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Summary: A 15 ans, Augustin Habyaremye a été recruté de force au sein de la milice Mai-Mai PARECO, un des groupes armés de la République démocratique du Congo (RDC).
[GOMA, le 26 septembre 2011] - (...) GrĂące Ă ses compĂ©tences linguistiques, il est rapidement devenu sous-lieutenant dans le service des renseignements de la milice. Rwandais de naissance, il est arrivĂ© en RDC avec sa mĂšre pendant lâĂ©migration de masse aprĂšs le gĂ©nocide de 1994 au Rwanda, et il a perdu tout contact avec elle aprĂšs avoir Ă©tĂ© confiĂ© Ă des proches. Sa nouvelle famille a fui jusquâau village de Bushalingwa, dans la province de Walikale, en 1997, durant la guerre qui a mis fin au long rĂšgne de 32 ans de Mobutu Sese Seko. Câest lĂ que les Mai-Mai lâont recrutĂ©. Augustin Habyaremye a expliquĂ© quâil a combattu avec, et contre, de nombreuses milices, ainsi que pour et contre les FARDC, lâarmĂ©e nationale congolaise, dans lâest de la RDC, « pour dĂ©fendre notre pays contre les Tutsi. Les Tutsi disent toujours quâils sont rwandais, mais ce sont des Tutsi congolais ». Il ne se souvient pas du nombre dâaccrochages et de batailles auxquels il a participĂ© durant ses six annĂ©es avec les Mai-Mai, mais il se rappelle en 2008 dâune pĂ©riode particuliĂšrement intense de combats avec lâarmĂ©e congolaise contre le CongrĂšs national pour la dĂ©fense du peuple (CNDP), une milice crĂ©Ă©e par Laurent Nkunda, qui Ă©tait trĂšs proche du gouvernement rwandais. « Pendant trois mois, nous nous sommes battus tous les jours. Vingt personnes que je connaissais ont Ă©tĂ© tuĂ©es et trois autres sĂ©rieusement blessĂ©es », a-t-il dit. Câest Ă cette pĂ©riode quâil a Ă©tĂ© nommĂ© officier des renseignements, chargĂ© de visiter des villages pour ramasser des informations sur les mouvements des forces de la milice, principalement Ă cause de sa connaissance du kinyarwanda, une des langues officielles du Rwanda. Quelques annĂ©es aprĂšs, Ă la suite dâune mission de collecte de renseignements, il est rentrĂ© Ă sa base et lâa trouvĂ© dĂ©sertĂ© par ses collĂšgues qui sâĂ©taient dĂ©placĂ©s autre part. « Câest Ă ce moment lĂ que jâai dĂ©cidĂ© que je ne voulais plus de cette vie ». Il a marchĂ© pendant deux semaines Ă travers la forĂȘt, avant de se rendre aux troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (MONUSCO) Ă Butembo, dans la province du Nord-Kivu. « Durant ces semaines, jâai expliquĂ© aux villageois que je me rendais dans mon pays. Et ils mâont donnĂ© Ă manger et un endroit pour dormir. LĂ , il faut ĂȘtre un ami de la forĂȘt.
Il sâest enfui en juillet 2001 et a Ă©tĂ© emmenĂ© dans un camp de dĂ©mobilisation Ă Goma, une ville situĂ©e dans lâest de la RDC, Ă la recherche de ce quâil a dit Ă IRIN ĂȘtre « une vie normale. Je veux vivre dans un pays oĂč je ne suis pas connu ».
« Je suis venu sans aucune aide, mais je savais que Dieu me protégerait ».