Soumis par crinadmin le
Lâabsence de mesures pour empĂȘcher de nouvelles attaques des Janjawids dans lâest du Tchad a eu pour consĂ©quence des homicides et des dĂ©placements massifs de civils dans la rĂ©gion. Comme beaucoup le craignaient, les attaques sur les villages dans lâest du Tchad ont repris avec la fin de la saison des pluies. Les Janjawids recommencent Ă traverser la frontiĂšre pour attaquer des villages au Tchad oriental. Plusieurs villages, sans doute une dizaine, ont en effet Ă©tĂ© attaquĂ©s Ă partir du 3 octobre. Au moins 12 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es. Plusieurs dizaines ont Ă©tĂ© blessĂ©es, et certaines dâentre elles sont actuellement hospitalisĂ©es Ă Goz BeĂŻda. Parmi les villages attaquĂ©s figurent Djimezi, Djimeze Mobi, Djedjibe, Marfakadel, Kach-Kacha, Mirena et Awirado, dans les cantons de Bar Azoum et Signar. Quatre villages ont Ă©tĂ© incendiĂ©s. Amnesty International connaĂźt les noms de neuf personnes tuĂ©es, parmi lesquelles figure une femme, Khaltouma Khamis. Comme indiquĂ© dans le rapport publiĂ© par Amnesty International en juin 2006 sous le titre Tchad/Soudan. Les violences du Darfour atteignent le Tchad (Index AI : AFR 20/006/2006), les Janjawids ont systĂ©matiquement attaquĂ© des villageois du Tchad oriental depuis septembre 2005, en sâen prenant spĂ©cifiquement aux membres de certains groupes ethniques comme les Dajos et les Masalits, systĂ©matiquement et inlassablement chassĂ©s chez eux. Le gouvernement du Soudan nâa pris aucune mesure pour empĂȘcher ces attaques transfrontaliĂšres, laissant ainsi les Janjawids, souvent porteurs de cartes dâidentitĂ© de paramilitaires soudanais, attaquer, piller et tuer sur le territoire tchadien comme ils lâont fait au Darfour. Ă ce jour, le gouvernement du Tchad nâa pas pu ou nâa pas voulu protĂ©ger les populations civiles de lâest du pays. La semaine derniĂšre, lâarmĂ©e tchadienne aurait Ă©tĂ© appelĂ©e pour venir au secours de ces villages, mais selon les informations reçues elle serait arrivĂ©e plusieurs heures trop tard. Dans sa rĂ©solution 1706, le Conseil de sĂ©curitĂ© a donnĂ© notamment pour mandat Ă une force de maintien de la paix des Nations unies au Darfour de surveiller « les activitĂ©s transfrontiĂšres des groupes armĂ©s le long des frontiĂšres du Soudan avec le Tchad et la RĂ©publique centrafricaine ». Cette rĂ©solution Ă©voquait Ă©galement lâĂ©ventualitĂ© dâune prĂ©sence des Nations unies dans des endroits clĂ©s Ă lâintĂ©rieur du Tchad. JusquâĂ prĂ©sent, le gouvernement du Soudan a refusĂ© de consentir au dĂ©ploiement dâune force des Nations unies au Darfour. La force actuellement prĂ©sente dans la rĂ©gion, la Mission de lâUnion africaine au Darfour (MUAS), ne dispose ni du mandat ni des moyens lui permettant dâempĂȘcher rĂ©ellement les Janjawids de traverser la frontiĂšre pour attaquer les villages Ă lâintĂ©rieur du Tchad. La communautĂ© internationale ne doit pas laisser la population de lâest du Tchad ĂȘtre lâotage des nĂ©gociations de paix concernant le Darfour. Comme prĂ©vu, les attaques ont repris, les gens fuient leurs villages, certains sont tuĂ©s. Une protection sâimpose, maintenant. Les Janjawids nâattaquent jamais, ou en tout cas rarement, des rĂ©gions qui sont protĂ©gĂ©es par des forces armĂ©es. Le gouvernement du Soudan doit prendre des mesures pour empĂȘcher dâautres attaques transfrontaliĂšres et pour coopĂ©rer pleinement avec la MUAS et les Nations unies afin de protĂ©ger la population du Tchad et du Darfour. Le Tchad doit dĂ©ployer lâarmĂ©e partout oĂč cela est nĂ©cessaire afin de protĂ©ger les civils. Sâil nâen a pas les moyens, il lui incombe de demander lâaide de la communautĂ© internationale. Il appartient au Conseil de sĂ©curitĂ© de prendre immĂ©diatement des mesures afin que la population de lâest du Tchad soit protĂ©gĂ©e. Ă cette fin, il peut notamment dĂ©pĂȘcher sur place une mission dâĂ©valuation au titre de la rĂ©solution 1706.  Â