SOUDAN: 89 enfants arrêtés avec des rebelles du Darfour en bonne santé

Quatre-vingt-neuf enfants arrêtés dans le cadre d'une traque de rebelles du Darfour lancée par les autorités soudanaises à la suite d'une attaque sans précédent à Khartoum le 10 mai, semblent en bonne santé, a indiqué samedi UNICEF.

"L'UNICEF a salué l'autorisation d'accès à 89 enfants détenus en rapport avec l'attaque menée par les forces du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) le 10 mai à Omdourman", a indiqué l'agence onusienne dans un communiqué.

L'UNICEF a condamné le JEM pour avoir recruté des enfants et avoir utilisé des enfants pour mener son attaque dans la ville jumelle de Khartoum.

"Au cours d'une rencontre avec les enfants samedi, l'UNICEF a pu confirmer qu'ils semblaient en bonne santé et qu'ils étaient détenus séparément des adultes conformément aux normes internationales", a indiqué l'UNICEF.

"Ces enfants devraient être considérés essentiellement comme des victimes, et tous les efforts doivent être déployés pour permettre leur réinsertion au sein de leurs communautés conformément aux conventions internationales", a déclaré le représentant de l'Unicef Ted Chaiban.

Le Soudan est signataire de la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant et il a promis récemment d'autoriser l'accès aux enfants à l'UNICEF.

Le 10 mai, les rebelles du JEM avaient mené une attaque à Omdurman qui avait pour but de marcher sur la capitale. L'attaque avait été repoussée par les forces régulières, mais 220 personnes avaient été tuées dans les combats, selon l'armée.

Le 15 mai, les autorités soudanaises avaient affirmé que 80 enfants, dont certains âgés à peine de 11 ans et recrutés de force par un groupe rebelle du Darfour, avaient été arrêtés dans la traque ayant suivi l'attaque de Omdourman.

Ces mineurs sont détenus dans un centre social de réhabilitation, où tous leurs besoins médicaux et psychologiques sont assurés, a indiqué Hassabo Mohamed Abdelrahmane, chef d'une commission gouvernementale d'aide humanitaire.

"D'après les informations dont nous disposons, ils ont été recrutés de force et enlevés par le JEM. Ils ont beaucoup de problèmes, traumatismes et tortures, donc ils ont besoin de soins", a-t-il dit à l'AFP.

Huit des enfants sont du Tchad, les autres du Soudan et des efforts sont déployés pour retrouver leurs familles et organiser des visites de proches, a-t-il ajouté. Tout enfant qui sera déféré à la justice comparaîtra devant un tribunal pour enfants, a-t-il poursuivi.

L'âge de la responsabilité criminelle au Soudan est de sept ans, mais un avant-projet de loi prévoit d'élever l'âge à 12 ans, a de son côté affirmé Edward Carwardine, porte-parole de l'UNICEF.

"Nous allons suivre le processus légal de très près. Le Soudan a le droit de poursuivre ces enfants en justice s'il le souhaite. Mais il y a un système en place pour le faire", a dit M. Carwardine.

 

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