Séisme à Java: la rééducation des blessés reste une priorité

Summary: En complément des secours nationaux très vite mobilisés, MSF concentre son action sur la chirurgie, les soins post-opératoires et la kinésithérapie pour aider les blessés à retrouver leur autonomie le plus rapidement possible.

[PARIS, 3 juillet 2006] - Kabul a 82 ans. Il était chez lui, à Bantul, lorsque la terre a commencé à trembler et son toit à s'effondrer. Il s'est précipité vers la porte mais une lourde poutre est tombée sur ses jambes, le clouant au sol. "J'étais terrifié, raconte-t-il. La seule chose dont je me souviens, c'est la douleur, insupportable." A Bantul, zone la plus touchée par le séisme, la plupart des maisons sont faites de matériaux légers. Il a donc été possible de dégager la plus grande partie des blessés de sous les décombres en quelques heures, beaucoup souffrant néanmoins de fractures.

Le séisme du 26 mai dernier dans la région de Jogjakarta, sur l'île indonésienne de Java, a fait 5 760 morts et 37 339 blessés, selon les derniers chiffres officiels. Malgré la très rapide mobilisation des secours nationaux - près de 5 000 interventions chirurgicales réalisées durant les premiers jours - les hôpitaux ont été submergés, opérant en priorité les cas les plus urgents et ne pouvant assurer un suivi post-opératoire correct.

APPUI CHIRURGICAL ET POST-OPÉRATOIRE

MSF a donc décidé de soutenir les secours indonésiens en se concentrant sur ces deux activités. Pendant 2 semaines, un chirurgien orthopédique au sein de notre équipe d'urgence a réalisé environ 5 interventions chirurgicales lourdes par jour au sein d'un des hôpitaux de Jogjakarta. Cet appui et celui d'autres équipes internationales et nationales a permis de prendre en charge les patients qui n'avaient pas pu être immédiatement soignés à cause de l'afflux massif de blessés.

Kabul était l'un d'eux. Comme lui, de nombreux patients ont besoin de rester hospitalisés plusieurs jours ou plusieurs semaines après l'opération. Or les hôpitaux bondés ont parfois dû renvoyer les personnes opérées très rapidement chez elle, au risque d'infections ou de complications diverses.

Pour résoudre ce problème, MSF a monté une structure hospitalière post-opératoire sous des tentes gonflables dans Yogyakarta. Plus de 100 patients nécessitant encore une hospitalisation y ont été transférés en provenance des principaux hôpitaux de la ville, la plupart d'entre eux venant de l'hôpital Sardjito. Ils y bénéficient d'un suivi médical, de soins hospitaliers ainsi que de séances de kinésithérapie pour la rééducation et, pour ceux qui le souhaitent, de consultations psychologiques. Installée sous des tentes gonflables, la structure hospitalière temporaire de MSF est entièrement équipée (électricité, eau courante, latrines...) et dispose de sa propre pharmacie. Une fois que les patients sont rétablis et peuvent quitter l'hôpital, nous leur distribuons des biens de première nécessité pour les aider à se réinstaller chez eux.

UNE INTERVENTION CIBLÉE SUR DES BESOINS SPÉCIFIQUES

Une des priorités est de trouver les patients qui ont été déchargés trop rapidement des hôpitaux. Les autorités sanitaires indonésiennes ont mis en place 14 cliniques mobiles afin de parcourir les villages touchés par le séisme et d'identifier les patients qui auraient besoin de soins supplémentaires. L'équipe médicale de MSF réalise elle aussi des visites dans les villages affectés et ces derniers jours, 70 patients supplémentaires nécessitant des séances de kinésithérapie ainsi que 20 autres patients ayant besoin de chirurgie additionnelle ont été trouvés. Les personnes nécessitant une nouvelle hospitalisation sont envoyées dans la structure hospitalière provisoire de MSF à Yogyakarta, celles ayant besoin de soins chirurgicaux sont orientées vers l'hôpital Sardjito.

En complément de cette stratégie, MSF vient d'ouvrir 2 centres de consultation dans la zone de Bantul pour les personnes n'ayant plus besoin d'être hospitalisées mais ayant toujours besoin d'un suivi.

"Parce que la réponse locale à cette urgence a été très impressionnante, nous n'avons pas eu besoin de réaliser une intervention de grande ampleur, mais nous avons trouvé des besoins spécifiques où nous étions pertinents et pouvions aider les patients à retrouver une vie à peu près normale le plus rapidement", résume Fabrice Resongles.

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