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[TUNIS, 31 Octobre 2006 (La Presse)] - L'enfant, cet être fragile et vulnérable, est devenu partout, dans les quatre coins du monde, victime de divers actes de violence subis tant de la part de sa famille qu'au sein du milieu scolaire ou dans son environnement extérieur. Ce phénomène visible et fort signalé ne cesse d'interpeller les hauts responsables de l'Unicef, en tant que mécanisme international chargé de la protection de l'enfant, qui n'ont pas manqué de se pencher, depuis 2003, sur la réalisation d'une étude portant, particulièrement, sur la violence à l'encontre des enfants, à l'échelle mondiale. Cette étude est, déjà, fin prête. Lors d'une rencontre tenue hier après-midi au siège du Centre national d'innovation pédagogique et de recherches en éducation (CNIPRE) à Tunis, Mme Rima Salah, vice-présidente exécutive de l'Unicef, a présenté une synthèse de l'étude, et ce, en présence de M. Sadok Korbi, ministre de l'Education et de la Formation. Au début de son intervention, Mme Salah s'est déclarée heureuse d'être en Tunisie pour annoncer la publication de cette étude dans son édition arabe. Un document-référence premier de son genre illustrant, de manière évidente, à quel point la violence verbale et corporelle, ainsi que le harcèlement sexuel, peuvent déséquilibrer la personnalité de l'enfant et mettre sa vie en danger. En effet, le rapport mondial révèle l'ampleur de la violence à l'encontre des enfants et montre, statistiques à l'appui, la gravité de la situation dans les différentes régions du monde et les conséquences qui en découlent. Dans cet ordre d'idées, Mme Salah a mis l'accent sur l'état des lieux dans la région arabe et les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Et de poursuivre que ce constat avéré, à une large échelle, impose au monde entier de se rendre compte de cette réalité douloureuse pour pouvoir construire aux enfants un avenir radieux, loin de toute forme de violence. De son côté, M. Sadok Korbi, ministre de l'Education et de la Formation, a souligné que l'éducation civique et la socialisation des générations montantes aux valeurs morales basées sur l'ouverture et la tolérance sont autant de questions auxquelles le Président Ben Ali ne cesse d'accorder une attention toute particulière. Cet intérêt présidentiel s'est déjà traduit par la prise de multiples mesures visant la prévention de nos enfants des impacts de la violence et de l'extrémisme, en leur assurant un milieu scolaire calme et serein. Parmi ces mesures, l'on cite, à titre d'exemple, la création en 2001 d'une commission nationale du comportement civilisé dont la mission consiste à lutter contre les comportements et les attitudes portant préjudice aux bonnes moeurs. Violence dans les mileux scolaires Ainsi, face à la multiplication du phénomène de la violence au sein du milieu scolaire, le ministère de tutelle a chargé le CNIPRE d'élaborer une étude exhaustive sur le sujet. L'objectif est d'apporter les solutions adéquates et de mettre en place une stratégie cohérente en la matière. Et au ministre de faire savoir que les résultats enregistrés montrent que la violence dans nos établissements éducatifs est un phénomène récent qui remonte à la fin des années 90. A cet effet, on a enregistré 2.054 cas de violence au cours de l'année scolaire 2004-2005. Un chiffre qualifié d'insignifiant par rapport aux autres pays comme la France (près de 80.000 cas) et les Etats-Unis (deux millions environ). Il résulte, également, que les cas de violence dans les établissements scolaires ont atteint un taux assez élevé, soit 57,39 pour cent, ce qui explique la tension dans la relation élève-enseignant. L'étude a montré aussi que la pratique de toutes ces formes de violence et d'agression dépend essentiellement des régions et du niveau d'enseignement. Le pic est enregistré surtout au sein des collèges et au niveau de la 8e année de base et de la 1ère année secondaire, soit un taux de 62 pour cent. M. Korbi a ajouté que les causes de ce genre de violence remontent aussi à l'échec scolaire. Afin d'atténuer ce phénomène, le ministère a engagé une stratégie à plusieurs axes. Il s'agit entre autres de la création d'un observatoire au sein du ministère chargé de prendre les mesures appropriées, de la réalisation en 2003-2004 d'une expérience pilote concernant 55 établissements, où il a été procédé au renforcement de l'encadrement des élèves, l'amélioration de l'encadrement administratif relevant de ces institutions, et l'accroissement des activités culturelles et sportives dans les écoles. Il a été créé, également, un observatoire national de suivi du phénomène de la violence, et un texte de loi a été promulgué en 2004. Informations supplémentaires
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