ALGERIA: Les mineurs devant la justice pour terrorisme

D’aprĂšs le journal  ENNAHAR EL DJADID du  08 Mars 2008, Six Enfants mineurs ont Ă©tĂ© jugĂ©s le jeudi 6 Mars 2008 , par le tribunal criminel de la cour de Boumerdas. pour appartenance Ă  un groupe terroriste armĂ©.

Le recrutement et l’utilisation d’enfants par les groupes tĂ©rroriste armĂ©s ont retenu toute l’attention de la Ligue AlgĂ©rienne de Droits de l’Homme – LADH- qui a largement condamné  ces pratiques, qui violent leurs droits et leur causent un prĂ©judice physique, affectif, mental et spirituel et nuit Ă  leur dĂ©veloppement.

La pratique d’enrĂŽlement des enfants dans des groupes armĂ©s est considĂ©rĂ©e comme un flĂ©au moderne par la communautĂ© internationale, cette pratique offense l’éthique pronĂ©e par communauté  internationale et les rĂšgles de conduite des nations civilisĂ©es.

 Pour agir contre cette pratique Le conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies a adoptĂ© , depuis 1999   six rĂ©solutions, Qui ont condamné de maniĂšre rĂ©itĂ©rĂ©e le recrutement d’enfants par des groups armĂ©s.

En avril 2007 Ă  l’initiative de l’Unicef  , les principes de Paris ont Ă©tĂ© adoptĂ©s  en vue de protĂ©ger les enfants contre une utilisation ou un recrutement par des groupes armĂ©s, Le principe 3.6 recommande que les enfants de moins de 18 ans qui seraient accusĂ©s de crimes au regard du droit international , soient considĂ©rĂ©s en premier lieu comme des victimes de violation du droit international , et selon le principe 8.8, ils devraient de plus ĂȘtre traitĂ©s conformĂ©ment aux normes internationales de la justice pour mineurs.

Il existe un consensus universel sur le fait qu’un mineur doit bĂ©nĂ©ficier d’un traitement judiciaire particulier, Ă  finalitĂ© plus Ă©ducative que rĂ©pressive, qu’il s’agisse de la dĂ©tention, du jugement ou de la peine encourue ; tous les textes internationaux affirment ce principe, Comme il est reconnu internationalement que la dĂ©tention des mineurs doit ĂȘtre une mesure de dernier ressort ; Et la peine encourue doit tenir compte de l’attĂ©nuation de responsabilitĂ© pĂ©nale des mineurs.

L’article 3.1 du protocole Ă  la convention relative aux droits de l’enfant, interdit toute utilisation de mineurs de moins de 18 ans par des groupes armĂ©s.

Par respect de l’éthique internationale et les regles de conduite des nations civilisĂ©es.l’AlgĂ©rie Ă  l’obligation de reconnaitre que ces enfants qualifient de terroristes sont avant tout des victimes.

Et en matiĂšre de poursuites pĂ©nales, l’effort des services de sĂ©curitĂ© doit porter a titre principal contre les individus responsable de l’enrĂŽlement, et non pas contre les enfants eux –mĂȘmes.

ProfondĂ©ment prĂ©occupĂ©e par la pratique d’enrolement et l’utiisation d’ enfants par les groupes terroristes.

ProfondĂ©ment prĂ©occupĂ©e par le fait que les jeunes filles demeurent largement exclues des programmes et initiatives relatifs Ă  l’utilisation et au recrutement d’enfants par des groupes armĂ©s.

ProfondĂ©ment prĂ©occupĂ©e par le fait que les programmes de dĂ©veloppement en matiĂšre d’éducation et de crĂ©ation d’emplois dĂ©cents et productifs pour les jeunes restent en deça des besoins des jeunes algĂ©riens.

Consciente, que la nature du problĂšme et sa solution varient selon le contexte.

La Ligue AlgĂ©rienne des Droits de l’Homme- LADH Recommande:

- Les enfants accusĂ©s d’avoir commis des crimes, alors qu’ils Ă©taient associĂ©s Ă  des groupes tĂ©rroristes armĂ©s, doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s principalement comme victimes , et non comme les auteurs prĂ©sumĂ©s d’infractions, ils doivent ĂȘtre traitĂ©s d’une façon conforme aux textes internationaux relatifs aux droits de l’enfant , dans un cadre de justice rĂ©paratrice et de rĂ©insertion sociale, conformĂ©ment au droit international, qui offre une protection Ă  l’enfant Ă  travers de nombreux conventions et principes.

Chaque fois que possible, on veillera à recourir à des méthodes autres que les poursuites judiciaires.

Aucune condamnation sans possibilitĂ© de libĂ©ration ne doit ĂȘtre prononcĂ©e contre une personne mineure.

Concevoir et mettre au point un ensemble de mesures de substitution telles que des peines de travail d’intĂ©rĂȘt collectif et des interventions de justice rĂ©paratrice, afin que des peines privatives de libertĂ© ne soient prononcĂ©es qu’en dernier ressort;

Prendre les mesures nécessaires, telles que le recours à des condamnations avec sursis et des remises de peine, de façon que la privation de liberté soit aussi courte que possible;

Modifier les dispositions actuelles relatives Ă  l’incarcĂ©ration des enfants de 13 Ă  18 ans et de rĂ©duire la durĂ©e maximale actuelle des peines afin que la privation de libertĂ© soit aussi courte que possible.

Améliorer les compétences des tribunaux, juges, fonctionnaires de police et procureurs spécialisés dans la justice pour mineurs, notamment en assurant la formation systématique de professionnels.

Veiller Ă  ce que les personnes de moins de 18 ans aient accĂšs Ă  l’aide juridique et Ă  des mĂ©canismes indĂ©pendants et efficaces habilitĂ©s Ă  recevoir des plaintes.

Abrogation de l’article 249  du code de procĂ©dure pĂ©nale.qui donne compĂ©tence au tribunal criminel pour juger les individus mineurs qui ont atteint l’age de seize ans et ayant commis des crimes subversifs ou tĂ©rroriste.

PrĂ©coniser et inclure dans le code pĂ©nal  des sanctions sĂ©vĂšres contre les rĂ©sponsabes de recrutement et d’utilisation des mineurs dans les groupes armĂ©s, avec des circonstances aggravantes lorsqu’ il s’agit de recrutement ou l’utilisation des jeunes filles mineures.

Lutter contre l’impunitĂ©, poursuivre les personnes qui ont recrutĂ© des enfants de moins de 18 ans dans les groupes armĂ©s.

Instaurer un environnement protecteur pour les enfants.

L’environnement protecteur doit intĂ©grer des mesures visant Ă  prĂ©venir le recrutement des enfants par des groupes armĂ©s.

Pour que les solutions soient viables, la protection de l’enfant doit ĂȘtre une prĂ©occupation commune Ă  tous les programmes de dĂ©veloppement, ce qui requiert une coordination axĂ©e sur l’enfant entre les acteurs de la sociĂ©tĂ© civile et les institutions Ă©tatiques. Afin de s’attaquer aux causes profondes du recrutement d’enfants et de tenir compte de la nature Ă©volutive de cette pratique. C’est l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant qui doit dĂ©terminer l’adoption de toutes les mesures Ă  prĂ©voir aux fins de sa protection et de la prĂ©vention du recrutement de tous les enfants.

La famille doit ĂȘtre activement associĂ©e Ă  l’élaboration et Ă  l’exĂ©cution des activitĂ©s et les interventions.

Garantir Ă  l’enfant la possibilitĂ© d’exercer ses droits, parmi lesquels l’éducation formelle et non formelle, l’unitĂ© de la famille, les moyens d’une existence digne et le droit d’ĂȘtre Ă  l’abri du danger.

Veiller à ce que les enfants victimes bénéficient de services appropriés de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale.

La rĂ©insertion de l’enfant, exige la rĂ©union des conditions politiques, juridiques, Ă©conomiques et sociales dont dĂ©pendent la vie, la subsistance et la dignitĂ© des enfants.

Eviter les couvertures médiatiques inappropriées, qui risquent de mettre physiquement en danger les enfants .et peuvent leur causer des dommages psychologiques.

Des filles mineures exposĂ©es au recrutement forcĂ© pour les groupes tĂ©rroristes armĂ©s et utilisĂ©es comme Ă©pouses, ou Ă  des fins de relations sexuelles forcĂ©es, le mariage forcĂ© lui-mĂȘme et l’utilisation des filles aux fins du travail domestique, constituent une atteinte aux droits fondamentaux de la personne. Toutes les mesures appropriĂ©es doivent ĂȘtre prises pour garantir la protection des filles.

Des filles mettent des enfants au monde pendant ou aprĂšs leur association avec les groupes tĂ©rroristes armĂ©s, les enfants survivants Ă  leur tour risquent d’ĂȘtre confrontĂ©s Ă  un grand nombre de problĂšmes ,relevant de la protection de l’enfant, il importe d’élaborer des programmes spĂ©cifiques pour identifier le caractĂšre particulier des problĂšmes de ces enfants en tant que nourrissons et au cours de leur croissance , ils risquent de souffrir de problĂšmes de santĂ©, d’abandon moral, de rejet et de maltraitance ,ou du fait que leur garde peut faire l’objet d’un dĂ©saccord, les pĂšres ou leurs famille essayant de rĂ©cupĂ©rer les enfants en question , le statut juridique de ces enfants semble incertain, Ă  ce titre , l’Etat doit faire enregistrer la naissance de l’enfant aussitĂŽt que possible et faire respecter son droit Ă  une identitĂ©, Ă  une nationalitĂ© et Ă  une famille et le droit de ne pas ĂȘtre en butte Ă  la discrimination.

Toutes les mesures appropriĂ©es doivent ĂȘtre prises pour faciliter la rĂ©adaptation physique et psychologique et la rĂ©insertion sociale des filles , qui quittent les groupes armĂ©s par quelque moyen que ce soit, y compris celles qui prennent la fuite , sont abandonnĂ©es ou capturĂ©es par les forces armĂ©es Ă©tatiques ou les services de police.

Renforcement des mĂ©canismes de collecte de donnĂ©es et mettre au point des indicateurs, de façon Ă  assurer la collecte de donnĂ©es pour tous les domaines, ventilĂ©es notamment par Ăąge pour toutes les personnes de moins de 18 ans, par sexe, par zone urbaine et rurale et par groupes d’enfants nĂ©cessitant une protection spĂ©ciale.

Prendre des mesures pour mieux faire prendre conscience de la signification et des incidences pratiques du principe de l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.

ProcĂ©der Ă  un examen critique de la lĂ©gislation afin qu’elle reflĂšte comme il convient l’idĂ©e directrice de la Convention des droits de l’enfant, Ă  savoir que les enfants sont les sujets de leur propre droit et que l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant soit une considĂ©ration primordiale lors de la prise de toute dĂ©cision concernant les enfants, y compris leur garde.

Revoir la lĂ©gislation afin d’assurer l’entiĂšre protection des enfants contre la torture et les mauvais traitements au sein de la sociĂ©tĂ©. Et enquĂȘter sur tous les cas de torture et de mauvais traitements d’enfants et de poursuivre les coupables, en veillant Ă  ce que l’enfant maltraitĂ© ne soit pas soumis Ă  des mesures vexatoires au cours de la procĂ©dure et Ă  ce que sa vie privĂ©e soit respectĂ©e.

Prendre des mesures efficaces visant à améliorer le niveau de vie de la population, en particulier des populations rurales vivant dans la pauvreté.

Envisager d’élaborer une stratĂ©gie de rĂ©duction de la pauvretĂ© plus particuliĂšrement axĂ©e sur les enfants vulnĂ©rables et leur famille.

Redoubler d’efforts pour fournir aide et soutien matĂ©riel aux enfants dĂ©favorisĂ©s et Ă  leurs familles.

AccroĂźtre les possibilitĂ©s existantes en matiĂšre de formation professionnelle et d’apprentissage non formel axĂ©s sur les besoins, y compris pour les enfants qui n’ont pas achevĂ© le cycle d’études primaires ou secondaires.

Chercher les causes profondes du phĂ©nomĂšne de l’enfance dans les rues, afin d’en rĂ©duire l’ampleur et de le prĂ©venir.

Promouvoir et faciliter la rĂ©unification des enfants des rues avec leur famille, lorsque cette rĂ©unification correspond Ă  l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.

Veiller Ă  ce que les enfants des rues soient contactĂ©s par des travailleurs sociaux qualifiĂ©s, bĂ©nĂ©ficient d’une alimentation, de vĂȘtements et d’un abri adĂ©quat et aient accĂšs à des services sociaux et sanitaires et Ă  des possibilitĂ©s d’éducation, y compris Ă  une formation professionnelle et pratique qui les aide Ă  se dĂ©velopper pleinement, ainsi qu’à une protection, une aide et Ă  des services de rĂ©adaptation et de rĂ©insertion sociale adĂ©quats.

pdf: http://www.crin.org/docs/les mineurs.doc

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