Soumis par crinadmin le
Summary: La nouvelle annĂ©e scolaire sâest ouverte avec lâespoir â et la faim â cette semaine au Swaziland: environ 140.000 orphelins et enfants vulnĂ©rables (OEV) sont parmi les petits visages exaltĂ©s des classes du royaume montagneux. La pauvretĂ© et la pandĂ©mie du SIDA menacent dâavoir un impact prĂ©coce sur la prochaine gĂ©nĂ©ration.
"A part le fait quâils nâont pas un bon uniforme scolaire, les orphelins nâont pas de vĂȘtements chauds", a dĂ©clarĂ© Zwane Georgina Zwane, une enseignante Ă lâEcole primaire centrale de Motshane. "Cela me brise le coeur de les voir grelotter en classe par une journĂ©e froide. Nombre de ces enfants viennent aussi Ă lâĂ©cole avec un estomac vide et, avant de recevoir leur repas pendant la rĂ©crĂ©ation Ă lâĂ©cole, il leur est difficile de se concentrer en classe. Cette annĂ©e, elle doit mĂȘme sâinquiĂ©ter davantage pour ces enfants parce que les directeurs nâont pas acceptĂ© que les OEV retournent en classe. Frais de scolaritĂ© Cela fait suite Ă une confrontation entre lâAssociation des directeurs du Swaziland (SWAPA) et le bureau du vice-Premier ministre (VPM), chargĂ© de payer la scolaritĂ© pour les enfants. "Nous les traiterons comme nâimporte lequel des Ă©lĂšves â sâil nây a pas de reçu prouvant quâils ont versĂ© lâacompte pour les frais de scolaritĂ©, ils ne seront pas autorisĂ©s Ă entrer en classe", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la SWAPA, Charles Bennett. La SWAPA demande que le bureau du VPM verse lâacompte cette semaine, sinon les Ă©lĂšves seront retournĂ©s Ă la maison. Certaines Ă©coles ont dĂ©jĂ renvoyĂ© les Ă©lĂšves. Câest un recul pour la poursuite de lâEducation primaire pour tous au Swaziland â le deuxiĂšme des huit Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement des Nations Unies. La gratuitĂ© de lâĂ©ducation primaire devrait ĂȘtre lancĂ©e en 2008, mais un manque de financement a dĂ» la faire retarder. Avec son introduction finalement lâannĂ©e derniĂšre, il y a eu une amĂ©lioration significative au niveau des Ă©tablissements et du personnel pour 2011. Le gouvernement a fourni des salles de classe mobiles Ă plusieurs Ă©coles surpeuplĂ©es et a aussi recrutĂ© plus dâenseignants. Cependant, la controverse sur les OEV menace dâassombrir cela. Enfants vulnĂ©rables Un Swazi sur quatre, dans la tranche dâĂąge de 15 Ă 49 ans, est infectĂ© au VIH; le taux de mortalitĂ© Ă©levĂ© chez les personnes en Ăąge de procrĂ©er signifie un nombre considĂ©rable dâenfants qui grandissent maintenant sans parents. Plus grave, 70 pour cent de la population valide estimĂ©e Ă un million dâhabitants, vivent en dessous du seuil de pauvretĂ© de moins de deux dollars par jour. Cela rend la question des frais de scolaritĂ© significative. Parmi les 579 Ă©lĂšves Ă lâEcole primaire centrale de Ngwenya Ă Mbabane, 239 sont des orphelins et des enfants vulnĂ©rables qui ont besoin du soutien du gouvernement pour payer la scolaritĂ©. A lâEcole primaire de Motshane voisine, il y a 135 OEV parmi les 441 Ă©lĂšves. "Je ne les ai pas renvoyĂ©s Ă la maison, mais ils ne recevront aucun enseignement jusquâĂ ce que le gouvernement verse lâacompte", a affirmĂ© le directeur de lâEcole primaire de Motshane, Lucky Zwane. "Ils vont simplement flĂąner autour de lâĂ©cole". Il a expliquĂ© que lâĂ©cole sâest retrouvĂ©e avec plus de 21.000 dollars de dette lâannĂ©e derniĂšre en liaison avec le Fonds pour les OEV. "Le gouvernement dĂ©bourse beaucoup moins que les frais budgĂ©tisĂ©s; il effectue les paiements trĂšs tard dans lâannĂ©e et nous avons des problĂšmes avec les fournisseurs", a dĂ©clarĂ© Zwane. Alors que lâĂ©cole fait payer 1.000 emalengeni â Ă©quivalent Ă 142 dollars â pour un Ă©lĂšve du Cours Ă©lĂ©mentaire 2Ăšme annĂ©e, le gouvernement nâa dĂ©boursĂ© que 78 dollars par OEV dans la mĂȘme classe lâannĂ©e derniĂšre. Zwane a indiquĂ© que le gouvernement nâavait pas impliquĂ© les directeurs lors du calcul du montant Ă payer pour chaque enfant vulnĂ©rable et que malgrĂ© des protestations de la part des chefs dâĂ©tablissement, il avait refusĂ© de bouger. "Nous avons reçu un paiement du bureau du VPM en octobre lâannĂ©e derniĂšre et jâai eu des difficultĂ©s Ă gĂ©rer lâĂ©cole avec les fonds disponibles", a dĂ©clarĂ© Zwane. Il a estimĂ© que le dĂ©ficit Ă©tait en train de paralyser les Ă©coles. Les frais fixĂ©s par le gouvernement pour les OEV des classes du Cours dâinitiation au Cours Ă©lĂ©mentaire premiĂšre annĂ©e, reprĂ©sentent Ă©galement environ la moitiĂ© de ce que les Ă©coles publiques font payer Ă dâautres Ă©lĂšves. "Le pire, câest que le gouvernement nous refuse de demander aux parents dâajouter quelque chose Ă ce que lâEtat paie", a dĂ©clarĂ© Zwane. Pour cette annĂ©e, le gouvernement est en train de promettre de payer un tiers seulement du montant comme acompte du premier trimestre. Le vice-Premier ministre, Themba Masuku, a refusĂ© de donner son engagement sur le moment oĂč les frais de scolaritĂ© seront rendus disponibles aux Ă©coles. "Je dirais dâun moment ou Ă lâautre, avant le 1er mars", a dĂ©clarĂ© Masuku. "Pour lâinstant, nous aimerions inviter les directeurs Ă autoriser aux Ă©lĂšves lâaccĂšs dans les classes pendant que nous prĂ©parons les paiements". Bien que le gouvernement swazi soit totalement presque fauchĂ©, se trouvant Ă court de matĂ©riels de base tels que les fournitures scolaires, Masuku a indiquĂ© que son bureau pouvait mettre 5,5 millions de dollars de cĂŽtĂ© pour payer les frais de scolaritĂ© pour les enfants dĂ©munis. "Avec cet argent, nous pouvons verser lâacompte Ă toutes les Ă©coles", a affirmĂ© Masuku. Il a dĂ©clarĂ© que le gouvernement devrait rĂ©examiner la liste des Ă©lĂšves qui avaient postulĂ© au Fonds pour les OEV parce que certains des enfants nây Ă©taient pas retenus. PrĂ©somption de corruption LâhostilitĂ© entre la SWAPA et le gouvernement provient en partie du fait que certains enfants bĂ©nĂ©ficient de parrainages privĂ©s par des individus et des organisations non gouvernementales. Masuku a expliquĂ© que les directeurs nâont pas produit la liste des enfants parrainĂ©s par des privĂ©s, mais demandent plutĂŽt des fonds au gouvernement; ce qui leur permet dâencaisser deux fois de lâargent pour ces enfants. Une commission dâenquĂȘte de 2008 sur le fonctionnement de la subvention aux OEV a rĂ©vĂ©lĂ© que certains directeurs dilapidaient en effet les fonds du gouvernement destinĂ©s Ă lâĂ©ducation des enfants vulnĂ©rables. Plusieurs directeurs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, mais aucun nâa Ă©tĂ© condamnĂ©. En se rendant compte de cette anomalie, le bureau du VPM a dĂ©cidĂ© dâexaminer toutes les demandes adressĂ©es au Fonds pour les OEV. Ce processus fait partie des raisons du retard qui a provoquĂ© la colĂšre des directeurs. "Le gouvernement ne nous a pas encore fourni la liste des soi-disant Ă©lĂšves mĂ©ritant dâĂȘtre parrainĂ©s", a expliquĂ© Bennett. "Puisque le gouvernement affirme que nous ne sommes pas dignes de confiance, il doit nous fournir alors la liste des enfants parrainĂ©s et payer leurs frais de scolaritĂ© avant le dĂ©marrage des cours". Le gouvernement a enfin publiĂ© la liste des Ă©lĂšves Ă parrainer le 19 janvier, et cette derniĂšre contenait une surprise: la quasi-totalitĂ© de ceux qui composaient la liste sont des orphelins. Le gouvernement semble ĂȘtre maintenant peu disposĂ© Ă parrainer les enfants qui sont vulnĂ©rables parce que leurs parents sont au chĂŽmage. "Certains parents sont au chĂŽmage, mais peuvent trouver les moyens de payer la scolaritĂ© pour leurs enfants", a dĂ©clarĂ© Masuku. "Le bureau du VPM ne parrainera pas de tels enfants". Il a affirmĂ© que le gouvernement travaille sur le Projet de loi 2010 sur la protection et le bien-ĂȘtre des enfants, qui dĂ©finira avec prĂ©cision lesquels des enfants devraient bĂ©nĂ©ficier des Fonds pour les OEV. Mais cela conduira au renvoi Ă la maison dâun nombre important dâenfants prĂ©cĂ©demment parrainĂ©s par le gouvernement. "Nous subissons une crise Ă©conomique difficile et nous ne pouvons pas laisser des gens faire endosser leurs responsabilitĂ©s par le gouvernement", a ajoutĂ© Masuku. Des critiques indiquent que la dĂ©cision de rĂ©duire la portĂ©e du Fonds pour les OEV fait suite Ă une recommandation ferme du Fonds monĂ©taire international en novembre exigeant du gouvernement de sauvegarder les dĂ©penses dans lâĂ©ducation et la santĂ© malgrĂ© la crise financiĂšre. (FIN/2011)
pdf: http://www.ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=6336