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[31 aoĂ»t 2007] - Une pratique cantonale plus systĂ©matique des renvois de jeunes Ă©trangers qui ont commis une infraction contredirait la finalitĂ© Ă©ducative et prĂ©ventive du droit pĂ©nal des mineurs, en vigueur depuis le dĂ©but de lâannĂ©e; elle empĂȘcherait dâexaminer lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur des enfants concernĂ©s. RĂ©pondant Ă la consultation du DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de justice et police, Terre des hommes - aide Ă lâenfance demande aux autoritĂ©s dâappliquer avec consĂ©quence le nouveau droit pĂ©nal des mineurs et de prĂ©server les droits de lâenfant. Organisation suisse dâaide Ă lâenfance, Terre des hommes (Tdh) partage plusieurs constats et propositions figurant dans le rapport sur la violence juvĂ©nile, mis en consultation cet Ă©tĂ© par le dĂ©partement dirigĂ© par le conseiller fĂ©dĂ©ral Christoph Blocher. En revanche, « âŠun renvoi systĂ©matique de tous les jeunes dĂ©linquants Ă©trangers doit ĂȘtre exclu. » affirme la prise de position de Tdh, signĂ©e par Muriel Langenberger, responsable des droits de lâenfant en Suisse, et par Martine Lachat, juriste. Si un jeune Ă©tranger, ĂągĂ© de moins de 18 ans, a commis un dĂ©lit, il faut examiner si un renvoi de Suisse est dans son meilleur intĂ©rĂȘt, selon la Convention des droits de lâenfant (CDE), applicable depuis dix ans dans notre pays. Il sâagit dâĂ©tudier notamment la situation personnelle de lâenfant en Suisse et sa prise en charge Ă©ventuelle dans son pays dâorigine. MalgrĂ© la condamnation pĂ©nale de lâadolescent, celui-ci dispose de ses droits fondamentaux : «âŠles Etats parties sâengagent Ă assurer Ă lâenfant la protection et les soins nĂ©cessaires Ă son bien-ĂȘtre. » (art. 3, al. 2 CDE). Le droit Ă la famille peut sâopposer au renvoi dâun mineur dĂ©linquant, en particulier. Plusieurs principes des Nations Unies attribuent une place centrale Ă la famille, quâelle considĂšre comme lâunitĂ© fondamentale de la sociĂ©tĂ©, qui est responsable de socialiser lâenfant. Pouvoirs publics et organismes sociaux doivent sâefforcer de « maintenir lâintĂ©gritĂ© de la famille, y compris de la famille Ă©largie. » (Principes directeurs de Ryad pour la prĂ©vention de la dĂ©linquance juvĂ©nile du 14.12.1990). La Commission europĂ©enne des droits de lâhomme a Ă©galement rappelĂ© quâil faut rechercher si lâexpulsion « respecte un juste Ă©quilibre entre les intĂ©rĂȘts en prĂ©sence, Ă savoir dâune part le droit du requĂ©rant au respect de sa vie privĂ©e et familiale et, dâautre part, la dĂ©fense de lâordre et la protection de la morale. » (CitĂ©e in Jurisprudence des autoritĂ©s administratives de la ConfĂ©dĂ©ration 62.111)
Des mesures sâavĂšrent en effet nĂ©cessaires pour encadrer les jeunes auteurs dâinfraction avec compĂ©tence, pour prĂ©venir les formes de violence et combattre le phĂ©nomĂšne, pour assurer la sĂ©curitĂ© des gens. Tdh soutient la volontĂ© de mieux connaĂźtre, de mesurer lâĂ©tendue et lâĂ©volution des violences faites par des personnes mineures et le souci dâaccroĂźtre la coopĂ©ration entre les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales et cantonales concernĂ©es.