Soumis par crinadmin le
[NEW YORK, 16 juin 2006] â Le gouvernement burundais tient prisonnier plus quâil ne rĂ©insĂšre les anciens enfants soldats associĂ©s aux rebelles des Forces Nationales pour la LibĂ©ration, affirme Human Rights Watch dans un document dâinformation publiĂ© aujourdâhui. A lâoccasion de la JournĂ©e annuelle de lâenfant africain, Human Rights Watch appelle le gouvernement burundais Ă remplir ses obligations dans le cadre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de lâenfant afin de protĂ©ger les droits de tous les enfants au Burundi, y compris ceux des anciens enfants combattants. Â
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Des dizaines dâanciens enfants soldats FNL associĂ©s aux Forces Nationales pour la LibĂ©ration ( FNL) souffrent dâattendre sous la garde du gouvernement â en prisons, cachots, et dans un centre dâaccueil nouvellement ouvert pour anciens combattants des FNL â sans aucune clartĂ© quant Ă leur statut juridique et sans savoir quand ils pourront retrouver leurs familles. Certains nâont pas plus de treize ans. Human Rights Watch a rapportĂ© la façon dont les anciens enfants soldats des FNL dĂ©tenus dans des prisons vivent dans des cellules surpeuplĂ©es, mangent une fois par jour, et sont accusĂ©s de participation Ă la rĂ©bellion. En contraste, les enfants qui sont accueillis au centre dâaccueil vivent dans de meilleures conditions et ne feront pas lâobjet de poursuites, bien quâhĂ©las ils soient dĂ©tenus avec des combattants adultes. Â
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« Lâabsence dâune politique gouvernementale cohĂ©rente pour les anciens enfants soldats des FNL a aggravĂ© leur souffrance, » a dĂ©clarĂ© Alison Des Forges, conseillĂšre senior pour lâAfrique Ă Human Rights Watch. « Les diffĂ©rents ministĂšres doivent coordonner leurs politiques pour garantir un traitement, une assistance et une rĂ©adaptation Ă©quitables Ă ces enfants. » Â
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Les FNL, la seule force dâopposition restante qui lutte encore contre le gouvernement, continue Ă utiliser les enfants comme combattants et soutien logistique. Bien que beaucoup dâenfants aient dĂ©sertĂ© ou aient Ă©tĂ© capturĂ©s par le gouvernement, un nombre inconnu continue Ă servir dans les rangs de la rĂ©bellion. Â
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Le gouvernement burundais a forcĂ© certains enfants des FNL Ă collaborer avec lâarmĂ©e pour la recherche et lâidentification de combattants ou collaborateurs actifs des FNL. Un tel travail forcĂ© met ces enfants en danger immĂ©diat et peut compliquer leur future rĂ©intĂ©gration dans leur communautĂ©. Â
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Les mineurs Ă la garde du gouvernement sont dĂ©tenus avec des adultes reconnus coupables de crimes ou des combattants expĂ©rimentĂ©s, au dĂ©triment de la sĂ©curitĂ© et du bien-ĂȘtre de ces mineurs et en violation du droit national et international. Â
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« Le gouvernement doit mener une action urgente pour extirper ces enfants soldats du systĂšme carcĂ©ral, » a dĂ©clarĂ© Des Forges. « Les autoritĂ©s doivent aussi garantir que les anciens enfants soldats ne seront pas gardĂ©s prisonniers avec des adultes. » Â
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En 2000, le gouvernement burundais et 17 parties et belligĂ©rants ont signĂ© les Accords de Arusha, qui ont mis en place un cadre de travail pour un gouvernement de transition et ont aidĂ© Ă mettre un terme Ă la guerre civile. Le groupe dâopposition le plus important, le Conseil national pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie - Forces pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie (CNDD-FDD), a signĂ© un accord de paix peu aprĂšs. Â
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Depuis dĂ©cembre 2004, plus de 3000 anciens enfants soldats et aides ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun programme global de dĂ©mobilisation et ont reçu une formation professionnelle. Etant donnĂ© que les FNL nâont pas signĂ© lâaccord de paix, les enfants soldats associĂ©s Ă ce groupe nâont hĂ©las pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de ces programmes. Les FNL et le gouvernement tiennent actuellement des pourparlers de paix dans la capitale tanzanienne Dar es Salaam. Â
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« Le gouvernement burundais doit aider Ă la rĂ©adaptation et Ă la rĂ©insertion sociale des enfants victimes de ce conflit armĂ©, » a dĂ©clarĂ© Des Forges. « Les autoritĂ©s devraient prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour garantir que les enfants soldats qui ont servi dans les FNL soint libĂ©rĂ©s et pour favoriser leur rĂ©adaptation et leur rĂ©insertion. » Â
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La JournĂ©e de lâenfant africain est cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e depuis 1991, en lâhonneur des enfants qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă Soweto par le gouvernement sud-africain de lâapartheid en 1976 alors quâils manifestaient contre un accĂšs Ă inĂ©galitaire lâĂ©ducation. InitiĂ© par lâOrganisation de lâunitĂ© africaine, prĂ©curseur de lâUnion africaine, cet Ă©vĂ©nement annuel appelle tous ces pays Ă inspecter les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en matiĂšre de protection, dâĂ©galitĂ© et de sĂ©curitĂ© de tous les enfants africains. Â