SYRIE : "massacre" de dizaines de femmes et d'enfants à Homs

Summary: Une cinquantaine de femmes et d'enfants ont été retrouvés poignardés ou égorgés dans la ville syrienne de Homs, poussant à la fuite des centaines de familles de crainte de nouveaux "massacres", ont affirmé lundi des militants accusant le régime et en appelant à l'ONU.

[Le 12 mars 2012] - Mais le ministre syrien de l'Information Adnane Mahmoud a imputé cette tuerie à des "gangs terroristes" et accusé dans le même temps l'Arabie saoudite et le Qatar, pays critiques du régime syrien, d'être "complices" de ces groupes leur faisant assumer la responsabilité de l'effusion de sang en Syrie.

Les photos et les vidéos diffusées par les militants montrent des images insoutenables d'enfants à la tête ensanglantée et au visage mutilé, ainsi que des corps complètements carbonisés, égorgés ou poignardés dans ce haut lieu de la contestation populaire repris à 70% par l'armée après des assauts sanglants.

L'annonce macabre a été faite alors que la crise en Syrie devait dominer les débats, qui s'annoncent conflictuels, à une réunion à l'ONU à New York entre les chefs de la diplomatie américain, européens et russe consacrée au Printemps arabe, selon des diplomates.

Elle survient également au lendemain d'une mission de paix infructueuse à Damas de l'émissaire international Kofi Annan, la violence ne connaissant aucun répit après avoir fait ces dernières 48 heures 150 morts, dans la répression de la contestation populaire et les combats entre déserteurs et soldats.

"Les corps d'au moins 26 enfants et 21 femmes ont été retrouvés dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé, dont certains égorgés, d'autres poignardés, par les chabbiha", les milices pro-régime qui participent à la répression au côté de l'armée, a dit à l'AFP le militant Hadi Abdallah.

"Des enfants ont été frappés à la tête par des objets tranchants. Une fillette a été mutilée et certaines femmes ont été violées avant d'être tuées", a poursuivi ce membre de la Commission générale de la révolution syrienne.

Mettant en garde contre d'autres tueries, il a appelé "à une intervention militaire étrangère (...) et à armer l'Armée syrienne libre (ALS, militaires dissidents)" pour faire face aux forces régulières plus lourdement armées.

Des centaines de familles ont ensuite fui notamment Karm al-Zeitoun "par crainte de nouveaux massacres par les forces du régime", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une partie de ce grand quartier a été reprise à l'ALS par l'armée depuis quelques jours.

Mais le ministre syrien de l'Information a accusé "les gangs terroristes d'avoir perpétré le plus atroce des massacres à Karm al-Zeitoun pour exploiter le sang syrien et faire pression en vue de susciter des réactions internationales contre la Syrie".

Le régime Assad, depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, se refuse à reconnaître la contestation et dit pourchasser des "terroristes" semant le chaos dans le pays, où les violences ont fait plus de 8.500 morts depuis le 15 mars 2011 selon l'OSDH.

L'AFP n'est pas en mesure de confirmer les informations sur le terrain en raison des restrictions draconiennes imposées aux médias en Syrie.

Le Conseil national syrien (CNS), la principale formation de l'opposition, a dit "mener les contacts nécessaires (...) en vue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité".

"Les Etats qui soutiennent le régime sont complices de ses actes et de ses crimes", a ajouté le CNS en référence à la Russie et la Chine, des alliés du régime qui ont bloqué deux résolutions de l'ONU condamnant la répression, face au bloc arabo-occidental.

Au siège de l'ONU à New York, un diplomate de haut rang a estimé que "le fossé se creuse entre la Russie et les Occidentaux", et que la réunion à New York ne pouvait "déboucher sur autre chose que de nouvelles frictions" internationales.

Durant la mission à Damas de M. Annan, attendu lundi en Turquie après un passage au Qatar, l'armée a intensifié son offensive sur la province rebelle d'Idleb (nord-ouest) et d'autres bastions de la contestation.

Elle a repris ses bombardements sur les quartiers rebelles d'Idleb (nord-ouest) qui échappent toujours à son contrôle, selon l'OSDH.

"La situation humanitaire est indescriptible, les habitants manquent totalement d'eau et d'électricité et les communications sont coupées", a dit un militant. Au moins deux civils ont été tués ailleurs dans la province.

Outre la répression, les combats meurtriers entre militaires dissidents et soldats se sont intensifiés, les déserteurs affirmant vouloir défendre par les armes les villes et les civils.

Par ailleurs, l'ancien ministre syrien de la Défense (1972-2004), Moustafa Tlass, se trouve à Paris avec sa femme et un de ses fils depuis plusieurs jours, selon des membres de l'opposition en exil qui n'étaient cependant pas en mesure de préciser s'il s'agissait d'une défection.

pdf: http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120312.AFP0107/syrie-massacre-d...

Please note that these reports are hosted by CRIN as a resource for Child Rights campaigners, researchers and other interested parties. Unless otherwise stated, they are not the work of CRIN and their inclusion in our database does not necessarily signify endorsement or agreement with their content by CRIN.