RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : de nouveaux cas prĂ©sumĂ©s d'agressions sexuelles de mineurs par des Casques bleus

[Le 1 juillet 2016] - L'ONU a lancĂ© une enquĂȘte sur ces faits qui se seraient passĂ©s dans la rĂ©gion centrale de Kemo.

Les Nations unies ont annoncĂ© vendredi avoir lancĂ© une enquĂȘte sur deux nouveaux cas d’agressions sexuelles prĂ©sumĂ©es de mineurs par des Casques bleus en Centrafrique, qui font dĂ©jĂ  l’objet d’accusations similaires. Les accusations datent de mai et les agressions prĂ©sumĂ©es se seraient produites dans la rĂ©gion centrale de Kemo, a prĂ©cisĂ© le porte-parole de l’ONU StĂ©phane Dujarric.
 
«La mission a Ă©tĂ© informĂ©e de deux nouvelles allĂ©gations dans la rĂ©gion impliquant deux mineurs», a-t-il dit. L’une des victimes n’a que 12 ans et l’autre «moins de 18 ans», a prĂ©cisĂ© un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat. C’est une organisation non gouvernementale qui a transmis ces informations Ă  l’ONU, selon ce responsable.
 
Le porte-parole n’a pas prĂ©cisĂ© le nombre de Casques bleus soupçonnĂ©s de ces abus ni leur nationalitĂ©. Mais les soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusma) dĂ©ployĂ©s dans la rĂ©gion de Kemo viennent du Gabon et du Burundi. L’ONU va transmettre ces allĂ©gations aux pays concernĂ©s et leur demander d’envoyer des enquĂȘteurs sur place pour Ă©tablir les faits.
 

69 cas d’agressions sexuelles par des Casques bleus en 2015

Au total, 106 personnes se sont plaintes d’agressions sexuelles ou d’exploitation par des Casques bleus dans la rĂ©gion de Kemo, principalement en 2014 et 2015. Les enquĂȘteurs de l’ONU sur place ont interrogĂ© ces derniers mois une cinquantaine de tĂ©moins. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU Ban Ki-moon avait renvoyĂ© l’an dernier le chef de la Minusca, dont des Casques bleus sont soupçonnĂ©s d’avoir violĂ© des mineures.
 
Quelque 12 000 hommes servent dans la Minusca, qui a pris le relais d’une force de maintien de la paix de l’Union africaine en septembre 2014.
 
Le dernier rapport annuel du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU recensait 69 cas au total d’agressions sexuelles commises par des Casques bleus en 2015, en «nette augmentation» par rapport Ă  2014. A elles seules, deux missions cumulent la moitiĂ© des cas : la Minusca en Centrafrique et la Monusco en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo.
 
Un haut responsable de l’ONU, Anders Kompass, directeur des opĂ©rations du Haut-commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, a dĂ©missionnĂ© dĂ©but juin pour protester contre «la totale impunité» concernant les cas de viols sur des enfants commis par des Casques bleus en Centrafrique. Anders Kompass est Ă  l’origine de la fuite d’un rapport confidentiel de l’ONU sur les «abus sexuels sur des enfants par les forces armĂ©es internationales», qu’il avait transmis Ă  la justice française en juillet 2014, estimant que l’organisation tardait Ă  agir.

 

Auteur: 
AFP
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