ZIMBABWE: De l’aide pour les mĂšres et les bĂ©bĂ©s sĂ©ropositifs

Summary: En raison du coĂ»t Ă©levĂ© des soins de maternitĂ© et de santĂ©, de l’absence d’un systĂšme de suivi adĂ©quat et de la capacitĂ© limitĂ©e Ă  diagnostiquer l’infection au VIH chez les nouveau-nĂ©s, de nombreux enfants zimbabwĂ©ens Ă©chappent au filet de sĂ©curitĂ© que le programme de prĂ©vention de la transmission de la mĂšre Ă  l’enfant (PTME) Ă©tait censĂ© offrir.

[HARARE, 3 mars 2011] - Selon les chiffres du gouvernement, au moins 150 000 enfants de moins de 15 ans sont sĂ©ropositifs et plus de 90 pour cent des infections au VIH peuvent ĂȘtre attribuĂ©es Ă  la transmission verticale. En 2009, on estimait Ă  13 300 le nombre d’enfants de moins de 15 ans dĂ©cĂ©dĂ©s de maladies associĂ©es au SIDA, car ils n’avaient pas reçu de traitement contre le VIH Ă  temps.

MalgrĂ© les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la lutte contre le VIH chez les enfants, Peter Halpert, chef de l’équipe SantĂ© et Éducation de l’Agence AmĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international (USAID), a dit Ă  IRIN/PlusNews qu’il restait encore beaucoup Ă  faire pour rĂ©duire la transmission du VIH de la mĂšre Ă  l’enfant.

Selon lui, la plupart des enfants échappent au systÚme, car leur mÚre ne retourne pas au centre médical pour bénéficier des services de santé maternelle et infantile aprÚs la premiÚre consultation prénatale.

Les principaux obstacles sont les contraintes financiĂšres et le manque de connaissances concernant l’importance de s’inscrire aux services prĂ©nataux. Les longues distances Ă  parcourir pour accĂ©der aux centres de santĂ© empĂȘchent Ă©galement de nombreuses femmes de faire soigner leur bĂ©bĂ©.

« Les frais d’utilisation [pour accĂ©der aux services] restent un sujet Ă  l’ordre du jour pour de nombreux praticiens de la santĂ© publique. Malheureusement, la situation Ă©conomique du pays est telle que le gouvernement est incapable d’accorder des subventions aux centres de santĂ© pour la gestion de leurs activitĂ©s quotidiennes. La plupart de ces centres dĂ©pendent actuellement des frais d’utilisation pour pouvoir offrir leurs services », a dit M. Halpert.

En 2009, l’inflation galopante a poussĂ© le gouvernement Ă  abandonner le dollar zimbabwĂ©en en faveur du dollar amĂ©ricain. « Les donnĂ©es montrent [le dĂ©placement] des patients des centres de santĂ© urbains (plus chers) vers les dispensaires ruraux ou missionnaires (moins chers, voire gratuits) immĂ©diatement aprĂšs la dollarisation. Les frais d’utilisation jouent donc un rĂŽle dans l’échec de l’accĂšs aux soins », a-t-il remarquĂ©.

Dans la plupart des Ă©tablissements de santĂ© municipaux, l’inscription aux services prĂ©nataux coĂ»te environ 50 dollars, alors que les hĂŽpitaux missionnaires et les hĂŽpitaux publics ruraux ne demandent que 20 dollars environ.

Selon M. Halpert, l’absence d’appareil de comptage CD4 [pour mesurer la rĂ©sistance du systĂšme immunitaire] dans la plupart des centres de santĂ© et la capacitĂ© limitĂ©e Ă  diagnostiquer l’infection au VIH chez les nouveau-nĂ©s reprĂ©sentent Ă©galement des difficultĂ©s pour le programme PTME.

Le ministre de la SantĂ© et de la Protection de l’enfance, M. Henry Madzorera, a rĂ©cemment indiquĂ© que sur les 47 000 enfants de couples porteurs du VIH qui devraient naĂźtre en 2011, environ 14 000 allaient probablement ĂȘtre infectĂ©s par le virus si le gouvernement et ses partenaires ne rĂ©ussissaient pas Ă  Ă©tendre l’accĂšs Ă  des programmes PTME de qualitĂ©.

L’une des principales interventions pouvant participer Ă  la rĂ©duction de la transmission verticale du VIH est l’application des lignes directrices de 2010 de l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS) pour la PTME, qui recommandent que toutes les femmes enceintes porteuses du VIH commencent un traitement antirĂ©troviral (ARV) aprĂšs 14 semaines de grossesse et qu’elles continuent le traitement jusqu’à la fin de l’allaitement.

« Si ces nouvelles lignes directrices sont appliquĂ©es Ă  toutes les femmes enceintes sĂ©ropositives, il est certain que cela va rĂ©duire le nombre de nourrissons nĂ©s avec le VIH », a dit M. Halpert. Mais le secteur de la santĂ© publique zimbabwĂ©en, en proie Ă  d’énormes difficultĂ©s financiĂšres, aura du mal Ă  mettre cela en place.

La Children's Investment Fund Foundation (CIFF), une organisation basĂ©e Ă  Londres, a rĂ©cemment donnĂ© une bonne bouffĂ©e d’oxygĂšne aux efforts mis en Ɠuvre pour rĂ©duire le nombre d’infections au VIH en octroyant une aide de 45 millions de dollars sur cinq ans Ă  la Fondation Elizabeth Glaser pour la lutte contre le sida pĂ©diatrique (EGPAF) afin de financer plusieurs interventions au Zimbabwe.

Dans ce pays, environ 13 pour cent des femmes enceintes sont sĂ©ropositives. Selon l’EGPAF, il s’agit de l’un des taux les plus Ă©levĂ©s en Afrique.

D’aprĂšs Marc Rubin, reprĂ©sentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Zimbabwe, il faudrait Ă©tendre massivement le programme PTME pour pouvoir Ă©liminer le VIH pĂ©diatrique dans le pays.

« De nouvelles infections au VIH surviennent encore à un rythme alarmant, notamment chez les jeunes femmes, et les pathologies associées au SIDA sont le principal facteur de mortalité maternelle et infantile », a remarqué M. Rubin.

« Davantage de centres de soins prĂ©nataux doivent offrir des services de PTME complets et des rĂ©gimes mĂ©dicamenteux plus efficaces. Un meilleur suivi est Ă©galement nĂ©cessaire pour s’assurer que les femmes reçoivent des traitements ARV et qu’elles les prennent selon les nouvelles recommandations de l’OMS », a-t-il prĂ©conisĂ©. « Davantage des femmes enceintes ou qui allaitent doivent avoir accĂšs Ă  un traitement ARV pour leur propre santĂ© ».

pdf: http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportID=92085

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