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[NAIROBI, 15 octobre 2007] - La vague de violence qui secoue le nord de la République centrafricaine (RCA) a fait au moins 290 000 déplacés depuis 2005 et a provoqué la « destruction complète » des infrastructures publiques, a indiqué le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « La situation sécuritaire reste volatile dans tout le nord de la RCA, en particulier dans les préfectures du nord-ouest, des régions limitrophes de la frontière avec le Tchad où les troupes gouvernementales, les groupes rebelles et des bandits de grands chemins continuent de s’affronter », pouvait-on lire dans le rapport de l’UNICEF du 5 octobre. Le rapport, qui couvre la période du mois de septembre, a noté que l’absence de protection était le principal problème auquel étaientt confrontés bon nombre de femmes et d’enfants pris au piège dans cette crise multi-facette de la RCA. Avec une population d’environ 4,2 millions d’habitants, la RCA vit une situation de conflit armé depuis plus de dix ans, un conflit qui touche particulièrement la région nord du pays où des groupes armés hostiles au gouvernement sont très actifs. Selon les estimations de l’UNICEF, ce conflit aurait déjà fait quelque 291 000 déplacés, dont 212 000 d’entre eux seraient des déplacés internes et 79 000 des réfugiés installés au Tchad, Cameroun et Soudan, des pays voisins. Pour sa part, la RCA, aurait accueilli des milliers de réfugiés des conflits du Soudan et du Tchad, a précisé l’agence. Le 25 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait autorisé le déploiement d’une nouvelle force mixte Nations Unies (ONU)-Union européenne (UE) de la mission « multidimensionnelle » de maintien de la paix au Tchad et en RCA, dont la France, l’ancienne puissance coloniale, serait la plus grande contributrice de troupes. Le déploiement de cette force devrait démarrer en novembre. Le rapport HRW Dans son nouveau rapport du 14 septembre, l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait indiqué que les troupes gouvernementales, notamment les soldats de la garde présidentielle, avaient commis des centaines des meurtres et incendié des milliers de maisons depuis le milieu de l’année 2005 au cours d’opérations de représailles contre les insurgés dans le nord de la RCA. Le rapport de RW, "Etat d’anarchie : Rébellion et exactions contre la population civile (State of Anarchy: Rebellion and Abuses Against Civilians, en anglais)", décrit les violations des droits humains et les crimes de guerre commis pas les groupes rebelles et les forces gouvernementales dans le nord de la RCA, ainsi que les attaques de groupes de bandits, connus sous le nom de zaraguinas dans le nord-ouest du pays, qui enlèvent des enfants pour exiger en retour le versement d’une rançon. « Les enfants continuent d’être utilisés dans le conflit armé, en particulier dans le nord-ouest […] où les viols et les violences sexospéficiques sont courantes ». « Malgré quelques difficultés financières, l’UNICEF continue de travailler en étroite collaboration avec les autres agences partenaires spécialisées afin d’améliorer ces indicateurs pour accroître le bien-être des populations et renforcer les actions de développement dans un pays abandonné », a noté l’agence. Malnutrition L’UNICEF a également noté que la RCA présentait les pires indicateurs de survie de l’enfant, avec un taux de mortalité infantile moyen de 106 pour mille naissances vivantes et un taux de mortalité de 176 pour mille chez les enfants de moins de cinq ans. Soulignant que la malnutrition continuait de poser un grave problème dans le pays, l’UNICEF a fait remarquer qu’au moins 38 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition chronique et 10 pour cent de malnutrition sévère. Informations supplémentaires
pdf: http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=74791