MEXIQUE : Criminalisation, mauvais traitements et négligence


[Le 11 novembre 2011] - Le 19 octobre dernier, deux personnes mineures engagées dans des activités en faveur de l’enfance à Ciudad Juárez au sein de l’organización Poipular Independiente (OPI) et du Réseau pour l’Enfance, toutes deux membres de REDIM, furent arrêtées par des policiers au motif qu’elles ne détenaient pas de carte d’électeur. Le lendemain, 15 jeunes délégués de la même organisation furent privés de liberté par les polices municipales qui leur infligèrent un traitement humiliant, en les frappant, et en les forçant à s’agenouiller devant leurs agresseurs. On confisca également le camion-ludothèque dans lequel ils réalisent des activités dans sept quartiers où vivent des enfants défavorisés.

Au nom de la RED por los Derechos de la Infancia en México (REDIM)1 , nous exprimons notre plus profonde préoccupation : dans cette exacerbation de la violence et ce climat d’insécurité qui se vit dans tout le pays, on foule aux pieds les droits humains, spécialement ceux des défenseurs de droits humains.

Au vu de cette situation, nous exhortons l’Etat mexicain à reprendre les Recommandations émises le 4 février dernier par les Comité des Droits de l’enfant de l’ONU au sujet du Protocole Facultatif concernant l’implication des Enfants dans les conflits armés, où le Comité signale :

« 16. Le Comité recommande à l’État partie d’instituer un organisme responsable de la coordination avec les ONG, chargé de surveiller l’application des observations finales du Comité concernant les rapports de l’État partie au titre des Protocoles facultatifs. Il l’invite aussi à instaurer rapidement un climat de respect des droits de l’homme et des défenseurs des droits de l’homme, notamment en mettant en place des programmes nationaux d’éducation et de communication, et lui demande plus précisément de créer des mécanismes pour protéger les défenseurs des droits de l’homme et des droits de l’enfant. »

« 30 c De lutter contre l’impunité en veillant à ce que les auteurs de ces actes fassent l’objet de poursuites et de sanctions.
 
« 30 d De prendre les mesures nécessaires pour protéger les enfants contre les opérations lancées par la police et l’armée pour assurer la sécurité publique et contre les violences armées commises par des groupes armés non étatiques."

De plus, il y a deux semaines, les agences de communication de l’Etat de Jalisco  annonçaient qu’un total de 19 garçons et filles avaient « fugué » de foyers infantiles. Au nom de la RED por los Derechos de la Infancia en México (REDIM), nous avons signalé l’urgence de disposer d’un responsable chargé de tenir à jour le nombre d’enfants et d’adolescents se trouvant dans les foyers du pays, ainsi que de leur situation juridique. Les faits que nous évoquons prouvent la nécessité de combler sans tarder les lacunes de l’intervention en faveur des enfants privés de soins parentaux et vivant en institutions.

L’absence de responsabilité financière et de supervision de la part de l’Etat mexicain (Au niveau fédéral, étatique et municipal) crée un grand vide dont profitent des groupes qui peuvent avoir des perspectives très éloignées de la protection de l’enfant.  Nous recommandons donc parmi d’autres mesures que soit introduit un Système intégral de protection des droits de l’enfance où les programmes d’assistance sociale aient comme axes la non-discrimination, la participation, le développement et l’intérêt supérieur de l’enfance.

1 une coalition de 73 organisations présente dans 16 Etats de la République
2 CRC/C/OPAC/MEX/CO

L'éditorial ne reflète pas forcément l'avis de la Direction et de l'équipe IDE.

Owner: Juan Martín Perez García, Directeur de la Red por los Derechos de la Infancia en Mexico (REDIM)pdf: http://www.childsrights.org/html/site_fr/index.php?subaction=showfull&id...

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