Soumis par crinadmin le
Dans un nouveau rapport rendu public ce mardi 18 juillet 2006, Amnesty International montre que le nombre d’homicides de femmes au Guatémala a augmenté pour la quatrième année consécutive depuis 2001, du fait que le gouvernement n’a pas mené de véritable enquête ni puni les responsables. Plus de 2 200 femmes et jeunes filles ont été brutalement assassinées au Guatémala depuis 2001. Pas moins de 665 cas ont été enregistrés en 2005 ; 527 en 2004 ; 383 en 2003 et 163 en 2002. Deux cent quatre-vingt-dix-neuf femmes ont été tuées entre janvier et mai 2006 uniquement. « Le taux de meurtres de femmes augmente au Guatémala parce qu’il n’y a aucune raison que les meurtriers mettent fin à leurs agissements, a déclaré Sebastian Elgueta, chercheur sur le Guatémala à Amnesty International. Ils savent qu’ils n’auront pas à payer pour leurs actes. » Selon le médiateur pour la défense des droits humains, 70 pour cent des meurtres de femmes n’ont fait l’objet d’aucune investigation, et aucune arrestation n’a eu lieu dans 97 pour cent des cas. Les rares enquêtes menées sur ces cas manquent de rigueur : collecte et préservation des éléments médicolégaux ne sont pas effectuées correctement ; peu de ressources sont allouées à chaque cas, et les témoins ne sont pas protégés. Le 4 juillet 2005, Clara Fabiola García, âgée de vingt-six ans, a été la cible de tirs dans la ville de Chimaltenango : elle est morte peu de temps après à l’hôpital. Deux ans auparavant, le 7 août 2003, la jeune femme avait été témoin du meurtre d’Ana Berta (quinze ans) et d’Elsa Mariela Loarca Hernández (dix-huit ans) dans la ville de Guatémala. Son témoignage avait joué un rôle clé dans la condamnation à cent années de réclusion d’Oscar Gabriel Morales Ortiz, membre d’une bande de malfaiteurs, en février 2005. Selon les informations diffusées dans les médias, lorsqu’il avait reçu sa condamnation Oscar Gabriel Morales Ortiz avait déclaré que Clara Fabiola García paierait pour avoir témoigné contre lui. Personne n’a été poursuivi pour le meurtre de Clara Fabiola García. Le rapport d’Amnesty International montre également que dans des centaines de cas, les victimes sont considérées comme responsables de leur mort. Le 5 mai 2006, le chef de la police du Guatémala a déclaré publiquement que pour empêcher les meurtres de femmes il fallait leur ordonner expressément de ne pas intervenir dans les gangs des rues et d’éviter les actes de violence au foyer, ce que, selon lui, la police ne pouvait pas faire. « Les mesures prises jusqu’à maintenant par le gouvernement, telle que l’élaboration d’une nouvelle législation, n’ont eu aucun impact pour l’instant sur le nombre de femmes tuées ni sur la capacité de la police et des procureurs à enquêter sur ces faits et à déférer à la justice les personnes soupçonnées d’être responsables de ces agissements, a déclaré Sebastian Elgueta. Pendant ce temps, le taux d’homicides dont sont victimes des femmes continue d’augmenter. La meilleure prévention que les autorités pourraient mettre en place serait d’améliorer la qualité des enquêtes. Cela montrerait que la vie des femmes guatémaltèques compte réellement. » Amnesty International appelle le président Berger à prendre immédiatement des mesures pour : Complément d’information Le rapport d’Amnesty International passe en revue les événements qui ont eu lieu depuis la publication, en juin 2005, du rapport Guatemala : No protection, no justice - killings of women in Guatemala (en anglais), qui décrivait plusieurs cas d’homicides de femmes et faisait 14 recommandations au président Oscar Berger et à plusieurs institutions de l’État. Lire le rapport Guatemala : No protection, no justice – killings of women (an update), index AI : AMR 34/019/2006, en anglais. Informations supplémentaires
pdf: http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=8429