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[NâDJAMENA/GENĂVE, 8 dĂ©cembre 2006] - Le retrait du personnel des Nations Unies dont la prĂ©sence nâest pas indispensable Ă AbĂ©chĂ©, dans lâest du Tchad, y compris du personnel de lâOrganisation mondiale de la SantĂ© (OMS), expose les rĂ©fugiĂ©s, les populations dĂ©placĂ©es et les communautĂ©s locales Ă une crise sanitaire, a dĂ©clarĂ© aujourdâhui lâOMS. ConfrontĂ©es Ă lâinsĂ©curitĂ© croissante dans cette rĂ©gion, les institutions des Nations Unies ont Ă©tĂ© contraintes de retirer une grande partie de leur personnel dâAbĂ©chĂ© aprĂšs lâattaque de certains de leurs agents et dâun entrepĂŽt au cours des dix derniers jours. Un grand nombre de rĂ©sidents et de personnes vivant dans des camps ont difficilement accĂšs aux soins de santĂ© et la situation pourrait se dĂ©grader rapidement. La situation au Tchad sâest peu Ă peu dĂ©tĂ©riorĂ©e depuis le dĂ©but de 2006, mais les choses ont empirĂ© ces derniĂšres semaines. Dans lâest du pays, oĂč se sont rĂ©fugiĂ©s depuis 2003 plus de 234 000 Soudanais fuyant le conflit au Darfour, on recense quelque 63 000 personnes dĂ©placĂ©es, des Tchadiens chassĂ©s par la rĂ©bellion. A la fin du mois dernier, lâattaque dâAbĂ©chĂ© par les rebelles, ville qui joue un rĂŽle clĂ© dans les opĂ©rations de secours menĂ©es dans lâest du Tchad, a contraint les organismes internationaux de secours Ă diminuer leurs effectifs dans la rĂ©gion pour ne maintenir que des Ă©quipes rĂ©duites dans les 12 camps de rĂ©fugiĂ©s dissĂ©minĂ©s le long de la frontiĂšre avec le Soudan. Compte tenu de lâafflux de population, les services de santĂ© et les organismes dâaide sont dĂ©jĂ sollicitĂ©s Ă lâexcĂšs et les chaĂźnes d'approvisionnement risquent d'ĂȘtre touchĂ©es. DâaprĂšs le rĂ©seau dâalerte et dâintervention rapides mis en place par lâOMS, qui continue dâopĂ©rer malgrĂ© les problĂšmes de sĂ©curitĂ©, les principales causes de morbiditĂ© chez les rĂ©fugiĂ©s sont actuellement les infections respiratoires aiguĂ«s, la diarrhĂ©e et le paludisme. Sâajoute Ă cela un nombre croissant de traumatismes du fait des combats entre les rebelles et les forces gouvernementales dans le secteur. Le Dr Innocent Nzeyimana, qui coordonne lâantenne de lâOMS Ă AbĂ©chĂ©, estime quâavec la montĂ©e de la violence, le nombre de blessĂ©s lors des combats devient une grave prĂ©occupation et que, de plus, les ressources locales sont insuffisantes et le personnel local nâest pas suffisamment formĂ© pour sâoccuper dâeux. Lâattaque de la ville de GuĂ©rĂ©da le 1er dĂ©cembre a fait 82 blessĂ©s et une centaine dâautres personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es Ă AbĂ©chĂ© Ă la fin de la semaine derniĂšre. Les organisations non gouvernementales prĂ©sentes dans les camps ont encore assez de mĂ©dicaments pour faire face aux besoins sanitaires. Mais les victimes civiles ne reçoivent pas tous les soins nĂ©cessaires si elles se trouvent en dehors dâun secteur desservi par MĂ©decins Sans FrontiĂšres (MSF)-Hollande, qui sâoccupe des blessĂ©s Ă AbĂ©chĂ© et dans dâautres endroits. Le ComitĂ© international de la Croix-Rouge a Ă©galement dĂ©ployĂ© une Ă©quipe chirurgicale Ă AbĂ©chĂ© pour les opĂ©rations urgentes. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâaction de lâOMS dans lâest du Tchad a consistĂ© Ă coordonner et diriger les opĂ©rations sanitaires selon lâapproche dite « par groupe » : surveillance Ă©pidĂ©miologique systĂ©matique, surveillance nutritionnelle et lutte contre les carences en micronutriments dans certaines rĂ©gions. Un systĂšme dâalerte et dâintervention rapides en cas de flambĂ©e Ă©pidĂ©mique a Ă©tĂ© mis sur pied en collaboration avec dâautres organismes Ă vocation sanitaire. LâOMS sâest aussi employĂ©e Ă dĂ©velopper les services de laboratoire Ă NâDjamena et AbĂ©chĂ© et Ă fournir des nĂ©cessaires et des tests diagnostiques rapides. Lâantenne de lâOMS Ă AbĂ©chĂ© vient en aide Ă lâhĂŽpital local et Ă MSF pour la prise en charge des victimes des combats en mettant ses compĂ©tences techniques Ă leur service pour les tests sanguins et en leur fournissant des rĂ©actifs, du matĂ©riel et des mĂ©dicaments essentiels. Un nouveau nĂ©cessaire dâurgence, suffisant pour soigner 10 000 personnes pendant trois mois, et un nĂ©cessaire pour la prise en charge des traumatismes, qui permet de soigner 100 personnes, ont Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă NâDjamena et seront expĂ©diĂ©s Ă AbĂ©chĂ© sous peu.