AFRIQUE AUSTRALE La protection sociale, un droit humain?

Summary: TSHWANE, Afrique du Sud, 29 sep (IPS) - Sans les contributions des sympathisants et les subventions gouvernementales évaluées entre 68 et 104 dollars par mois par enfant, la Maison de la mère et l'enfant à Ennerdale, au sud de Johannesburg, serait à peine en mesure de subvenir aux besoins des 18 enfants vulnérables qui y vivent

Cette maison sûre abrite 18 orphelins, dont sept sont des orphelins du SIDA, tandis que d'autres sont des victimes de graves abus sexuels et physiques.

La présidente Coreen Kirkman a déclaré à IPS que la maison a besoin de 2.000 dollars par mois pour la nourriture, le loyer et l'électricité. C’est une somme princière que cette maison ne peut pas réunir seule. Mais les subventions gouvernementales pour l'enfance et les enfants placés, pour ces 18 enfants âgés de deux à 18 ans, ont allégé une partie du fardeau.

Le Programme régional de lutte contre la faim et la vulnérabilité (RVHP) a également adopté la maison et recueille des fonds en son nom.

"Recevoir un revenu régulier, quoique modeste, est certainement utile puisque nous pouvons planifier (d’avance). Tous les mois ne sont pas les mêmes en termes de dépenses. Le mois de janvier est très coûteux (puisque nous devons) acheter des fournitures scolaires pour la nouvelle année scolaire, par exemple, et nous ne savons jamais quand il y aura des excursions scolaires", a indiqué Kirkman.

Elle a ajouté qu’avec les subventions et les contributions du RHVP, la maison avait assez d'argent pour les deux premières semaines du mois et dépendrait des contributions des membres de la communauté pour les deux semaines restantes. La maison est devenue un refuge sûr pour les enfants vulnérables en utilisant au maximum le peu de ressources qu'elle reçoit des donateurs et des subventions gouvernementales, une partie importante de la protection sociale.

Le rôle de la protection sociale, en particulier des transferts de fonds, a fait l'objet d'un dialogue de deux jours, organisé par le RHVP à Tshwane du 16 au 17 septembre. Ce dialogue a abordé la question de la façon dont les transferts sociaux peuvent aider à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment le premier objectif de réduction de l’extrême pauvreté et la faim en particulier chez les groupes les plus vulnérables de la société.

Le groupe de plaidoyer, Section 27, soutient les discussions sur une subvention pour des maladies chroniques.

"La reconnaissance d'une subvention pour des maladies chroniques vient de la compréhension qu'il y a beaucoup de barrières financières souvent dans la façon dont les populations pauvres accèdent aux services gratuits fournis dans les institutions gouvernementales", a confié à IPS, Jonathan Berger, chercheur principal et directeur de la politique et la recherche à Section 27.

"Une subvention pour des maladies chroniques, y compris le VIH, n'est pas (un) cas de transferts de fonds sociaux pour permettre aux gens d’acheter leurs propres services de santé, mais un transfert pour que les gens soient en mesure d'accéder aux services que le gouvernement fournit déjà".

Le jury cherche à savoir si les gouvernements en Afrique australe sont responsables de l’incapacité à atteindre les OMD après avoir signé des conventions internationales sur les droits de l'Homme qui les obligent à fournir une protection sociale. Mais le Forum parlementaire de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC PF) affirme qu'il prendra des mesures pour que la protection sociale figure dans les constitutions nationales.

"L’utilisation de la protection sociale pour répondre aux besoins des groupes vulnérables, en particulier ceux touchés par le VIH et le SIDA, serait une chose logique à faire parce que la plupart de nos citoyens sont d'une manière affectés par le VIH et le SIDA", a déclaré Esau Chiviya, le secrétaire général du SADC PF.

"Le VIH et le SIDA ont fait beaucoup d’orphelins. En l'absence d’une importante source de revenus, c’est là où vient la protection sociale et où il nous faut la légaliser afin qu'elle devienne une obligation pour le gouvernement de la fournir. Les gens ordinaires auront alors une base à présenter au gouvernement devant les tribunaux".

Les gouvernements d'Afrique australe ont signé des conventions, qui reconnaissent la nécessité de la protection sociale, telles que la Charte de la SADC des droits sociaux fondamentaux d'août 2003, notamment l'article 10 qui oblige les Etats membres à "créer un environnement favorable afin que chaque travailleur dans la région ait droit à une protection sociale adéquate et, indépendamment de son statut et du type d'emploi, jouisse des avantages d’une sécurité sociale appropriés".

L’Appel à l'action de Livingstone en 2006 obligeait les gouvernements d'Afrique australe à avoir des plans nationaux de protection sociale dans les trois ans.

Les gouvernements ont cité comme raisons principales de leur incapacité à atteindre les OMD: un manque d'argent, des questions par rapport à la justesse de la protection sociale en termes de promotion de la dépendance, et des problèmes relatifs à celui qui conduit le processus.

La Coalition grandir à l'abri de la pauvreté a appelé à un plaidoyer plus fort de la part de la société civile pour amener les gouvernements à agir au cours des cinq années restantes de l'initiative des OMD pour assurer le suivi des accords qu'ils ont signés. (FIN/2010)

pdf: http://www.ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=6131

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