enfants se rendaient à leur école le matin du 11 décembre lorsqu’ils ont été abattus par des inconnus armés au centre de la ville de Gaza ; d’autres personnes ont été blessées. Les enfants tués étaient Oussama Balousha, âgé de dix ans, et ses deux frères, Ahmad, âgé de sept ans, et Salam, âgé de quatre ans. Mahmoud Habil, le chauffeur et garde du corps qui les accompagnait, a également été tué quand des hommes armés ont ouvert le feu sur la voiture qui emmenait les enfants à l’école. Lydia al Obaid, une cousine des jeunes frères âgée de six ans, et un autre garde du corps qui se trouvaient dans la voiture ont été blessés, ainsi que deux autres écoliers qui se trouvaient là au moment de l’attaque. Les hommes armés ayant mené cet attaque se sont enfuis et n’ont pour l’instant pas été appréhendés. Il semblerait que cette attaque visait le père des enfants, un responsable de haut rang des services de renseignement de l’Autorité palestinienne. Depuis cet épisode, dont les factions politiques palestiniennes et leurs groupes armés se rejettent la responsabilité en l’absence d’informations sur l’identité et les mobiles des responsables, il est à craindre que ne se dégrade une situation déjà tendue dans la bande de Gaza, en raison du conflit entre le gouvernement du Premier ministre Ismail Haniyeh et le président Mahmoud Abbas. Le désordre dans la bande de Gaza a atteint un niveau sans précédent. Des groupes armés liés au parti Fatah du président Mahmoud Abbas et au parti Hamas du Premier ministre de l’Autorité palestinienne Ismail Haniyeh, ainsi que d’autres bandes et groupes armés, se livrent à des affrontements, ce qui fait courir un danger croissant aux civils palestiniens ; un certain nombre de fusillades de rue provoquées par ces groupes armés ont tué et blessé des passants civils. Des dizaines de civils palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués et de nombreux autres blessés dans la bande de Gaza lors d’attaques à main armée et d’affrontements entre les groupes armés palestiniens ; pourtant, les responsables de ces attaques ont rarement été arrêtés ou poursuivis en justice. L’impunité dont jouissent généralement les responsables de ces attaques finit par encourager de nouvelles violences, et entretient une vendetta. Amnesty International a exprimé son inquiétude concernant ces attaques et l’impunité dont elles bénéficient lors de réunions tenues en début de semaine avec le président ainsi que les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et le Vice-premier ministre. Amnesty International a demandé que toutes les parties de l’Autorité palestinienne mettent un terme à la violence et traduisent les responsables en justice. Notre organisation demande à présent une enquête prompte, indépendante et impartiale sur les attaques de ce 11 décembre, au cours desquelles des enfants ont notamment été tués ou blessés ; les attaques de groupes armés doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale et leurs responsables doivent être traduits en justice, dans le respect des normes internationales pour un procès équitable.