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Summary: Dans le nord de la RĂ©publique centrafricaine (RCA), pour des milliers dâenfants, la classe ne se dĂ©roule pas dans de solides bĂątiments en briques, mais dans des « Ă©coles de brousse » rudimentaires.
[LINGUIRI, 25 fĂ©vrier 2011] - Dans le nord de la RĂ©publique centrafricaine (RCA), des dĂ©cennies de violences politiques ont causĂ© beaucoup de destruction et de nombreux dĂ©placements. Le secteur de lâĂ©ducation a Ă©tĂ© gravement touchĂ© par une sĂ©vĂšre pĂ©nurie dâenseignants et dâinfrastructures adĂ©quates. Pour des milliers dâenfants, la classe ne se dĂ©roule pas dans de solides bĂątiments en briques, mais dans des « Ă©coles de brousse » rudimentaires. « Les besoins sont immenses et les fonds insuffisants. Il faut plus dâinfrastructures appropriĂ©es et plus dâenseignants qualifiĂ©s. A cause de difficultĂ©s dans les rĂ©gions touchĂ©es par le conflit dans le nord, des disparitĂ©s en terme dâaccĂšs et de qualitĂ© sâaccentuent », a dit Ă IRIN Farid Boubekeur, chargĂ© de lâĂ©ducation au Fonds des Nations Unies pour lâenfance (UNICEF) en RCA. Pour 200 Ă©lĂšves de lâĂ©cole primaire Ouande, dans le village de Linguiri de la sous-prĂ©fecture de MâBrĂšs, dans le nord-est du pays, les leçons se dĂ©roulent sous un grand arbre en dessous duquel chaque pupitre en bois est partagĂ© par cinq Ă©lĂšves. Comme les arbres protĂšgent du soleil mais pas de la pluie, les cours sâinterrompent durant la saison des pluies, principalement de mai Ă octobre. Et Ă cause du manque dâespace, les enfants doivent alterner classes du matin et sessions de lâaprĂšs-midi. « Depuis que lâĂ©cole a Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e par un feu de brousse fin 2010, nous avons dĂ©cidĂ© de faire classe dehors. Nous pensions quâil sâagirait dâune solution temporaire. Mais nous ne savons pas si, et quand, nous trouverons de lâargent ou quelquâun pour financer une nouvelle structure », a dit Ă IRIN Yama Bakeret Vassor, le directeur de lâĂ©cole. Alors que les financements sont recherchĂ©s par le biais dâagences humanitaires et du gouvernement local, les parents contribuent avec des briques Ă la construction dâun nouvel Ă©difice. « Nous avons commencĂ© Ă apporter soit des briques soit de lâherbe pour le toit, que nous empilons Ă lâendroit oĂč la nouvelle Ă©cole doit ĂȘtre construite. Mais en ce moment, il nây a pas dâeau ni de latrines lĂ oĂč les enfants suivent les cours et depuis des mois, la distribution de nourriture sâest arrĂȘtĂ©e », a dit Ă IRIN David, pĂšre dâun Ă©lĂšve. De nombreux Ă©lĂšves qui vont Ă lâĂ©cole dans cette rĂ©gion ont Ă©tĂ© forcĂ©s de fuir leur maison Ă cause du conflit entre les groupes de rebelles et les forces gouvernementales, et ils vivent dĂ©sormais dans des campements de fortune dans et autour du village. Selon lâUNICEF, il y a plus de 5 000 enfants en Ăąge de frĂ©quenter lâĂ©cole primaire et un total de 19 Ă©coles dans la prĂ©fecture, dont 10 construites en matĂ©riaux semi-pĂ©rissables. Parmi les 76 enseignants, 40 sont des parents dâĂ©lĂšves, sans aucune qualification. LâĂ©cole Ouande a deux enseignants, tous les deux sous contrat avec le gouvernement, et un stagiaire, ce qui correspond aux statistiques de pays montrant une moyenne dâun enseignant pour 94 Ă©lĂšves. Contrairement aux deux enseignants qui touchent un salaire de 60 000 FCFA (120 dollars), les stagiaires travaillent gratuitement. « Trouver des enseignants qui veulent travailler dans cette rĂ©gion est trĂšs difficile. Mais les parents dâĂ©lĂšves nous soutiennent Ă©normĂ©ment et ils contribuent volontairement Ă hauteur de 100 FCFA (50 cents) chacun pour soutenir lâenseignant stagiaire », a dit lâun des enseignants. Les agences humanitaires ont aidĂ© Ă construire 800 Ă©coles dans le nord-ouest, les deux-tiers Ă©tant des « Ă©coles de brousse », et elles ont donnĂ© des formations de base Ă lâenseignement Ă environ 2 000 parents.
« A cause de la peur des attaques des rebelles, les enseignants nommĂ©s par le gouvernement refusent dâĂȘtre mutĂ© ici », a expliquĂ© M. Vassor Ă IRIN.