Soumis par Louise le
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[24 Septembre 2015] - L'Arabie saoudite pourrait exécuter jeudi 24 septembre un jeune homme de 21 ans, de confession chiite, qui a été arrêté pour avoir manifesté contre le régime alors qu'il était encore mineur. Ali Mohammed al-Nimr devrait être décapité et son corps crucifié en place publique. Le verdict est tombé alors que Riyad vient d'obtenir un poste clé au sein du Conseil des droits de l'homme à l'ONU.
Ali Mohammed al-Nimr vient de perdre son dernier recours. Il avait été emprisonné à 17 ans pour avoir participé aux manifestations de la région majoritairement chiite de Qatif contre les autorités du royaume wahhabite. C'était en 2012.
Deux ans plus tard, il était condamné à mort pour appartenance à une organisation terroriste et violences envers la police, à la suite d’aveux obtenus sous la torture, dénoncent ses défenseurs. Ils soulignent que le jeune homme a également contre lui le fait d'être le neveu d'un haut dignitaire chiite fervent opposant du régime, lui aussi condamné à mort.
Riyad au Conseil des droits de l'homme de l'ONU
Ali devrait donc être décapité et son cadavre exposé sur une croix jusqu'à pourrissement de ses chairs. Un verdict annoncé au moment où l'Arabie saoudite dirige, au Conseil des droits de l'homme, le groupe qui choisit les rapporteurs spéciaux, ces hommes et ces femmes de l'ONU qui enquêtent sur les violations des droits humains dans le monde.
Riyad visait au départ rien moins que la présidence du Conseil en 2016. La candidature d'un pays qui a recours à la lapidation, à l'amputation et qui criminalise les conversions religieuses avait suscité l'indignation parmi les ONG et l'embarras de certaines capitales. Des ressentiments que l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr, si elle a lieu, devrait raviver.
Ce mercredi, François Hollande a appelé Riyad à renoncer à exécuter le jeune chiite de 21 ans, «au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées». Le Premier ministre Manuel Valls a, à son tour interpellé l'Arabie saoudite. «La France est fermement opposée à la peine de mort. Nous appelons à renoncer à l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr», a déclaré le Premier ministre français sur son compte Twitter. Manuel Valls doit se rendre dans le pays en octobre.
Plus d'informations :
- Actualités sur les sentences inhumaines
- Lettre d'une coalition d'ONG au ministre de la Justice d’Arabie Saoudite, l’appelant à annuler l’exécution imminente de deux mineurs au moment des faits, Ali Mohammed al-Nimer et Dawood Hussain al-Marhoon (juillet 2015, en anglais)
- Campagne de CRIN sur les sentences inhumaines (en anglais)