Soumis par crinadmin le
Summary: Devrait-t-on rendre obligatoire la vaccination contre la poliomyélite au Sénégal ? C’est le souhait de plusieurs spécialistes de la question. C’est pour ainsi mettre un terme les nombreuses difficultés liées à la réticence de certaines familles lors des passages des chargés de vaccination sur le terrain. La question a été soulevée vendredi dernier lors d’un point de presse organisé en prélude au lancement de la sixième campagne nationale contre la poliomyélite. Une maladie qui, malgré les acquis, semble faire revenir de plus en plus de cas décelés dans notre pays. Il y a un total de 18 cas recensés récemment selon les statistiques. Une situation alarmante dénoncée par les spécialistes qui souhaitent ardemment que le Sénégal suive l’exemple de certains pays d’Afrique Subsaharienne qui ont voté des lois pour obliger les familles à vacciner les enfants. Ceci après avoir constaté les problèmes que rencontrent souvent les équipes déployées sur le terrain pour mener à bien des campagnes de vaccination contre le virus de la poliomyélite. En plus des mauvais choix déplorés par les chargés de vaccination, plusieurs griefs ont été soulevés dont notamment une logistique obsolète, une rémunération démotivante des agents et la réticence des parents. Des plaintes sont même parfois déposées contre les agents qui cherchent à faire vacciner obligatoirement des enfants. Une situation inquiétante qui risque de peser lourd sur la surveillance épidémiologique au Sénégal. A l’heure actuelle même si le Sénégal a réalisé des acquis dans la lutte contre ce virus, il demeure que depuis quelques mois la recrudescence de la maladie a été constatée. Une situation jugée alarmante par les spécialistes qui estiment qu’un seul cas dans un pays est une menace surtout lorsque les pays voisins ne veulent pas déclarer le nombre de cas qu’ils ont enregistrés. Or, ces dysfonctionnements hypothèquent la réussite de la campagne de vaccination.
Dès lors pour réussir la vaccination des enfants de 0 à 5 ans, l’on devrait amener les gouvernants à réfléchir sur l’urgence de voter des lois contraignantes pour sauver la vie des enfants exclus de la cible atteinte. Même si le Sénégal n’est pas dans une zone rouge de cette maladie, il y a lieu tout de même de prendre les devants comme c’est le cas au Nigeria, un pays qui a réussi à faire voter, indique-t-on, une loi fédérale qui rend obligatoire la vaccination. C’est dans cette optique que des spécialistes comme le Dr Ousmane Badiane du Ministère de la Santé et de la Prévention a tenu à dire le langage de la vérité sur la nécessité de faire voter une loi dans ce sens surtout que les enfants n’ont pas de pouvoir de décision par rapport à leurs besoins. Et ce fonctionnaire du Ministère a reconnu qu’il n’y pas encore de texte clair pour faire vacciner les enfants obligatoirement. Il pense que le Sénégal qui a ratifié la Convention des droits de l’enfant devrait rendre obligatoire leur vaccination contre certaines maladies. Aminata Sène, une responsable à la direction de la Prévention du Ministère de la Santé, a profité de cette rencontre avec la presse pour dévoiler la stratégie qui sera utilisée pour cette 6ème campagne prévue du 27 au 31 octobre. Des portes à portes seront faites au niveau national pour ratisser larges les cibles. La cérémonie de lancement est prévue à Ndioum le 26 octobre prochain. Cette campagne se fera conjointement dans 10 pays de la sous-région. Cheikh Tidiane MBENGUE (Sud)