Soumis par Crintern le
RĂ©sumĂ©: Ce rapport est un extrait des questions liĂ©es aux droits de lâenfant dans les rapports des organes de traitĂ©s et dans leurs procĂ©dures de suivi. Il nâinclut pas le ComitĂ© des droits de lâenfant qui est traitĂ© dans un lien sĂ©parĂ© sur notre site.
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- Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR)
- ComitĂ© des droits de lâhomme (CCPR)
- Comité contre la torture (CAT)
- ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes (CEDAW)
- ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination raciale (CERD)
- Comité des travailleurs migrants (CMW)
- Comité des droits des personnes handicapées (CRPD)
- Comité des disparitions forcées (CED)
Le ComitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturelsÂ
Observations finales du rapport E/C.12/DJI/CO/1-2 publiées le 30 décembre 2013.
Enfants des rues
Le ComitĂ© est prĂ©occupĂ© par le nombre Ă©levĂ© dâenfants qui vivent ou travaillent dans la rue dans lâĂtat partie et regrette que leur prise en charge soit entiĂšrement assurĂ©e par des organisations de la sociĂ©tĂ© civile dont la capacitĂ© est restreinte (art. 10).
Le ComitĂ© appelle lâĂtat partie Ă prendre en charge les enfants qui vivent ou travaillent dans la rue et Ă faciliter leur accĂšs Ă un hĂ©bergement, Ă lâĂ©ducation et aux soins de santĂ©, et leur rĂ©intĂ©gration dans la sociĂ©tĂ© et le systĂšme scolaire.(§22)
Enregistrement des naissances
Le ComitĂ© sâinquiĂšte que prĂšs dâun quart des naissances dans lâĂtat partie ne soit pas enregistrĂ©, y compris les enfants rĂ©fugiĂ©s nĂ©s en dehors des camps (art. 10).
Le ComitĂ© appelle lâĂtat partie Ă veiller Ă lâenregistrement systĂ©matique de toutes les naissances sur son territoire et Ă la dĂ©livrance de certificats y relatifs, y compris pour les enfants rĂ©fugiĂ©s nĂ©s en dehors des camps.(§23)
Nationalité
Le ComitĂ© est prĂ©occupĂ© que, sous le rĂ©gime du Code de nationalitĂ© de lâĂtat partie, des enfants nĂ©s de parents Ă©trangers puissent se retrouver apatrides (art. 10).
Le ComitĂ© appelle lâĂtat partie Ă rĂ©viser le Code de nationalitĂ© djiboutienne de sorte que tout enfant nĂ© sur son territoire, qui autrement serait apatride, puisse acquĂ©rir la nationalitĂ© djiboutienne Ă sa naissance. (§24)
Santé
Le ComitĂ© relĂšve avec prĂ©occupation le taux Ă©levĂ© de mortalitĂ© maternelle dans lâĂtat partie dĂ» entre autres Ă un accĂšs limitĂ© aux services de santĂ©, au manque de personnel de santĂ© qualifiĂ©, au manque de suivi des femmes enceintes, Ă des complications liĂ©es Ă la grossesse et Ă lâaccouchement, Ă des avortements clandestins Ă risques, et Ă lâinsuffisance de la connaissance en santĂ© maternelle (art. 12).
Le ComitĂ© exhorte lâĂtat partie Ă appuyer la mise en Ćuvre du plan national de la santĂ© de la mĂšre, du nouveau-nĂ© et de lâenfant et Ă promouvoir davantage lâaccĂšs aux services de santĂ© maternelle et reproductive, y compris pour les jeunes et les groupes dĂ©favorisĂ©s et marginalisĂ©s, Ă travers des interventions communautaires, en particulier dans les zones rurales. (§32)
Education
Le ComitĂ© observe avec prĂ©occupation quâen dĂ©pit des progrĂšs rĂ©alisĂ©s par lâĂtat partie, le droit Ă lâĂ©ducation fondamentale nâest pas garanti pour tous, en particulier pour les enfants des communautĂ©s nomades et dans les zones rurales isolĂ©es ou Ă©loignĂ©es (art. 13 et 14).
Le ComitĂ© engage lâĂtat partie Ă Â sensibiliser davantage les parents sur lâimportance de lâĂ©ducation, Ă poursuivre le dĂ©veloppement du systĂšme Ă©ducatif, en particulier parmi les communautĂ©s nomades et dans les zones rurales isolĂ©es ou Ă©loignĂ©es, et Ă rĂ©Ă©valuer les conditions de travail des enseignants affectĂ©es dans ces zones. Le ComitĂ© demande Ă lâĂtat partie de fournir dans son prochain rapport pĂ©riodique des renseignements sur la mise en Ćuvre du programme pilote dâĂ©coles mobiles. (§34)
Echec scolaire
En plus de lâabandon scolaire, lâinsuffisance de la qualitĂ© de lâenseignement public conduisant Ă un taux Ă©levĂ© dâĂ©chec scolaire dans lâĂtat partie inquiĂšte le ComitĂ© (art. 13).
Le ComitĂ© engage lâĂtat partie Ă sâattaquer aux problĂšmes de la qualitĂ© de lâenseignement public, de lâabandon scolaire et de lâĂ©chec scolaire, notamment: a) en dĂ©veloppant un systĂšme et un programme Ă©ducatif adaptĂ©s au contexte du pays; b) en promouvant une Ă©ducation inclusive, notamment par la prise en charge des fournitures scolaires des enfants issus des groupes les plus dĂ©favorisĂ©s et marginalisĂ©s; c) en investissant dans la formation des enseignants et la revalorisation du mĂ©tier; d) en mettant en place un encadrement au niveau local des enfants ayant abandonnĂ© lâĂ©cole; et e) en veillant Ă ce que les cantines scolaires et les installations dâeau et dâassainissement soient fonctionnelles dans toutes les Ă©coles publiques.(§35)
Langues issues de minorités
Le ComitĂ© regrette que les langues Somali et Afar nâaient pas de statut lĂ©gal dans lâĂtat partie et quâelles nâaient toujours pas Ă©tĂ© introduites dans les programmes scolaires (art. 15, par.1).
Le ComitĂ© recommande Ă lâĂtat partie dâaccorder un statut lĂ©gal aux deux langues les plus parlĂ©es sur son territoire, le Somali et lâAfar. Le ComitĂ© engage lâĂtat partie Ă introduire leur enseignement dans le cursus scolaire.
Le ComitĂ© des droits de lâhomme
Observations finales du rapport CCPR/C/DJI/CO/1 publiées le 19 novembre 2013
Avortements
Le ComitĂ© est prĂ©occupĂ© par la criminalisation gĂ©nĂ©rale de lâavortement, Ă lâexception de lâavortement Ă des fins thĂ©rapeutiques. Il note avec inquiĂ©tude quâaucune autre exception nâest prĂ©vue, mĂȘme dans les cas oĂč la grossesse rĂ©sulte dâun viol ou dâun inceste, et que les femmes qui se font avorter sont poursuivies et passibles dâune peine dâemprisonnement. Il craint que cela nâoblige les femmes enceintes qui ne souhaitent pas enfanter Ă avoir recours aux avortements clandestins, non mĂ©dicalisĂ©s, qui mettent leur vie en danger (art. 6 et 17).
LâĂtat partie devrait modifier sa lĂ©gislation sur lâavortement et prendre les dispositions voulues pour prĂ©voir des exceptions supplĂ©mentaires, notamment pour garantir lâaccĂšs Ă lâavortement dans les cas oĂč la grossesse rĂ©sulte dâun viol ou dâun inceste. Il devrait Ă©galement renforcer ses programmes de sensibilisation et dâinformation sur les mĂ©thodes de contraception, la planification familiale et la santĂ© procrĂ©ative, afin dâaider les femmes et les filles Ă Ă©viter les grossesses non dĂ©sirĂ©es et le recours aux avortements illĂ©gaux, susceptibles de mettre leur vie en danger. (§9)
ChĂątiments corporels
Le ComitĂ© constate avec prĂ©occupation que les chĂątiments corporels ne sont pas expressĂ©ment interdits dans lâĂtat partie. Il sâinquiĂšte du fait que les chĂątiments corporels sont tolĂ©rĂ©s au sein de la famille, oĂč ils sont traditionnellement pratiquĂ©s, bien que les actes de ce type ne soient pas signalĂ©s (art. 7 et 24).
LâĂtat partie devrait prendre des mesures concrĂštes pour faire cesser les chĂątiments corporels dans tous les contextes, y compris au sein de la famille. Il devrait promouvoir des mĂ©thodes de discipline non violentes et mener des campagnes dâinformation pour sensibiliser le public aux effets nĂ©fastes de toute forme de violence Ă lâĂ©gard des enfants. (§14)
Justice pour mineurs
Le ComitĂ© note que lâĂtat partie a pris des mesures concernant son systĂšme de justice pour mineurs mais il est prĂ©occupĂ© par les allĂ©gations de violence sexuelle contre des mineurs dĂ©linquants dans les prisons, qui nâont pas donnĂ© lieu Ă des enquĂȘtes ou Ă des poursuites. Il regrette lâabsence de renseignements sur les mesures prises par lâĂtat partie pour Ă©largir lâĂ©ventail des peines de substitution applicables aux jeunes (art. 7, 9, 10 et 24).
LâĂtat partie devrait renforcer son systĂšme de justice pour mineurs en lui affectant des ressources financiĂšres et humaines suffisantes. Il devrait Ă©galement veiller Ă ce que les mineurs dĂ©linquants soient sĂ©parĂ©s des adultes et promouvoir des peines de substitution Ă lâemprisonnement afin que les mineurs dĂ©linquants soient dĂ©tenus pour la pĂ©riode la plus courte possible et uniquement en dernier recours. LâĂtat partie devrait enquĂȘter sur les faits de violence sexuelle Ă lâencontre de dĂ©tenus mineurs et en poursuivre les responsables. (§19)
Réfugiés
Le ComitĂ© constate avec satisfaction que lâĂtat partie accueille de nombreux rĂ©fugiĂ©s et il est conscient des problĂšmes considĂ©rables que lui posent les flux de migration mixtes, mais il relĂšve avec inquiĂ©tude lâinsuffisance du cadre lĂ©gislatif actuel en ce qui concerne les droits des rĂ©fugiĂ©s et la longueur excessive des procĂ©dures dâasile, qui expose les demandeurs dâasile au risque de refoulement. Le ComitĂ© prend note des efforts dĂ©ployĂ©s par lâĂtat partie, notamment du fait quâil dĂ©livre des actes de naissance aux enfants de rĂ©fugiĂ©s, mais il est prĂ©occupĂ© par les cas signalĂ©s de violence sexuelle dans les camps de rĂ©fugiĂ©s (art. 2, 7, 24 et 26).
LâĂtat partie devrait renforcer son action et:
a) Adopter une lĂ©gislation complĂšte qui garantisse une protection efficace des rĂ©fugiĂ©s et des demandeurs dâasile;
b) Renforcer la Commission nationale du droit dâasile et instaurer une procĂ©dure de dĂ©termination du statut de rĂ©fugiĂ© Ă©quitable et efficace, y compris au stade du recours, afin de veiller au strict respect du principe de non-refoulement;
c) Continuer de dĂ©livrer un acte de naissance Ă tout nouveau-nĂ© de parents rĂ©fugiĂ©s afin de protĂ©ger les enfants rĂ©fugiĂ©s et de prĂ©venir lâapatridie;
d) Continuer de renforcer les mĂ©canismes visant Ă prĂ©venir la violence sexuelle et la violence sexiste et Ă poursuivre les auteurs de tels actes, notamment en garantissant lâaccĂšs Ă un mĂ©canisme de signalement confidentiel et Ă des tribunaux itinĂ©rants. (§20)
Violence contre les enfants
Le ComitĂ© constate avec prĂ©occupation que la violence et les abus sexuels Ă lâĂ©gard des enfants sont encore rĂ©pandus dans lâĂtat partie (art. 24).
LâĂtat partie devrait redoubler dâefforts pour combattre la violence et les abus sexuels Ă lâĂ©gard des enfants:
a) En renforçant ses campagnes de sensibilisation du public Ă ces questions et en faisant figurer dans son prochain rapport pĂ©riodique des renseignements dĂ©taillĂ©s sur les travaux du Conseil national de lâenfance;
b) En poursuivant et en punissant les auteurs de violence et dâabus sexuels Ă lâĂ©gard des enfants. (§21)
Le Comité contre la torture
Observations finales du rapport CAT/C/DJI/CO/1 publiées le 22 décembre 2011.
Garanties juridiques fondamentales
Le ComitĂ© est prĂ©occupĂ© par lâĂ©cart qui existe entre les garanties juridiques fondamentales Ă©tablies par la Constitution et le Code de procĂ©dure pĂ©nale et la mise en pratique de ces garanties dĂšs le dĂ©but de la dĂ©tention [âŠ] En outre, le ComitĂ© regrette lâabsence dâun systĂšme de justice des mineurs complet axĂ© sur lâĂ©ducation et la socialisation des enfants en conflit avec la loi (art. 2).
LâĂtat partie devrait aussi prendre des mesures pour Ă©tablir un systĂšme de justice des mineurs conforme Ă lâEnsemble de rĂšgles minima des Nations Unies concernant lâadministration de la justice pour mineurs (RĂšgles de Beijing), adoptĂ© par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale dans sa rĂ©solution 40/33 du 29 novembre 1985, et aux Principes directeurs des Nations Unies pour la prĂ©vention de la dĂ©linquance juvĂ©nile (Principes directeurs de Riyad), adoptĂ©s et proclamĂ©s par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale dans sa rĂ©solution 45/112 du 14 dĂ©cembre 1990.(§11)
Conditions de détentions
Le ComitĂ© prend note des engagements pris par lâĂtat partie, lors de son dialogue avec le ComitĂ©, pour amĂ©liorer les conditions dans les lieux de dĂ©tention, spĂ©cialement grĂące Ă la rĂ©novation, voire la construction, de certains bĂątiments de la prison centrale de Gabode, et la rĂ©ouverture et la rĂ©habilitation des prisons dans les rĂ©gions. Il prend aussi note des efforts dĂ©ployĂ©s par lâĂtat partie pour amĂ©liorer lâaccĂšs aux services de santĂ©. Toutefois, le ComitĂ© demeure profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par les informations, confirmĂ©es par lâĂtat partie, faisant Ă©tat du surpeuplement carcĂ©ral, des mauvaises conditions dâhygiĂšne et de salubritĂ©, de mĂȘme que du manque dâeau et de nourriture appropriĂ©es. En outre, lâĂtat partie ne fait pas de distinction entre les mineurs et les adultes en dĂ©tention (art. 11 et 16).
LâĂtat partie devrait prendre dâurgence des mesures pour veiller Ă ce que les conditions de dĂ©tention dans les postes de police, les prisons et autres lieux de dĂ©tention soient conformes Ă lâEnsemble de rĂšgles minima pour le traitement des dĂ©tenus ainsi quâaux autres normes pertinentes adoptĂ©s, et notamment:
a) RĂ©duire le surpeuplement carcĂ©ral, en particulier en envisageant des peines non privatives de libertĂ©, conforme aux RĂšgles minima des Nations Unies pour lâĂ©laboration de mesures non privatives de libertĂ© (RĂšgles de Tokyo);
b) AmĂ©liorer la qualitĂ© et la quantitĂ© des rations et de lâeau offerts aux dĂ©tenus, prĂ©venus et condamnĂ©s;
c) Renforcer le contrÎle judiciaire des conditions de détention;
d) Veiller Ă ce que les mineurs, prĂ©venus ou condamnĂ©s, soient effectivement sĂ©parĂ©s des adultes conformĂ©ment Ă lâEnsemble de rĂšgles minima des Nations Unies concernant lâadministration de la justice pour mineurs (RĂšgles de Beijing), adoptĂ© par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale dans sa rĂ©solution 40/33 du 29 novembre 1985, et et aux RĂšgles des Nations Unies pour la protection des mineurs privĂ©s de libertĂ©, adoptĂ©es par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale dans sa rĂ©solution 45/113 du 14 dĂ©cembre 1990. (§17)
Violence faites aux femmes et pratiques traditionnelles nocives
Le ComitĂ© se fĂ©licite que la pratique des mutilations gĂ©nitales fĂ©minines soit une infraction pĂ©nale depuis 1995 grĂące Ă lâinclusion de lâarticle 333 dans le Code pĂ©nal de lâĂtat partie. Ce dernier a reconnu que les dispositions de cet article nâĂ©taient pas appliquĂ©es faute de plaintes dĂ©nonçant cette pratique. Le ComitĂ© demeure prĂ©occupĂ© par le fait que les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines restent trĂšs rĂ©pandues, notamment quâil y de nombreux cas dâinfibulations â forme extrĂȘme de mutilation gĂ©nitale fĂ©minine â, surtout dans les zones rurales. Il demeure Ă©galement trĂšs prĂ©occupĂ© par le fait que les cas de mutilations ne sont gĂ©nĂ©ralement pas signalĂ©s, ce qui fait quâelles ne donnent lieu ni Ă des poursuites ni Ă des sanctions (art. 2, 10 et 16).
LâĂtat partie devrait intensifier ses efforts pour prĂ©venir, combattre et punir la violence faite aux femmes et aux enfants et les pratiques traditionnelles nocives, en particulier dans les rĂ©gions rurales. En consĂ©quence, le ComitĂ© fait siennes les recommandations adressĂ©es Ă lâĂtat partie Ă lâoccasion de lâExamen pĂ©riodique universel de Djibouti (A/HRC/11/16 par. 67, al. 18 et 25; par. 68, al. 3 et 8), mais aussi les recommandations du ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes (CEDAW/C/DJI/CO/1-3 par. 18 et 19) et du ComitĂ© des droits de lâenfant (CRC/C/DJI/CO/2, par. 56). LâĂtat partie devrait, en outre, assurer aux victimes des services de rĂ©adaptation mais aussi juridiques, mĂ©dicaux et psychologiques, ainsi quâune indemnisation. Il devrait aussi instaurer des conditions leur permettant de dĂ©noncer les pratiques traditionnelles nocives dont elles sont victimes ainsi que les cas de violence au foyer et de violence sexuelle sans crainte de reprĂ©sailles ou de stigmatisation. LâĂtat partie devrait dispenser une formation aux juges, aux procureurs, aux membres de la police et aux dignitaires locaux sur la stricte application du Code pĂ©nal et la nature criminelle des pratiques traditionnelles nocives et autres formes de violence faite aux femmes.
En gĂ©nĂ©ral, lâĂtat partie devrait faire en sorte que son droit coutumier et ses pratiques coutumiĂšres soient compatibles avec ses obligations dans le domaine des droits de lâhomme, en particulier celles qui dĂ©coulent de la Convention. LâĂtat partie devrait aussi expliquer les rapports hiĂ©rarchiques existant entre le droit coutumier et le droit interne, en particulier au regard des diffĂ©rentes formes de discrimination Ă lâĂ©gard des femmes.
Le ComitĂ© demande Ă©galement Ă lâĂtat partie de faire figurer dans son prochain rapport des informations dĂ©taillĂ©es et des donnĂ©es statistiques Ă jour sur les plaintes, les enquĂȘtes, les poursuites, les condamnations et les peines infligĂ©es aux individus reconnus coupables dâun comportement criminel impliquant des pratiques traditionnelles prĂ©judiciables, meurtre compris, ainsi que sur lâaide et lâindemnisation accordĂ©es aux victimes. (§21)
Chùtiments corporels infligés aux enfants
Le ComitĂ© note avec prĂ©occupation que les chĂątiments corporels ne sont pas interdits lorsquâil sâagit de mesures de correction appliquĂ©es au sein de la famille, suivant lâinterprĂ©tation des dispositions du Code pĂ©nal (1995), du Code de la famille (2002) et de la Constitution (art. 16).
LâĂtat partie devrait envisager de modifier son Code pĂ©nal et son Code de la famille rĂ©visĂ© en vue dâinterdire le recours aux chĂątiments corporels dans toutes situations, y compris au sein de la famille, et de sensibiliser le public Ă des formes de discipline positives, participatives et non violentes. (§23)
Le ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes
Observations finales du rapport CEDAW/C/DJI/CO/1-3 publiées le  2 août 2011
Mutilations génitales féminines
Sâil se fĂ©licite des nombreuses dispositions prises par lâĂtat partie pour faire mieux comprendre leurs consĂ©quences nĂ©fastes, le ComitĂ© constate avec prĂ©occupation que les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines restent trĂšs rĂ©pandues (touchant 93 % des femmes), surtout dans les zones rurales, et que les cas de mutilations ne sont gĂ©nĂ©ralement pas signalĂ©s, et ne donnent lieu ni Ă des poursuites ni Ă des sanctions. Il sâinquiĂšte aussi de ce que ces mutilations entraĂźnent souvent des complications obstĂ©triques, des cĂ©sariennes, des saignements excessifs, des accouchements prolongĂ©s et des dĂ©cĂšs maternels, surtout dans le cas des infibulations, forme extrĂȘme de mutilation gĂ©nitale fĂ©minine, qui sont largement pratiquĂ©es au sein de lâĂtat partie. (§18)
Le ComitĂ© rappelle ses recommandations gĂ©nĂ©rales n°14 (1990) relative Ă lâexcision, et no 19 (1992) sur la violence Ă lâĂ©gard des femmes, ainsi que les recommandations faites Ă lâĂtat partie Ă lâoccasion de lâExamen pĂ©riodique universel concernant Djibouti (A/HRC/11/16, par. 67.18, 67.25, 68.3 et 68.8) et par le ComitĂ© des droits de lâenfant (CRC/C/DJI/CO/2, par. 56). Il prie instamment Ă lâĂtat partie :
a) De garantir lâapplication effective de lâarticle 333 du Code pĂ©nal sur les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines qui prĂ©voit une peine dâemprisonnement de cinq ans en poursuivant et en punissant convenablement leurs auteurs ainsi que leurs complices ou ceux qui sâabstiennent de signaler ce crime, et de fournir au ComitĂ© des renseignements sur le nombre de rapports, de poursuites, de condamnations, et les peines imposĂ©es aux coupables;
b) Dâintensifier ses campagnes de sensibilisation et ses efforts de formation Ă lâintention des familles, des praticiens, des communautĂ©s, des chefs traditionnels et religieux, du personnel de santĂ©, des juges et des magistrats, y compris ceux des tribunaux du statut personnel, les procureurs et les policiers, avec lâappui dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile, afin dâexpliquer que les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines sont une forme de discrimination et de violence sexiste, et quâil faut y mettre fin ainsi quâaux croyances culturelles qui les justifient;
c) Dâinformer les familles, les communautĂ©s, les praticiens, les enseignants et le personnel de la santĂ© des consĂ©quences nĂ©fastes des mutilations gĂ©nĂ©tiques fĂ©minines sur la santĂ© procrĂ©ative des femmes et des filles.
Violence Ă lâĂ©gard des femmes
Le ComitĂ© note que des mesures ont Ă©tĂ© prises pour lutter contre la violence Ă lâĂ©gard des femmes, telles que la distribution par lâĂtat partie de guides destinĂ©s aux juges, aux avocats et Ă la sociĂ©tĂ© civile sur les recours juridiques et lâassistance aux victimes, ainsi que lâĂ©tablissement par lâUnion nationale des femmes djiboutiennes (UNFD), la principale organisation de dĂ©fense des droits des femmes de lâĂtat partie, de cellules dâĂ©coute, dâinformation et dâorientation, notamment dans le camp de rĂ©fugiĂ©s dâAli Adeh, pour soutenir les victimes de violence sexiste. Il prend aussi note de lâintention de lâĂtat partie de revoir sa lĂ©gislation sur la violence Ă lâĂ©gard des femmes. Il est toutefois prĂ©occupĂ© par le fait que : ces derniĂšres ne signalent que rarement les cas de violence sexiste, qui font gĂ©nĂ©ralement lâobjet dâun rĂšglement familial; que le viol conjugal nâest pas incriminĂ© et que lâavortement Ă la suite dâun viol est illĂ©gal. Il sâinquiĂšte aussi Ă la suite des rapports selon lesquels des actes de violence sexuelle seraient commis dans le camp dâAli Adeh sans que les victimes nâaient accĂšs Ă la justice. (§20)
ConformĂ©ment Ă sa recommandation gĂ©nĂ©rale no 19 (1992) sur la violence Ă lâĂ©gard des femmes, le ComitĂ© demande Ă lâĂtat partie :
a) De poursuivre les auteurs de tous les actes de violence familiale et sexuelle commis Ă lâencontre dâune femme ou dâune fille, sur plainte de la victime ou dâoffice, et de leur infliger la peine qui sâimpose;
b) Dâenvisager de modifier le Code pĂ©nal, afin de criminaliser le viol conjugal et de dĂ©criminaliser lâavortement en cas de viol;
c) De dispenser une formation obligatoire aux juges, procureurs et aux policiers afin quâils appliquent Ă la lettre les dispositions pertinentes du Code pĂ©nal;
d) Dâinciter les femmes et les filles qui sont victimes dâactes de violence Ă signaler leur cas Ă la police, en les sensibilisant au caractĂšre criminel de ces actes, en luttant contre la stigmatisation des victimes et en apprenant aux personnes chargĂ©es de lâapplication de la loi ainsi quâau personnel mĂ©dical des procĂ©dures normalisĂ©es qui tiennent compte des considĂ©rations de sexe pour sâoccuper des victimes, enfin, enquĂȘter efficacement sur les plaintes dĂ©posĂ©es;
e) De sâassurer que le projet de politique nationale dâĂ©galitĂ© des sexes que prĂ©pare le MinistĂšre de la promotion de la femme privilĂ©gie la lutte contre la violence Ă lâĂ©gard des femmes;
f) De renforcer lâassistance aux victimes et lâaide Ă leur rĂ©insertion en leur prĂȘtant des services dâaide juridique et dâaccompagnement psychologique gratuits, en crĂ©ant des centres dâaccueil pour femmes battues et en soutenant les organisations de dĂ©fense des droits des femmes qui viennent en aide aux victimes, y compris, mais pas uniquement, lâUNFD;
g) De garantir la sĂ©curitĂ© physique des femmes et des filles rĂ©fugiĂ©es dans le camp dâAli Adeh en augmentant le nombre des personnes chargĂ©es de lâapplication des lois dans ce camp et en fournissant une aide juridique gratuite Ă celles qui sont victimes de violence notamment sexuelle;
h) De collecter des donnĂ©es ventilĂ©es par sexe sur le nombre de plaintes dĂ©posĂ©es, de poursuites engagĂ©es et de condamnations prononcĂ©es, ainsi que sur les peines infligĂ©es aux auteurs dâactes de violence familiale et sexuelle, afin de les fournir au ComitĂ©. (§21)
Traite et exploitation de la prostitution
Le ComitĂ© reconnaĂźt quâil est difficile pour lâĂtat partie de rĂ©pondre aux besoins du grand nombre de rĂ©fugiĂ©s et de migrants qui arrivent ou transitent sur son territoire. Il prend note des mesures que lâĂtat partie a prises, grĂące Ă la conclusion dâaccords de coopĂ©ration avec dâautres pays de la sous-rĂ©gion, pour lutter contre la traite des ĂȘtres humains, en particulier des femmes et des enfants, lesquels sont souvent la proie dâabus de la part des trafiquants et soumis au travail forcĂ© et Ă une exploitation sexuelle dans les pays de destination. Il constate aussi que lâĂtat partie collabore, de plus, avec lâOrganisation internationale pour les migrations, (qui a rĂ©cemment ouvert un centre pour migrants Ă Obock) et que de la traite des ĂȘtres humains a Ă©tĂ© criminalisĂ©e. Il remarque, cependant, avec inquiĂ©tude que lâĂtat partie ne dispose que dâune capacitĂ© limitĂ©e Ă faire respecter la loi sur la traite et Ă prĂȘter assistance aux victimes; que le nombre des trafiquants poursuivis et condamnĂ©s est faible; et le manque de protection des femmes et des enfants, lesquels risquent de devenir des victimes de la traite.
Le ComitĂ© recommande Ă lâĂtat partie :
a) DâaccĂ©lĂ©rer lâadoption dâun plan dâaction national de lutte contre la traite des ĂȘtres humains, en particulier des femmes et des filles y compris rĂ©fugiĂ©es et migrantes;
b) De bien faire respecter la loi sur la traite des ĂȘtres humains en poursuivant et en punissant comme il convient les trafiquants et en prĂȘtant assistance aux victimes de cette traite;
c) De continuer Ă sensibiliser et Ă former les fonctionnaires chargĂ©s de lâapplication de la loi pour quâils appliquent Ă la lettre les dispositions pertinentes du Code pĂ©nal;
d) De mettre en place des mĂ©canismes appropriĂ©s dâidentification prĂ©coce, de prise en charge et de soutien des victimes de la traite, notamment des femmes et des filles rĂ©fugiĂ©es et migrantes;
e) De donner aux femmes rĂ©fugiĂ©es et migrantes accĂšs Ă une activitĂ© rĂ©munĂ©ratrice en leur octroyant des microcrĂ©dits et en leur permettant dâavoir un travail indĂ©pendant, afin de rĂ©duire le risque quâelles se prostituent pour survivre et de devenir des victimes de la traite des ĂȘtres humains;
f) De collecter des données ventilées par sexe sur le nombre de poursuites et de condamnations de trafiquants, et de les faire figurer dans son prochain rapport périodique.
Education
Tout en se fĂ©licitant des mesures prises par lâĂtat partie pour accroĂźtre lâaccĂšs des filles Ă lâinstruction primaire, par exemple en rapprochant les Ă©coles des localitĂ©s rurales, en crĂ©ant un nouveau MinistĂšre de lâenseignement prĂ©scolaire, en accroissant le nombre de garderies et de crĂšches, en octroyant des bourses et des rations alimentaires aux filles et en prenant des mesures destinĂ©es aux parents pour les inciter Ă envoyer leurs filles Ă lâĂ©cole, surtout dans les zones rurales, le ComitĂ© sâinquiĂšte :
a) De la faible progression du taux de scolarisation des filles dans le primaire, surtout dans les zones rurales, malgrĂ© les mesures prises par lâĂtat partie;
b) Du faible taux de scolarisation des filles au secondaire, surtout dans les zones rurales, et de lâimportance de lâĂ©cart entre les taux de scolarisation des filles et celui des garçons Ă ce niveau;
c) De la prioritĂ© accordĂ©e aux domaines traditionnellement rĂ©servĂ©s aux personnes de sexe fĂ©minin, comme la couture, la cuisine et la coiffure, dans les formations professionnelles, ainsi que dans lâenseignement technique et professionnel destinĂ© aux femmes et aux filles, car cela risque de confiner celles-ci dans des emplois mal rĂ©munĂ©rĂ©s dans leurs futures professions;
d) Du faible taux dâalphabĂ©tisation des femmes, surtout dans les zones rurales. (§26)
Le ComitĂ© demande Ă lâĂtat partie de continuer Ă prendre des mesures afin de garantir aux filles et aux femmes un accĂšs Ă©gal Ă tous les niveaux de lâĂ©ducation, et notamment :
a) De supprimer les obstacles Ă lâĂ©ducation des femmes et des filles, comme les attitudes culturelles nĂ©gatives, le mariage prĂ©coce, les tĂąches mĂ©nagĂšres excessives, le faible nombre de femmes dans le corps enseignant, le manque de sĂ©curitĂ© et les problĂšmes de santĂ© liĂ©s aux mutilations gĂ©nitales fĂ©minines;
b) De sensibiliser les parents, les communautĂ©s, les enseignants, les chefs traditionnels et les fonctionnaires, surtout de sexe masculin, Ă lâimportance de lâĂ©ducation des femmes et des filles;
c) De prendre des mesures de discrimination positive comme la formation et le recrutement dâenseignantes;
d) De veiller Ă la sĂ©curitĂ© des filles et de rĂ©pondre Ă leurs besoins en matiĂšre de santĂ©, notamment en ouvrant plus dâĂ©coles prĂšs des localitĂ©s rurales ou en construisant des latrines sĂ©parĂ©es, en bon Ă©tat, surtout dans les Ă©coles primaires;
e) Dâaccorder des bourses publiques aux filles et de prendre, y compris des subventions pour dĂ©charger les filles de leurs tĂąches mĂ©nagĂšres des mesures pour inciter les parents Ă envoyer leurs filles Ă lâĂ©cole;
f) Dâoffrir des possibilitĂ©s dâĂ©ducation adĂ©quates aux filles et aux garçons handicapĂ©s en les intĂ©grant dans un programme dâenseignement ordinaire;
g) De donner accÚs à une formation technique et professionnelle qui facilite la réinsertion professionnelle des jeunes filles déscolarisées, en les orientant aussi vers des carriÚres traditionnellement dominées par des hommes, par exemple dans les secteurs des services, du commerce et de la logistique liés au port de Djibouti;
h) Dâintroduire des programmes dâalphabĂ©tisation des adultes, surtout Ă lâintention des femmes des zones rurales. (§27)
Travail des enfants
Tout en prenant note de la protection que le Code du travail accorde aux femmes et des efforts dĂ©ployĂ©s par lâĂtat partie afin de crĂ©er des activitĂ©s rĂ©munĂ©ratrices pour les femmes, le ComitĂ© continue de sâinquiĂ©ter de la discrimination dont ces derniĂšres font lâobjet sur le marchĂ© du travail, notamment : De lâexploitation des filles dans les pires formes de travail des enfants, y compris comme employĂ©es de maison. (§28g)
Le ComitĂ© recommande Ă lâĂtat partie de protĂ©ger les filles et les garçons de lâexploitation par le travail, en augmentant les inspections et les amendes infligĂ©es aux employeurs, conformĂ©ment Ă la Convention concernant lâinterdiction des pires formes de travail des enfants et lâaction immĂ©diate en vue de leur Ă©limination (1999) [Convention no 182 de lâOIT], de rĂ©glementer et de contrĂŽler les conditions de travail des employĂ©s de maison, en particulier des filles, et dâenvisager de ratifier la Convention sur les travailleuses et travailleurs domestiques, 2011 (Convention no 189 de lâOIT). (§29)
Santé
Le ComitĂ© note les mesures importantes que lâĂtat partie a prises pour Ă©tendre les services de santĂ© de base aux localitĂ©s rurales, rĂ©duire la mortalitĂ© maternelle et accroĂźtre lâaccĂšs des femmes et des filles Ă la planification familiale et aux services de santĂ© reproductive. Il prend aussi note de lâintention de lâĂtat partie de rĂ©viser sa lĂ©gislation sur lâavortement. Il sâinquiĂšte toutefois :
a) Du fort taux de mortalitĂ© maternelle, y compris en milieu hospitalier, imputable Ă des complications obstĂ©tricales, des mutilations gĂ©nitales, une grossesse prĂ©coce, un avortement non mĂ©dicalisĂ© et dâautres facteurs;
b) Du manque de services obstĂ©triques dâurgence et de soins postnataux, surtout dans les zones rurales;
c) Du faible taux dâutilisation de contraceptifs (22,5 %), ce qui expose les femmes et les filles au risque dâinfection par le VIH/sida, Ă dâautres maladies sexuellement transmissibles et aux grossesses prĂ©coces;
d) De lâabsence de donnĂ©es non ventilĂ©es sur les grossesses prĂ©coces et les avortements non mĂ©dicalisĂ©s;
e) De la forte prĂ©valence du VIH/sida chez les femmes, de lâefficacitĂ© limitĂ©e des efforts dĂ©ployĂ©s pour prĂ©venir la transmission materno-fĆtale, de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida qui fait obstacle Ă leur accĂšs aux services dâappui, au conseil-dĂ©pistage volontaire, et du manque de connaissances des femmes et des filles sur les moyens de prĂ©vention du VIH/sida. (§30)
ConformĂ©ment Ă sa recommandation gĂ©nĂ©rale no 24 (1999) sur lâarticle 12 de la Convention (femmes et santĂ©), le ComitĂ© prie lâĂtat partie de :
a) Continuer Ă dĂ©centraliser les structures de santĂ©, de former des agents sanitaires des collectivitĂ©s et des Ă©quipes sanitaires mobiles en matiĂšre dâorientation des femmes vers les services de santĂ© maternelle, et de remĂ©dier Ă lâabsence de services obstĂ©triques dâurgence dans les zones rurales;
b) Collecter des donnĂ©es non ventilĂ©es sur la prĂ©valence et de lutter contre les grossesses prĂ©coces et les avortements non mĂ©dicalisĂ©s, au moyen de la sensibilisation, de la criminalisation de lâavortement dans les cas de viol et lorsque la vie ou la santĂ© dâune femme ou dâune jeune fille enceinte est en danger, enfin de fournir des services dâavortement mĂ©dicalisĂ© et dâaccompagnement postavortement;
c) Faire connaĂźtre les moyens contraceptifs existants, en particulier en intĂ©grant lâĂ©ducation sexuelle dans les programmes scolaires, surtout au secondaire, et dâinciter les jeunes et les hommes Ă utiliser des prĂ©servatifs masculins, ce qui est une solution sĂ»re et peu coĂ»teuse;
d) Fournir aux femmes et aux hommes atteints du VIH/sida des traitements antirĂ©troviraux gratuits, et de continuer Ă sensibiliser les mĂšres et, plus particuliĂšrement, les pĂšres vivant avec le VIH/sida au fait quâil est important de prĂ©venir la transmission materno-fĆtale;
e) Mener de activitĂ©s de sensibilisation pour dĂ©stigmatiser les personnes vivant avec le VIH/sida, ou qui sont infectĂ©es, et les groupes Ă risque, dont les travailleurs du sexe, afin de leur permettre dâavoir accĂšs Ă des services dâappui et de conseil-dĂ©pistage volontaire. (§31)
Femmes rurales
Tout en notant que 80 % de la population de lâĂtat partie vit dans des zones urbaines, le ComitĂ© est prĂ©occupĂ© du fait que les femmes rurales sont particuliĂšrement touchĂ©es par la pauvretĂ©, lâinsĂ©curitĂ© alimentaire, le manque dâeau potable sĂ»re, et les mauvaises conditions climatiques telles que la sĂ©cheresse (§32)
Le ComitĂ© recommande Ă lâĂtat partie de poursuivre ses efforts afin de : AmĂ©liorer lâaccĂšs des femmes et des filles Ă de lâeau potable sĂ»re et Ă des infrastructures dâassainissement adĂ©quates dans les zones rurales en construisant de nouveaux puits, en installant des robinets et en faisant des installations sanitaires; (33c)
Groupes de femmes défavorisées
Le Comité est préoccupé par le manque de données ventilées sur la situation des personnes de sexe féminin qui sont confrontées à des formes multiples de discrimination, telles que les femmes ùgées, les filles orphelines et vulnérables, les femmes handicapées, ainsi que les femmes réfugiées et les migrantes.
Le ComitĂ© recommande Ă lâĂtat partie :
a) De collecter des donnĂ©es ventilĂ©es sur la situation des personnes de sexe fĂ©minin confrontĂ©es Ă des formes multiples de discrimination, telles que les femmes ĂągĂ©es, les filles orphelines et vulnĂ©rables, les handicapĂ©es, ainsi que les rĂ©fugiĂ©e et migrantes, et dâinclure ces donnĂ©es dans son prochain rapport pĂ©riodique;
b) Dâadopter des mesures, notamment temporaires spĂ©ciales conformĂ©ment au paragraphe 1 de lâarticle 4 de la Convention, pour Ă©liminer pareille discrimination, notamment en matiĂšre de vie politique et publique et dans les domaines de lâĂ©ducation, de lâemploi et de la santĂ©, ainsi que de protĂ©ger les femmes dĂ©favorisĂ©es contre la violence, les abus et lâexploitation, enfin, dâinclure des renseignements sur ces mesures dans son prochain rapport.
Mariage et rapports familiaux
Le ComitĂ© sâinquiĂšte du fait quâen vertu du Code de la famille de 2002 :
a) Les femmes ne peuvent sâunir dans les liens du mariage quâavec le consentement dâun tuteur (art. 7) et elles ne peuvent se marier Ă un non-musulman que si ce dernier se convertit Ă lâislam (art. 23);
b) Il est nĂ©cessaire de donner Ă lâĂ©pouse une dot (mahr) pour que le mariage soit valide (art. 7, 20 et 21);
c) Les dĂ©rogations concernant lâĂąge minimum du mariage (18 ans) sont autorisĂ©es pourvu quâelles soient autorisĂ©es par le tuteur lĂ©gal de la mineure ou par un juge (art. 14);
d) La polygamie demeure, mais sous rĂ©serve que certaines garanties dâordre financier soient accordĂ©es Ă la premiĂšre femme de lâhomme polygame (art. 22);
e) Le mari est le chef de la famille et sa femme doit respecter ses prérogatives (art. 31);
f) Seul le mari peut demander le divorce sans donner de justification; par contre, pour divorcer la femme doit fournir une preuve des prĂ©judices quâelle a subis (art. 39, par. 2) ou elle doit autrement, renoncer Ă ses droits de femme divorcĂ©e, et risque dâĂȘtre tenue de verser des dommages et intĂ©rĂȘts Ă son ex-mari;
g) La part dâhĂ©ritage de la femme est infĂ©rieure de moitiĂ© Ă celle dâun homme, et celle dâune fille Ă©quivaut Ă la moitiĂ© de celle dâun garçon (art. 101 et suivant). (§36)
Le ComitĂ© rappelle lâarticle 16 de la Convention, qui est relatif Ă lâĂ©galitĂ© des femmes et des hommes dans le mariage et les rapports familiaux de mĂȘme que sa recommandation gĂ©nĂ©rale no 21 (1994). Il prie donc lâĂtat partie dâĂ©liminer la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes et des filles pour toutes les questions relatives au mariage, aux rapports familiaux et Ă la succession en abrogeant ou en modifiant les dispositions discriminatoires prĂ©cĂ©dentes du Code de la famille, afin de les rendre conformes Ă la Convention, dans un dĂ©lai prĂ©cis. (§37)
Le ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination raciale
Convention ratifiĂ©e en 2011. Nâa pas fait lâobjet de rapport.
Le Comité des travailleurs migrants
Convention ni signée ni ratifiée.
Le Comité des droits des personnes handicapées
Convention ratifiĂ©e en 2012. Nâa pas fait lâobjet de rapport.
Le Comité des disparitions forcées
Convention ni signée non ratifiée.