ELECTIONS AU COMITE DES DROITS DE L'ENFANT: Entretien avec la candidate du Burkina Faso

Summary: Mme Bibata Ouedraogo, 37 ans, du Burkina Faso est actuellement directrice de l'éducation aux droits humains au ministère de la promotion des droits humains . Elle a aussi fait partir du groupe d'experts qui a rédigé le rapport du Burkina Faso sur la mise en œuvre des protocoles facultatifs à la Convention Relative aux Droits de l'Enfant se rapportant à la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène les enfants, et à l'implication des enfants dans les conflits armés

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Pourquoi voulez vous travailler au comité des droits de l'enfant?

 

Merci pour cette question.

Tout d'abord, permettez moi de me présenter.

Je m'appelle Madame Bibaba Ouedraogo, je suis directrice de l'éducation aux droits humains au ministère de la promotion des droits humains.

 

Je pense que le travail du comité est très important pour la réalisation effective des droits de l'enfant. Pour moi, travailler au comité c'est contribuer à améliorer la condition des droits de l'enfant dans le monde. De plus, c'est un travail qui va dans la ligne de ce que je fais dans la mesure où j'ai été juge pendant 9 ans et en ce moment, je suis directrice de l'éducation au ministère de la promotion des droits humains; donc je voudrais apporter ma petite contribution au comité dans l'amélioration des droits de l'enfant dans le monde.

 

 

Que pensez vous pouvoir apporter comme contribution dans le travail du Comité?

 

Pour répondre cette question je me baserai sur la compréhension que j'ai du travail du comité. Il analyse et fait des observations sur la situation des droits de l'enfant dans les pays qui ont ratifiés la convention; ceci demande une certaine capacité d'interprétation des textes. Je pense que ceci est un atout pour moi vu que ayant été juge pendant 9 ans, j'ai continuellement été amené à interpréter des textes. De plus, ma fonction actuelle au ministère de la promotion des droits humains m'a donné une vision pratique de ce que les enfants vivent car je suis assez souvent exposé aux réalités concrètes des droits de l'enfant, donc ma vision des droits de l'enfant n'est pas seulement une vision théorique, elle est aussi pratique.

 

D'après vous,quelle est la question qui a besoin de plus d'attention dans le domaine des droits de l'enfant?

Je pense que c'est la question de la réalisation effective des droits de l'enfant, l'effectivité des droits proclamés; théoriquement, toutes les conditions pour la protection des droits de l'enfant sont réunies. En pratique, surtout dans nos pays en voie de développement, le chemin est encore très long. Les enfants sont exposés à des discriminations, des travaux dangereux, la violence...

La réalité est loin de l'idéal des textes surtout quand on sait que presque tous les pays du monde ont ratifié la convention.

 

Quelle est la meilleure réalisation de votre carrière?

La meilleure réalisation de ma carrière reste à venir, Mais à l'instant T, ma meilleure réalisation de carrière c'est ma contribution pour l'élaboration et l'adoption d'un texte que le gouvernement a adopté et qui interdit les travaux dangereux pour les enfants dans mon pays le Burkina.

 

Quelle est votre vision du comité; en d'autres mots, comment pensez vous qu'on pourrait le rendre plus efficace?

Je compare le comité à la structure dans la laquelle je suis (ministère de la promotion des droits humains).

Je suis dans un ministère centralisé qui n'a pas la possibilité d'être présent dans toutes les régions ou tous les villages du pays. Je pense que c'est la même chose pour le comité. Je pense que le comité ne doit pas négliger la possibilité qu'il a de s'appuyer sur le travail des ONG. C'est ce que nous faisons ici dans notre ministère. Je pense que le comité devrait d'avantage utiliser le canal des ONG parce que celles-ci ont une vraie expérience locale, et je pense que ca donnerai un meilleur résultat.

 

Quel est le plus grand défi auquel le comité doit faire face?

Personnellement, je pense que c'est le suivi de la mise en œuvre de ses recommandations. Le comité fait certainement des recommandations pertinentes, mais le suivi n'est pas toujours efficace et est même laissé aux ONG seules. Je pense qu'entre les intervalles de la soumission des rapports, il faut travailler plus étroitement avec les ONG et la société civile pour s'assurer que les recommandations des rapports précédents sont appliquées. C'est un des grands défis du comité.

 

Comment pensez vous que le comité pourrait travailler plus efficacement avec les ONG?

L'importance de travailler avec les ONG n'est plus à démontrer. C'est la formule par laquelle le comité pourrait avoir des informations très précises sur la situation des enfants à travers le monde. Le comité doit travailler en s'appuyant considérablement sur les ONG dans un cadre défini au préalable.

 

Que feriez vous si vous ne travailliez pas dans le domaine des droits de l'enfant?

 

Merci pour la question.

A la base, je suis magistrat. Je travaille pour garantir l'application des lois, les libertés et les droits de l'homme et ceci  inclut les droits de l'enfants. Je pense que si je ne pas travaillais dans le domaine des droits de l'enfant, je serais toujours  impliqué indirectement dans la protection de leurs droits à travers ma profession de magistrat.

 

Ou seriez vous si nous n'étions pas entrain d'avoir cet entretien? 

Je serai avec des collègues pour préparer la semaine nationale de la citoyenneté. Durant cette semaine, nous organisons différentes activités de sensibilisation avec des jeux concours pour les élèves de l'école primaire et des lycées et collèges. Ces activités ont une étendue nationale et peuvent durer jusqu'à 3 mois et se couronnent par la semaine de la citoyenneté qui a généralement lieu du 3 au 10 décembre, jour anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme. Par contre, cette année, nous l'avons décalé pour qu'elle ne soit pas eclipsée par la fête du cinquantenaire du Burkina qui aura lieu le 11 décembre 2010.

 

Si je vous dis droits de l'enfant en un mot 

 

Pour répondre à cette question, je paraphraserai un homme célèbre qui a dit une fois que l'avenir d'une nation se mesure à travers la perspective actuelle de sa jeunesse.

Pour moi, les droits de l'enfant sont une condition essentielle pour l'avènement à un monde meilleur

pdf: http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=23181

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