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Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a estimé lundi 8 mars que des internats pour enfants roms étaient la seule solution aux problèmes de la minorité rom de son pays, s'attirant les critiques de défenseurs des droits de l'homme. "Le principal objectif du prochain gouvernement devrait être d'envoyer le plus d'enfants possible dans des internats et de les détacher progressivement de la vie qu'ils mènent dans les camps roms", a-t-il déclaré à trois mois des élections législatives. "Sinon, nous allons élever une autre génération de gens incapables d'être utiles à la société", a ajouté devant la presse le chef du gouvernement de gauche. La Slovaquie compte plus de 600 communautés de Roms vivant sans électricité, sans égout ni eau courante. La Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a critiqué la semaine dernière la Slovaquie, estimant que la situation des Roms s'y était détériorée. "Alors que l'Union européenne et certains gouvernements européens se sont efforcés d'améliorer la situation des Roms, dans beaucoup d'autres pays, dont la Slovaquie et la République tchèque, leurs conditions de vie semblent se détériorer", a-t-elle déclaré dans un rapport. Selon Amnesty International, seulement 3 % des enfants roms terminent l'école secondaire et un infime pourcentage (0,3 %) obtient un diplôme universitaire. La plupart se trouvent loin de la capitale relativement prospère, Bratislava. Leur nombre officiel est de 89 000 sur une population totale de 5,4 millions d'habitants, mais ils seraient en réalité 350 000, selon Arne Mann, ethnologue spécialiste des Roms à l'Académie des sciences slovaque.