Syrie: un enfant mort lors des manifestations des suites de ses blessures

Summary: Alors que les manifestations se poursuivent à Deraa, un enfant blessé lors des manifestations de la veille serait mort des suites de ses blessures. Ce décès risque d'envenimer une situation déjà très tendue dans le pays.

(Le 21 mars 2011) - L'armée syrienne s'est déployée, lundi 21 mars, aux portes de Deraa, 120 km au sud de Damas, où des milliers de personnes réclamant la liberté et protestant contre la corruption se sont rassemblées pour les funérailles d'un manifestant tué la veille par les forces de sécurité.

Dimanche, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre auraient également fait plus d'une centaine de blessés dans cette ville, selon plusieurs témoins, qui indiquent que les forces de sécurité ont dispersé des manifestants dans la vieille ville en usant de gaz lacrymogènes et de balles réelles, une version contredite par les autorités syriennes.

"DIEU, LA SYRIE, LIBERTÉ ET C'EST TOUT"

"Les manifestants ont commencé à défiler en masse du cimetière vers la mosquée Al-Omari après l'enterrement" de Raëd Akrad, 23 ans. "Révolution, révolution", "Dieu, la Syrie, liberté et c'est tout", scandaient les manifestants, a indiqué cet habitant de Deraa. Après les funérailles, la foule s'est réunie à la mosquée, dans la vieille ville, non loin de la frontière jordanienne. Selon Reuters, les militaires ont établi des postes de contrôle aux entrées de Deraa et ils vérifient les cartes d'identité. Le ministre de la justice s'est pour sa part rendu dans une salle municipale.

Le bilan de la répression des manifestations quotidiennes qui ont débuté vendredi à Deraa s'élève à cinq morts et des dizaines de blessés. Dimanche, les manifestants ont incendié le siège du parti Baas, au pouvoir, des tribunaux et des succursales de deux compagnies de téléphone mobile dont l'une, Syriatel, appartient à Rami Makhlouf, cousin du président Bachar Al-Assad.

Signe d'une extension de la contestation dans le pays, des centaines de personnes seraient par ailleurs descendues lundi dans les rues de Djassem, à l'ouest de Deraa, selon des militants de l'opposition. "Ils organisent un sit-in dans le centre de la ville", a déclaré l'un des militants.

LES VIOLENCES DÉNONCÉES

La France a une nouvelle fois, lundi, dénoncé les violences contre les manifestants. "La France condamne les violences qui ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés parmi les manifestants réunis vendredi, samedi et dimanche à Deraa", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero.

"La France appelle les autorités syriennes à libérer toutes les personnes détenues pour avoir participé à des manifestations, en raison de leurs opinions ou de leurs actions en faveur de la défense des droits de l'homme", a-t-il ajouté. "Elle engage son gouvernement à répondre par des réformes aux aspirations exprimées par le peuple syrien."

Human Rights Watch (HRW) a également dénoncé lundi "l'usage excessif de la force", qui a fait "au moins cinq morts" depuis vendredi. "La Syrie doit cesser de tirer à balles réelles et tout autre usage excessif de la force contre les manifestants", a insisté l'organisation de défense des droits de l'homme.

Le mouvement de protestation en Syrie, où la loi d'urgence est en vigueur depuis 1963, a été lancé le 15 mars à Damas après un appel sur une page Facebook réclamant "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception, sans corruption ni vols, ni monopole des richesses".

pdf: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/03/21/l-armee-syrienne-...

Please note that these reports are hosted by CRIN as a resource for Child Rights campaigners, researchers and other interested parties. Unless otherwise stated, they are not the work of CRIN and their inclusion in our database does not necessarily signify endorsement or agreement with their content by CRIN.