AUSTRALIE : Les « enfants oubliés » des centres de rétention australiens

Baptisé « Les enfants oubliés », ce document met en lumière les souffrances endurées par les plus jeunes : 300 cas d'automutilation ou de tentatives d'automutilation ont été recensés entre janvier 2013 et mars 2014 dans les centres de rétention australiens. Il révèle aussi que plus d'un tiers des enfants détenus ont développé une maladie mentale nécessitant des soins psychiatriques.

En conclusion, la Commission des droits de l'homme dénonce une violation du droit international, et recommande la mise en place d'une commission sur toutes ces questions.

Un appel rejeté par le ministre australien de l'Immigration. Peter Dutton estime que le rapport est trop critique envers le gouvernement actuel, qui a fait, selon lui, des progrès en la matière :

« Nous avons des divergences d'opinion fondamentales avec la Commission des droits de l'homme, et depuis longtemps. En plus, beaucoup des observations qui sont faites concernent la période au cours de laquelle les travaillistes étaient au pouvoir. Nous, nous avons d'abord cherché à éviter l'arrivée de personnes dans les centres de détention, et pour cela, nous avons arrêté la venue de bateaux de migrants illégaux. »

Dans ce dossier très politique, la chef de file des Verts n'est évidemment pas du même avis que son collègue libéral. Christine Milne estime qu'une commission sur l'enfermement d'enfants dans les centres de rétention est nécessaire. Elle plaide aussi pour que ces enfants puissent bénéficier de l'aide d'un tuteur indépendant :

« Les ministres de l'immigration ne peuvent pas à la fois maintenir leur loi cruelle qui institutionnalise les mauvais traitements faits aux enfants, et en même temps prétendre qu'ils défendent les intérêts des enfants. »
 
Pour Amnesty International, ce rapport montre bien que l'enfermement a de terribles répercussions sur la santé et le bien-être des enfants. Graeme McGregor est un porte-parole de l'ONG. Il relève notamment que pendant un an, plus de cent enfants détenus dans le centre de Christmas island n'ont reçu aucune éducation.

« Personne ne peut rester insensible à la lecture de ce rapport. C'est un récit très saisissant des diverses formes de souffrances qui sont infligées aux enfants dans les centres australiens de détention, à la fois en Australie et en-dehors du territoire. Ce n'est pas forcément délibéré, mais le simple fait de détenir des enfants engendre des souffrances. »

Ce rapport de la Commission australienne des droits de l'homme a été rédigé en novembre dernier, mais il n'a été rendu public qu'hier soir. Le gouvernement a attendu la date limite pour le transmettre au Parlement.


Plus d'informations :

  • Le rapport complet (en anglais) sur le site de la Commission australienne des droits de l'homme.
  • Communiqué de l'ONG Service international des droits de l'homme appelant le gouvernement australien à cesser de discréditer la Présidente de la Commission.
Pays: 
Auteur: 
Élodie Largenton

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