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Summary: Des centaines d’enfants de moins de cinq ans ont été blessés au cours des derniers affrontements à Mogadiscio, capitale de la Somalie ; ils représentent près de la moitié des cas de traumatismes recensés en mai, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
(Le 1 Juin 2011) - Dans un communiqué de presse diffusé le 31 mai, l’OMS a déclaré que selon de récentes statistiques, les principales causes de décès, chez les enfants de moins de cinq ans, étaient les brûlures, les blessures au thorax et les hémorragies internes provoquées par des explosions, des éclats d’obus et des blessures par balle. « Sur 1 590 cas de blessures par arme déclarés au cours du seul mois de mai, 735 cas, soit 46 pour cent, concernaient des enfants de moins de cinq ans, contre seulement 3,5 pour cent en avril », a déclaré l’organisme. « C’est le nombre le plus élevé d’enfants blessés recensé depuis le début de l’année », a expliqué Marthe Everard, représentante de l’OMS en Somalie. Les affrontements entre les insurgés d’Al-Shabab et les forces gouvernementales soutenues par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) se sont intensifiés à Mogadiscio ces dernières semaines ; les soldats de l’armée tentent en effet de déloger les insurgés des différentes zones de la ville dont ils ont pris le contrôle. Cette dernière semaine, la majorité des affrontements se sont déroulés autour de Bakara, le plus grand marché de plein air de Somalie, l’armée cherchant à débusquer les militants d’Al-Shabab de la zone. Selon Ahmed Dini de Peace Line, un organisme de la société civile somalienne qui suit la situation des enfants dans le pays, ces chiffres seraient même plus élevés « si l’on tenait compte du fait que de nombreuses familles n’ont pas accès aux hôpitaux et qu’elles gardent leurs enfants blessés chez elles, en les soignant du mieux qu’elles peuvent ». « Malheureusement, dans tous les cas à Mogadiscio, qu'il s'agisse de déplacement, de pauvreté ou de violence, les enfants sont le plus souvent les premiers touchés », a expliqué M. Dini. Toujours selon M. Dini, les groupes de la société civile ont, à plusieurs reprises, appelé les belligérants à cesser de bombarder les zones peuplées et à réduire au minimum les victimes civiles. « Nous leur demandons également d'autoriser ceux qui ne le peuvent pas à accéder aux hôpitaux », a ajouté M. Dini. « On nous signale des cas d'enfants morts parce qu'ils ne pouvaient pas obtenir des soins médicaux ». Selon l'OMS, les prestataires de santé de Mogadiscio, « absolument débordés », ne peuvent pas soigner les nombreux blessés de guerre qu'ils reçoivent ; dans bien des cas, ils ne disposent pas non plus de l'équipement et des moyens nécessaires pour traiter tous les cas. « La prestation de services est entravée par des questions d'accessibilité, de mauvaises infrastructures et un nombre insuffisant de centres de santé », a déclaré Mme Everard dans le communiqué de l'OMS. « Lorsque les centres de santé sont en service, ils ne disposent souvent pas des médicaments les plus élémentaires et les plus essentiels, de matériel et d'équipement, ni d'une assistance opérationnelle et logistique ». Un plus grand nombre de blessés Abdirizaq Hassan Ali, directeur de l'hôpital pédiatrique de Benadir, à Mogadiscio, a expliqué à IRIN le 31 mai que depuis le début du mois, de plus en plus d'enfants étaient emmenés à l'hôpital. « Nous recevons en moyenne 20 à 30 enfants blessés chaque jour », a indiqué le docteur Ali. Auparavant, une dizaine d'enfants blessés de guerre étaient admis à l'hôpital chaque jour, a-t-il ajouté. D'après M. Dini, les derniers affrontements se distinguent des précédents : « ils sont plus soutenus et continuels. Nous avons eu des affrontements intenses par le passé, mais ils tournaient court au bout de quelques jours ; aujourd'hui, les deux camps tiennent bon ».