ASSEMBLÉE GÉNÉRALE : droits des enfants lors des 12e et 13e séances de la session d'octobre 2012

Summary: Le directeur exécutif de l'Unicef invite les États membres à ne pas oublier les réalités derrière les statistiques encourageantes. Les arrêts contre Lubanga et Taylor sont des « précédents historiques », selon la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé.

[New York, le 17 octobre 2012] - Brandissant des statistiques encourageantes, comme la réduction de moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans dus à la malnutrition, passant ainsi de 12 millions en 1999 à 6 millions en 2011, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), M. Anthony Lake, a néanmoins invité les États Membres, aujourd’hui devant la Troisième Commission, à « ne pas oublier les réalités derrière les statistiques ».

Le sort des enfants en temps de conflit armé, la violence à l’encontre des enfants et le sort des enfants autochtones en particulier, ont été les thèmes qui ont articulé le début de l’examen, par la Troisième Commission, des questions liées à la promotion et à la protection des droits des enfants. 

Auparavant, la Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, avait achevé son débat général sur la promotion de la femme. 

Dans son exposé, M. Lake a affirmé que l’UNICEF éprouvait « beaucoup de difficultés » à porter assistance à de nombreux enfants vivant dans des zones isolées ou touchées par des conflits armés.

Présentant le rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant, centré sur les enfants autochtones, il a affirmé que ceux-ci avaient des droits au même titre que les autres enfants et devaient donc recevoir, sans discrimination, toutes les garanties nécessaires à leur survie, leur épanouissement et leur protection.

Parmi les autres statistiques encourageantes, au 1er juillet 2012, 193 États ont ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant ou y ont adhéré, tandis que deux États l’ont signée mais sans l’avoir ratifiée.  En outre, le Protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés a été ratifié par 147 États, alors que le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants l’a été par 158 États.

La Convention dispose aussi, depuis l’année dernière, d’un troisième Protocole, ouvert à la signature le 28 février 2012, et permettant au Comité des droits de l’enfant de recevoir des plaintes.

Le Président de cet organe chargé du suivi de la Convention, M. Jean Zermatten, a qualifié cette adoption d’« événement majeur », précisant qu’à ce jour, il avait reçu la signature de 35 États et que le texte avait été ratifié par deux pays, le Gabon et la Thaïlande.

Quant à la Convention elle-même, « trois États manquent encore à l’appel: la Somalie, les États-Unis et le Soudan du Sud, pour aboutir à une ratification universelle ». 

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leïla Zerrougui, a mis en exergue les jugements rendus à l’encontre de Thomas Lubanga, « seigneur de guerre » de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et de l’ancien Président du Libéria Charles Taylor, jugé coupable de complicité des crimes commis par le Revolutionary United Front (RUF) durant la guerre civile en Sierra Leone de 1991 à 2002.

« Il s’agit de procès historiques et d’arrêts sans précédent, deux événements qui ont créé de nouveaux paramètres dans la lutte contre la violence à l’égard des enfants », a déclaré Mme Zerrougui, qui intervenait pour la première fois devant la Commission. 

Thomas Lubanga a été jugé par la Cour pénale internationale (CPI) et Charles Taylor par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.

Enfin, la Représentante spéciale sur la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, a lancé un appel aux États sur l’utilisation des armes explosives, et des drones qui leurs servent de vecteurs.  Elle a appelé à des mesures urgentes et soutenues dans la lutte contre la violence faite aux enfants.

« Si nous n’accélérons pas nos efforts, d’autres priorités risquent de prendre le pas sur le combat contre cette forme de violence », a-t-elle mis en garde, en établissant l’inclusion de la protection de l’enfant comme priorité de l’Agenda pour le développement au-delà de 2015. 

Par ailleurs, la trentaine d’intervenants au dernier jour du débat sur la promotion de la femme, dont plusieurs observateurs et organisations du système des Nations Unies, ont mis en relief le travail normatif aux niveaux national, régional et international.

Certains, et notamment des représentants issus de pays sortant d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle, comme Haïti, le Népal ou la Géorgie, ont plaidé pour le maintien d’une assistance technique de qualité et pour un apport de ressources financières supplémentaires, en dépit des crises mondiales actuelles.

Israël et l’Arabie saoudite ont exercé leur droit de réponse.

La Troisième Commission reprendra ses travaux demain, jeudi 18 octobre, à 10 heures, pour poursuivre son débat général sur la promotion et la protection des enfants.  Elle se prononcera aussi sur des projets de résolution. 

pdf: http://www.un.org/News/fr-press/docs/2012/AGSHC4042.doc.htm

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