SYRIE : L'ONU dénonce des exactions contre des enfants

Summary: Dans un bilan rendu public jeudi, l'ONU fait état d'au moins 4 000 morts dans les violences depuis le début de la contestation en mars et s'alarme des meurtres d'enfants ; 307 ont péri depuis mars, dont 56 rien qu'en novembre, "le mois le plus mortel" selon Paulo Pinheiro, membre de la commission d'enquête mandatée par l'ONU.

[Le 2 décembre 2011] - La responsable des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a insisté vendredi 2 décembre sur le "besoin urgent" pour la Syrie de "rendre des comptes" pour crimes contre l'humanité. Ouvrant une session spéciale du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU sur la situation en Syrie, la haut-commissaire a évoqué le rapport publié lundi par la commission internationale d'enquête mandatée par le CDH. Ce rapport, qui fait état de crimes contre l'humanité commis par les forces de sécurité syriennes, "renforce le besoin urgent" pour le régime de Damas de "rendre des comptes".

Dans un bilan rendu public jeudi, l'ONU fait état d'au moins 4 000 morts dans les violences depuis le début de la contestation en mars et s'alarme des meurtres d'enfants ; 307 ont péri depuis mars, dont 56 rien qu'en novembre, "le mois le plus mortel" selon Paulo Pinheiro, membre de la commission d'enquête mandatée par l'ONU. M. Pinheiro a indiqué avoir compilé des preuves solides montrant que des enfants figuraient parmi les victimes de torture et de meurtres attribués aux forces de sécurité.

- Dans un reportage pour "Envoyé spécial" diffusé sur France 2 jeudi soir, la journaliste indépendante Manon Loizeau, qui a pu se rendre à Homs, montre notamment le traumatisme des violences politiques pour les enfants syriens.

La commissaire Navi Pillay a par ailleurs demandé à la communauté internationale de prendre "d'urgence des mesures efficaces pour protéger la population syrienne", "étant donné que les autorités syriennes ne protègent pas leurs citoyens, la communauté internationale doit prendre d'urgence des mesures efficaces pour protéger la population syrienne".

 

PARIS DIT ASSURER LA PROTECTION D'OPPOSANTS SYRIENS

Peu avant ce discours, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant, a assuré que les autorités françaises protégeaient les membres de l'opposition syrienne en France, notamment le dirigeant du Conseil national syrien (CNS, qui regroupe plusieurs courants de l'opposition syrienne), Burhan Ghalioun, sur qui pèsent des "menaces". "Même si les menaces ne sont pas exprimées, nous savons que l'Etat syrien est violent, qu'il n'hésite pas à recourir à la menace, a déclaré M. Guéant à des journalistes. Des mesures ont été prises pour assurer la protection de ces ressortissants." Plusieurs membres clés du CNS vivent à Paris. La porte-parole du conseil, Bassma Kodmani, a confirmé  que Burhan Ghalioun disposait de gardes du corps depuis "trois mois" et qu'elle-même était protégée "depuis six semaines".

Début octobre, la France et la Suède avaient adressé une mise en garde à Damas, accusé par Amnesty International d'actes de violences, de harcèlement et d'intimidation contre des opposants exilés à l'étranger. Amnesty citait les cas de plus de trente militants au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Espagne, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis "qui ont été l'objet d'intimidations de la part d'officiels dans les ambassades" de ces pays. Amnesty affirme également que les proches en Syrie de ces militants ont été "harcelés, arrêtés et parfois torturés". Face à ces intimidations d'opposants sur son territoire, la Suède a déjà expulsé des diplomates syriens. Paris avait mis en garde la Syrie contre tout acte violent ou d'intimidation.

- Voir la galerie de portraits et écouter les témoignages d'opposants syriens agressés à Paris.

pdf: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/12/02/l-onu-denonce-des...

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