Soumis par Louise le
La justice britannique annonce des inculpations pour mutilation génitale féminine. Deux hommes, dont un médecin, sont visés après l’excision d’une patiente dans un hôpital londonien. C'est une première, trente ans pourtant après l’entrée en vigueur de la loi criminalisant cette pratique.
Les deux hommes mis en cause sont un médecin de l’hôpital de Whittington, dans le nord de Londres, soupçonné d’avoir pratiqué une mutilation génitale sur une femme qui venait d’accoucher en novembre 2012. C’était la seconde fois que ce praticien excisait cette patiente. L’autre homme, qui n’appartient pas au milieu médical et dont on ne connaît pas encore le lien avec la victime est, lui, poursuivi pour incitation à l’excision.
Les mutilations sexuelles féminines sont illégales depuis 1985 au Royaume-Uni, mais personne jusqu’à présent n’a été inculpé, en partie parce que les victimes sont souvent de très jeunes filles qui n’osent pas porter plainte. La loi a été étendue en 2003 aux Britanniques et résidents permanents qui cherchent à faire pratiquer ces mutilations dans les pays où cette coutume est légale. La peine maximale encourue a aussi été allongée à quatorze ans de prison.
Mais alors que quelque 66 000 femmes ont subi des excisions sur son territoire, le Royaume-Uni reste à la traîne comparé notamment à la France où plus d’une centaine de personnes ont été condamnées. Pour les organisations qui font campagne contre l’excision, ces inculpations sont une première victoire et elles sont bien décidées désormais à pousser le gouvernement britannique à faire plus, en intervenant notamment dans les écoles mais en assurant aussi, par exemple, l’anonymat aux victimes.