L’utilisation d’images d’enfants dans les mĂ©dias

Protection de l’enfance

L’utilisation d’images d’enfants ou d’adolescents est devenue un sujet particuliĂšrement inquiĂ©tant ces derniĂšres annĂ©es. Il a Ă©tĂ© sous entendu que de telles images peuvent ĂȘtre utilisĂ©es de façon inappropriĂ©e, ou pour atteindre les enfants ou les adolescents photographiĂ©s. Ce problĂšme s’est davantage compliquĂ© avec l’avancement de la technologie internet et des images et des informations beaucoup plus faciles Ă  obtenir et Ă  diffuser.

Pourtant, la publicitĂ© peut aussi avoir des intĂ©rĂȘts :

Les mĂ©dias fournissent des outils puissants pour mener des campagnes afin de donner aux enfants le droit d’exprimer leurs opinions et de participer aux dĂ©cisions qui les concernent.
La publicitĂ© pour enfants peut leur permettre de s’affirmer et de prendre conscience de leur valeur en tant qu'ĂȘtre humains ayant des opinions qui mĂ©ritent d’ĂȘtre entendu.
Les photos et les articles peuvent sensibiliser le public aux besoins des enfants en général, ou aider à collecter des fonds pour une bonne cause.

Est-ce que ces intĂ©rĂȘts mĂ©ritent de prendre les risques encourus? Est- ce que ces risques peuvent ĂȘtre minimisĂ©s en gardant l’identitĂ© de ces enfants confidentielle, par exemple en utilisant de faux noms et en ne divulguant pas d’information qui pourrait permettre de les identifier ?

Le consentement libre et éclairé est impératif

Les jeunes enfants ne sont pas en capacitĂ© de donner leur consentement sans l’aide d’un parent ou de la personne responsable de l’enfant quand Ă  l’utilisation de leurs photographies. Obtenir le consentement d’un enfant ne suffit pas pour justifier de l’exposer Ă  un risque.

Les parents ou personnes responsables doivent donner leur consentement libre et Ă©clairĂ© pour autoriser la publication de tout support, ceci aprĂšs que les risques et les intĂ©rĂȘts leur aient Ă©tĂ© expliquĂ©s.

Des contreparties ne doivent pas ĂȘtre proposĂ©es pour solliciter le consentement si celui-ci pourrait faire du tord Ă  l’enfant

En tant qu’adultes, nous devons protĂ©ger les enfants qui auraient techniquement « donner leur consentement » mais qui manquent de maturitĂ© pour comprendre les consĂ©quences de la publicitĂ© nĂ©gative sur le long terme.

Nous pouvons dĂ©cider (si possible avec l’accord de l’enfant) d’utiliser des faux noms, des images brouillĂ©es, etc.

MĂȘme si l’autorisation est donnĂ©e, les organisateurs d’un Ă©vĂšnement peuvent se rĂ©server le droit de refuser d’échanger des informations, des histoires et des images s’ils pensent que ce refus est dans le meilleur intĂ©rĂȘt de l’enfant.

Tout le monde prend des photos

Les appareils photo des tĂ©lĂ©phones portables sont omniprĂ©sents et prendre des photos est maintenant Ă  la portĂ©e de tous. Il est plus difficile de contrĂŽler les prises de photo, et par consĂ©quent tout « code de conduite » concernant des groupes d’enfants doit inclure l’utilisation respectueuse et avertie des photos.

Directive sur  le code de conduite  pour les photos :

  • Toujours demander la permission
  • Si une photo pourrait de n’importe quelle maniĂšre, heurter quelqu’un ou l’exposer Ă  un risque – supprimez- la
  • Toutes les images utilisĂ©es officiellement et publiquement doivent avoir reçu un consentement officiel.

[Source: Children’s Rights Centre & Childline South Africa]


L’utilisation d’images d’enfants par des ONG

La question de la protection de l’enfance doit toujours ĂȘtre mise au premier plan dans la dĂ©cision de publier une image d’enfant. NĂ©anmoins, ces derniĂšres annĂ©es, il y a eu une rĂ©flexion croissante sur le dĂ©fi Ă©thique posĂ© par l’utilisation des photos d’enfants par les ONG. Par exemple, les images d’enfants africains maigres, affamĂ©s et malades frĂ©quemment utilisĂ©es pour aider Ă  collecter des fonds pour des ONG internationales, ont soulevĂ© la question de savoir si de telles photos montrent une image juste et objective de la vie dans les autres pays, et si elles aident Ă  promouvoir les droits de l’enfant sur le long terme.

En effet, beaucoup ont demandĂ© si certaines des reprĂ©sentations d’horreurs mondiales des ONG n’auraient pas mis en avant l’émotion au dĂ©triment de l’information, un phĂ©nomĂšne parfois appelĂ© « aide Ă  la pornographie ». Cette question a Ă©tĂ© posĂ©e lors d’une confĂ©rence sur les reprĂ©sentations des enfants dans les mĂ©dias.

Par exemple, la photographe Ariadne Van de Ven a dĂ©plorĂ© l’approche unidimensionnelle des conditions sociales complexes dans la majeure partie des pays du monde : « Les conditions dans lesquelles ils vivent sont historiquement, politiquement et socialement trĂšs complexes, mais nous, les Occidentaux, nous courrons le risque de nous comporter comme une horde de sensibilitĂ© scandalisĂ©e qui voyons seulement « LA  PAUVRETE » et par consĂ©quent de ne rĂ©duire les individus qu’a leur statut Ă©conomique. »

D’un autre cotĂ©, des spĂ©cialistes ont aussi critiquĂ© l’utilisation de « la photo de la jeune africaine qui sourit » - qui fait parti du nouveau « code des ONG » et dont le but est d’éviter la reprĂ©sentation de souffrance ou la rĂ©pĂ©tition de discours stĂ©rĂ©otypĂ©s. Karen Wells, de l’UniversitĂ© de Londres, dit que ces reprĂ©sentations de souffrance peuvent « susciter l’envie de rĂ©agir », bien qu’elles « doivent aussi d’ĂȘtre politique, plutĂŽt que juste faire appel aux sentiments. Ces sentiments peuvent faire pleurer, ressentir de la pitiĂ©, donner de l’argent, mais ne suscite aucune mobilisation politique. »

De tels dilemmes peuvent créer des conflits entre les médias des ONG, leurs objectifs de dons et leurs responsabilités éthiques dans leur domaine opérationnel.

Pays

    Please note that these reports are hosted by CRIN as a resource for Child Rights campaigners, researchers and other interested parties. Unless otherwise stated, they are not the work of CRIN and their inclusion in our database does not necessarily signify endorsement or agreement with their content by CRIN.