TURQUIE: UNICEF recommande de ne pas appliquer les lois antiterroristes aux enfants

ISTANBUL, 28 janvier (IPS) - La branche turque du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF-Türkiye) estime que l’application des lois antiterroristes voulue par le gouvernement turc à l’égard des manifestants mineurs d’âges dans le but de les décourager n’a pas produit l’effet escompté et suggère aux autorités d’abandonner l’application des peines « assimilant les mineurs aux personnes adultes » dans le but de préserver les droits des mineurs d’âge.

Dans le cadre de son rapport relatif aux « enfants poursuivis en tant que délinquants terroristes du fait d’avoir participer à des manifestations », UNICEF Türkiye cite sept exemples pour justifier son argumentation. Le contenu du rapport se base sur des observations découlant des visites officielles dans les villes d’Adana et de Hakkari effectués par des représentants d’UNICEF Türkiye et des représentants de la direction du département ministériel des droits de l’Homme. C’est surtout la modification pénale de 2006 effectuée suite à l’augmentation des confrontations autour de la question kurde qui a été discutée parce que cette modification prévoit des peines plus sévères à l’égard des enfants.

Bien que le gouvernement ait déjà déclaré qu’il comptait réformer cette législation dans le cadre de son plan d’ouverture démocratique, le débat parlementaire à ce sujet a été reporté suite une récente attaque du PKK contre les soldats turcs dans la ville de Tokat.

Dans son rapport, UNICEF Türkiye estime que la législation antiterroriste turque porte gravement atteinte au droit à la vie des enfants et qu’il convient d’intensifier les mesures pour empêcher les cas de torture et de maltraitance. L’organisation internationale suggère d’importantes modifications législatives (plus spécifiquement les articles 9 et 13 de la loi antiterroriste) afin que les enfants puissent être jugés devant des juridictions spécifiques traitant des affaires de la jeunesse, que les enfants manifestant soient interpellés par les services de police normaux (et non des équipes spécialisées dans la lutte antiterroriste), que les enfants puissent immédiatement comparaître devant un procureur, que leurs avocats puissent rapidement avoir accès aux dossiers, qu’il convient de ne pas systématiquement envoyer une copie du réquisitoire aux écoles fréquentés par les prévenus et que leurs familles soient immédiatement informées de leur arrestation.

L’UNICEF rappelle que la question kurde a une dimension politique, social et économique et qu’il convient dès lors de trouver des solutions politiques, sociales et économiques à cette question.

(FIN/Bianet/IPS/2010)

pdf: http://ipsnouvelles.be/news.php?idnews=10559

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