SYRIA: le Conseil des droits de l'Homme exige l'arrêt de la violences

Summary: Le Conseil "condamne fortement" les violations des droits de l'Homme "graves et systématiques" commises "par les autorités syriennes" comme des "exécutions arbitraires, un recours excessif à la force", les meurtres de protestataires et de défenseurs des droits de l'Homme, "des détentions arbitraires", des disparitions, des actes de torture et le "mauvais traitement" de détenus et d'enfants.

[23 August 2011] - Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU exige la fin de la répression des manifestations hostiles au régime de Bachar el-Assad en Syrie et la coopération de Damas dans le cadre d'une enquête internationale sur des crimes contre l'humanité qui pourraient avoir été commis depuis le début des opérations contre les protestataires.

Par 33 voix contre quatre, les membres du Conseil ont condamné mardi les violences commises par les forces syriennes, témoignant avec force de l'isolement croissant du président Bachar el-Assad sur la scène internationale. Ils se sont aussi prononcés pour l'envoi d'une mission chargée d'enquêter sur les exactions présumées depuis le début du soulèvement à la mi-mars.

Parmi les pays qui ont voté en faveur du texte, figuraient quatre Etats arabes: la Jordanie, le Koweït, le Qatar et l'Arabie saoudite.

La Russie et la Chine s'y sont opposées à l'instar de Cuba et de l'Equateur. Les autres membres du Conseil -qui regroupe 47 Etats- se sont abstenus ou étaient absents.

Des diplomates occidentaux ont rapidement tiré parti du puissant soutien exprimé en faveur de la résolution et du poids symbolique du vote favorable des pays arabes membres du Conseil.

L'ambassadrice des Etats-Unis Eileen Donahoe a observé que le large consensus illustrait le degré d'isolement de Bachar el-Assad. "Nous ne nous resterons pas" sans rien dire "alors que des civils innocents et des protestataires pacifiques sont tués par les forces de sécurité", a-t-elle dit, dénonçant les "promesses vides" de Bachar el-Assad en faveur de réformes.

Jeremy Browne, secrétaire d'Etat au ministère britannique des Affaires étrangères, a de son côté souligné que la résolution envoyait également "au régime syrien un message clair sur le fait que la répression brutale doit cesser" et que les auteurs des violences devront rendre des comptes pour ces crimes.

Devant la vive opposition de la Chine, de la Russie et d'autres pays hostiles à une ingérence étrangère dans les affaires d'un pays, le texte a fait l'objet de révisions. Le titre "Graves violations des droits de l'Homme..." est devenu, par exemple, "La situation des droits de l'Homme..." en Syrie.

Reste que la résolution est empreinte de fermeté. Le Conseil "condamne fortement" les violations des droits de l'Homme "graves et systématiques" commises "par les autorités syriennes" comme des "exécutions arbitraires, un recours excessif à la force", les meurtres de protestataires et de défenseurs des droits de l'Homme, "des détentions arbitraires", des disparitions, des actes de torture et le "mauvais traitement" de détenus et d'enfants.

Le texte appelle les autorités syriennes à mettre un terme à toutes les violations des droits de l'Homme afin de protéger la population et à satisfaire pleinement au droit international en matière de droits de l'Homme.

Outre cette condamnation, le Conseil a également décidé d'envoyer une équipe internationale d'enquêteurs afin de mener des investigations sur toutes les infractions présumées en matière de droits de l'Homme "depuis mars" en Syrie, et en particulier "celles qui pourraient constituer des crimes contre l'humanité".

La Chine et la Russie ont exprimé leur opposition, jugeant une telle intervention inutile. "Cela ne fera que compliquer la situation", a estimé l'ambassadeur chinois He Yafei.

L'ambassadeur syrien Fayçal al-Hamoui a pour sa part jugé qu'il s'agissait d'une initiative "100% politique". Mais il avait déclaré lundi que son pays était "prêt à recevoir" une mission d'enquête de l'ONU à l'intérieur de ses frontières "dans un avenir proche" dès que les autorités syriennes auraient bouclé leur propre enquête.

Une mission humanitaire de l'ONU est entrée en Syrie pour se rendre sur certains des principaux lieux de la contestation et évaluer les besoins d'aide, mais une mission onusienne de haut rang qui avait tenté d'entrer ce printemps dans le pays pour rassembler des informations sur la situation des droits de l'Homme n'a pas reçu le feu vert de Damas. La semaine dernière, elle a recommandé que le Conseil de sécurité de l'ONU renvoie le dossier syrien devant la Cour pénale internationale (CPI) à des fins de poursuites judiciaires pour atrocités présumées.

pdf: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110823.FAP2994/syrie-le...

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