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COMMUNIQUĂ DE PRESSE
ĂFAI-26 janvier 2010, 00h01 TU « Nous sommes gitans, câest pour cela quâils ne nous Ă©coutent pas. » (Monika, mai 2009) Les autoritĂ©s roumaines doivent mettre un terme aux expulsions forcĂ©es de familles roms et reloger sans dĂ©lai celles qui vivent depuis des annĂ©es dans des conditions prĂ©caires aux abords de dĂ©charges, de stations dâĂ©puration ou de zones industrielles, en pĂ©riphĂ©rie des villes, a dĂ©clarĂ© Amnesty International ce mardi 26 janvier 2010. « Ă travers tout le pays, des familles roms sont expulsĂ©es de chez elles contre leur grĂ©. Elles ne perdent pas seulement leurs maisons. Elles perdent leurs biens, leurs contacts sociaux, leur accĂšs au travail et aux services de lâĂtat, a expliquĂ© Halya Gowan, directrice du programme Europe et Asie centrale dâAmnesty International. « Cette politique dâexpulsions forcĂ©es, sans consultation, avertissement ni relogement appropriĂ©s, perpĂ©tue la sĂ©grĂ©gation raciale et bafoue les obligations internationales qui incombent Ă la Roumanie. » Dans sa synthĂšse, Treated like waste : Roma homes destroyed, and health at risk, in Romania, Amnesty International raconte lâhistoire dâune expulsion forcĂ©e afin de mettre en lumiĂšre les conditions terribles quâendurent les Roms. En 2004, plus de 100 Roms, dont des familles avec de jeunes enfants, ont Ă©tĂ© expulsĂ©s de force par les autoritĂ©s municipales dâun immeuble situĂ© dans le centre-ville de Miercurea-Ciuc, la capitale du district de Harghita, situĂ© dans le centre du pays. La plupart ont Ă©tĂ© rĂ©installĂ©s par les autoritĂ©s dans des prĂ©fabriquĂ©s en mĂ©tal Ă la pĂ©riphĂ©rie de la ville, Ă proximitĂ© dâune station dâĂ©puration des eaux. Certains ont dĂ©cidĂ© de sâinstaller prĂšs dâune dĂ©charge, plutĂŽt que de vivre prĂšs de la station dâĂ©puration. Erzsebet, qui habite prĂšs de la station avec son compagnon et ses neuf enfants, a dĂ©crit Ă Amnesty International sa vie dans un prĂ©fabriquĂ© en mĂ©tal : « On est Ă lâĂ©troit. Lorsque toute la famille va se coucher, il nây a pas assez de place. On ne peut pas prendre de bain, on ne peut pas se laver. Câest trop petit. On ne veut pas que les jeunes filles se lavent devant leur pĂšre. » Les prĂ©fabriquĂ©s et les baraques provisoires sont situĂ©s tout prĂšs de la station dâĂ©puration, Ă lâintĂ©rieur du pĂ©rimĂštre de protection fixĂ© Ă 300 mĂštres par la loi roumaine afin de protĂ©ger les habitations contre les risques toxiques Ă©ventuels. Lâabsence de protection du droit Ă la santĂ© constitue une autre violation des obligations nationales et internationales de la Roumanie. Ilana a dĂ©clarĂ© Ă Amnesty International : « Cette odeur sâinfiltre partout dans les maisons. La nuit aussi [...] les enfants se cachent la tĂȘte sous lâoreiller. Elle nous coupe lâappĂ©tit. Jâavais un bĂ©bĂ©, qui est mort Ă quatre mois [...] Je ne veux pas perdre mes autres enfants. » « Le calvaire des familles roms dure depuis six ans. Il est temps dĂ©sormais que les autoritĂ©s locales leur fournissent un logement dĂ©cent, Ă proximitĂ© des services et des structures, dans un environnement sĂ»r et sain, a dĂ©clarĂ© Halya Gowan. « Il faut que la situation Ă©volue sans tarder. Il faut montrer lâexemple : les expulsions forcĂ©es doivent cesser et le droit au logement doit ĂȘtre garanti. Et les autoritĂ©s de Miercurea-Ciuc peuvent et doivent le faire. » Amnesty International engage le gouvernement roumain Ă rĂ©former ses lois sur le logement, afin dây intĂ©grer les normes internationales relatives aux droits humains, et tout particuliĂšrement les dispositions qui ont trait au logement. ComplĂ©ment dâinformation On compte prĂšs de 2,2 millions de Roms en Roumanie, soit 10 % environ de la population totale. La discrimination reste un problĂšme largement rĂ©pandu, que ce soit au sein de lâadministration ou dans la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral. Ainsi, 75 % des Roms vivent dans la pauvretĂ© alors que cette proportion est de 24 % chez les Roumains et de 20 % chez les Hongrois, la plus importante minoritĂ© du pays. LâĂ©tat de santĂ© des Roms et leurs conditions de vie sont parmi les pires en Roumanie. Certains Roms vivent dans des constructions permanentes et disposent dâun bail, mais de nombreux autres logements occupĂ©s depuis longtemps par des Roms sont considĂ©rĂ©s par le gouvernement comme « provisoires » et non officiels. Leurs habitants ne possĂšdent pas de contrat de location et risquent dâautant plus dâĂȘtre expulsĂ©s. Les expulsions forcĂ©es bafouent les normes juridiques rĂ©gionales et internationales auxquelles la Roumanie a souscrites, telles que le Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels (PIDESC) et la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme, qui prĂ©voient que toute personne doit jouir dâun minimum de sĂ©curitĂ© dâoccupation, qui lui apporte une protection lĂ©gale contre une expulsion forcĂ©e, des actes de harcĂšlement ou dâautres menaces. Â