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Dans toute l’Europe, des enfants sont quotidiennement fessés, corrigés, giflés, secoués, pincés, frappés à coups de pied, de poing, de bâton, de fouet, de ceinture, battus et martyrisés par des adultes, principalement par ceux en qui ils ont le plus confiance. Ces violences peuvent correspondre à un acte de punition ou à la réaction impulsive d’un parent ou d’un enseignant irrité. Dans tous les cas, elles constituent une violation des principes fondamentaux des droits de l'homme. Le respect de la dignité humaine et le droit à l’intégrité physique sont des principes universels. Pourtant, le fait de frapper un enfant ou de lui infliger tout autre traitement humiliant reste accepté socialement et juridiquement dans la plupart des pays. Le châtiment corporel des enfants devient facilement inhumain ou dégradant ; toujours, il viole l’intégrité physique des intéressés, témoigne d’un manque de respect pour leur dignité humaine et compromet leur estime de soi. En outre, les exceptions dont les violences physiques à enfant font l’objet dans une législation par ailleurs universellement applicable contre les coups et blessures, contrevient au principe d’égalité de protection devant la loi. Ce dossier thématique sur les punitions corporelles écrit par Thomas Hammarberg, Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dresse un bilan des législations européennes actuelles concernant le châtiment corporel des enfants, et propose des éléments pour un stratégie pour l'abolition du châtiment corporel des enfants en Europe. Actuellement, seuls quatorze pays européens ont introduit dans leur législation l’interdiction explicite de tout châtiment corporel des enfants. Ce sont l’Allemagne (2000), l’Autriche (1989), la Bulgarie (2000), la Croatie (1999), Chypre (1994), le Danemark (1997), la Finlande (1983), la Hongrie (2004), l’Islande (2003), la Lettonie (1998), la Norvège (1987), la Roumanie (2004), la Suède (1979) et l’Ukraine (2001). En outre, la Cour suprême italienne a mis les châtiments corporels hors la loi, mais l’arrêt correspondant ne s’est pas encore traduit par une loi spécifique. Informations supplémentaires