Une grève des enseignants palestiniens provoque une vive tension entre le Fatah et le Hamas

La rentrée des classes n'a pas eu lieu comme prévu dans les territoires, à Gaza et en Cisjordanie, samedi 2 septembre. La très grande majorité des 35 000 enseignants, soit environ 80 % à 90 % selon le syndicat des employés de la fonction publique - proche du Fatah, qui est à l'origine de ce conflit -, ont cessé le travail parce qu'ils ne sont que partiellement ou pas payés depuis six mois comme d'ailleurs les 170 000 fonctionnaires de l'Autorité palestinienne.

Et cela depuis que la communauté internationale et notamment l'Union européenne ont décidé de geler l'aide au gouvernement palestinien après l'entrée en fonction, en mars, du nouveau cabinet dominé par le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) à la suite des élections du 25 janvier.

Ce mouvement de protestation n'affecte pas les écoles dirigées par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), soit environ le tiers des 750 000 élèves de l'école publique. Mais il provoque de larges remous au sein de la société palestinienne. Le Hamas conteste violemment ce mot d'ordre qu'il juge inutile et préjudiciable dans la situation actuelle. Il assure que la grève est beaucoup moins suivie que ne l'affirment les organisateurs. Il accuse également le Fatah d'utiliser ce moyen de pression pour obtenir de l'argent de la communauté internationale au détriment de l'éducation des enfants.

"Une grève illimitée ainsi que des arrêts de travail ne mèneront pas à une levée du siège contre notre peuple ou à une accélération du paiement des salaires", a souligné Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement. Le premier ministre Ismaïl Haniyeh a, pour sa part, expliqué que "le problème des fonctionnaires n'est pas dans les mains du gouvernement, mais entre celui des pays qui imposent un siège au gouvernement depuis le premier jour de son entrée en fonction". Quelques violences se sont produites devant des écoles entre partisans de la grève et opposants.Vendredi 1er septembre, à Stockholm, la conférence des donateurs a décidé d'allouer 500 millions de dollars d'aide au peuple palestinien.

 

GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE

 

Ce regain de tension entre le Hamas et le Fatah survient au moment même ou l'on reparle d'un gouvernement d'union nationale entre les deux organisations rivales. Le porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeina, a affirmé, samedi, qu'il pourrait être formé "dans les dix prochains jours". Mahmoud Abbas s'est rendu, il y a quelques jours à Gaza, et s'est longuement entretenu de cette question avec Ismaïl Haniyeh. La constitution d'un gouvernement d'union nationale pourrait permettre de sortir de la crise dans laquelle est plongée l'Autorité palestinienne et favoriser la reprise de l'aide internationale. Mais les pourparlers sont loin d'être achevés et le climat social actuel ne favorise guère le dialogue.

En revanche, concernant la libération du caporal Gilad Shalit, enlevé le 25 juin à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien, des tractations sont en cours par l'intermédiaire du Caire ainsi que l'a confirmé le président égyptien, Hosni Moubarak.

Les presses égyptienne et israélienne fait état d'un arrangement qui permettrait au caporal d'être libéré en échange de 800 prisonniers palestiniens, qui seraient relâchés en trois vagues successives jusqu'à la fin de l'année. Il y a actuellement 8 700 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Les personnes libérées devraient être les femmes et les enfants ainsi que les courtes peines. Mais les négociations ne sont pas terminées et rien n'est dit sur tous les membres du gouvernement du Hamas, ni sur les députés qui ont été arrêtés après le rapt de Gilad Shalit.

Sur les 64 personnalités appréhendées, dont 8 ministres et 29 députés, 28 d'entre elles et cinq ministres sont toujours en détention, dont le président du Conseil législatif palestinien (Parlement), Aziz Doueik, interpellé le 5 août. Présenté le 31 août devant un tribunal militaire avec 15 députés pour appartenance à une organisation terroriste, son cas et celui de ses codétenus ont été renvoyés au 12 septembre.

pdf: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-809243,0.html

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