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Summary: Les enfants vivant dans les provinces du Kivu, situĂ©es Ă lâest de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), sont non seulement pris entre les violences qui se poursuivent dans la rĂ©gion, mais sont Ă©galement confrontĂ©s aux risques sanitaires, au recrutement forcĂ© dans des milices locales et Ă©trangĂšres, et Ă lâinterruption de leur scolaritĂ©, indiquent des responsables.
[Nairobi, le 26 september 2012] - « Les enfants sont pris dans les importants mouvements de population signalĂ©s dans lâest de la RDC alors que des familles entiĂšres fuient des conflits multiples. Nos hĂŽpitaux ont opĂ©rĂ© des enfants blessĂ©s dans des Ă©changes de tirs. Certains enfants emmenĂ©s Ă lâhĂŽpital tardivement sont atteint de paludisme grave, de malnutrition et dâinfections respiratoires », a dit Ă IRIN Jan-Peter Stellema, responsable des opĂ©rations pour MĂ©decins sans FrontiĂšres (MSF). « Bon nombre [des dĂ©placĂ©s] se cachent dans les forĂȘts impaludĂ©es Ă lâintĂ©rieur des terres pendant des jours ou des semaines : ils ne reçoivent pas de soins mĂ©dicaux et sont difficiles Ă atteindre. Dâautres sont accueillis par des familles congolaises, souvent des personnes quâils ne connaissent pas, mais qui partagent leur nourriture et leur logement avec les personnes en fuite », a dit M. Stellema. LâinsĂ©curitĂ© a entraĂźnĂ© une interruption de la fourniture de soins de santĂ© organisĂ©e par MSF, et les cliniques mobiles de certaines organisations ont Ă©tĂ© fermĂ©es, a ajoutĂ© M. Stellema. « Les membres de notre personnel national qui ne se sentaient pas en sĂ©curitĂ© ont fini par partir ; dans certaines zones, les projets sont portĂ©s par des Ă©quipes rĂ©duites ». Des enfants sont Ă©galement confrontĂ©s au risque de recrutement forcĂ© par les groupes insurgĂ©s installĂ©s dans le Nord-Kivu, y compris le M23 â un groupe composĂ© dâanciens soldats de lâarmĂ©e nationale de la RDC (FARDC) qui se sont mutinĂ©s en avril â et des milices Ă©trangĂšres et congolaises, comme les milices MaĂŻ MaĂŻ et les Forces dĂ©mocratiques pour la libĂ©ration du Rwanda (FDLR). Dans une dĂ©claration datĂ©e du 19 septembre, une coalition dâorganisations non gouvernementales (ONG) prĂ©sentes en RDC ont indiquĂ©, « Les enfants sont non seulement directement exposĂ©s au risque rĂ©el de recrutement et de re-recrutement, mais leur vulnĂ©rabilitĂ© est Ă©galement aggravĂ©e par la diminution des activitĂ©s des organisations chargĂ©es de la protection des enfants qui souffrent de la situation sĂ©curitaire ». La dĂ©claration a soulignĂ© que le redĂ©ploiement des FARDC visant Ă contenir le M23 a « donnĂ© toute latitude » aux milices dâauto-dĂ©fense et aux groupes armĂ©s pour utiliser les enfants. Retour de lâinsĂ©curitĂ© au Sud-Kivu Dans la province du Sud-Kivu, lâenseignement a Ă©tĂ© suspendu, car des dizaines de salles de classe ont Ă©tĂ© dĂ©truites, certaines Ă©coles sont surchargĂ©es en raison de lâarrivĂ©e dâenfants dĂ©placĂ©s ou hĂ©bergent temporairement des personnes dĂ©placĂ©es Ă lâintĂ©rieur de leur propre pays (PDI), selon un rapport dâOCHA. Dans la rĂ©gion des Hauts Plateaux de Kalehe, situĂ©e au nord du Sud-Kivu, les affrontements sont frĂ©quents entre les groupes armĂ©s qui incendient les maisons et pillent les habitants, ajoute OCHA. Fin aoĂ»t, au moins 500 mĂ©nages ont fui la rĂ©gion de Kitopo Ă la suite des combats entre les FDLR et la milice des RaĂŻa Mutomboki. « Les populations civiles sont confrontĂ©es Ă un niveau de violence armĂ©e Ă©levĂ© et sans prĂ©cĂ©dent en raison du militantisme renouvelĂ© des groupes armĂ©s dans la province », a indiquĂ© Florent Mehaule, Chef du sous-bureau dâOCHA dans la province du Sud-Kivu. « Le caractĂšre explosif de la situation sĂ©curitaire entraĂźne un rĂ©trĂ©cissement de lâespace humanitaire, empĂȘchant les travailleurs humanitaires dâaider plus de 15 000 personnes dans le besoin ». Dans la seule province du Sud-Kivu, plus de 374 000 personnes ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es entre janvier et aoĂ»t, provoquant une augmentation des besoins de produits alimentaires, de produits non alimentaires, dâeau et dâhygiĂšne, a dit M. Mehaule. Sâexprimant sur la situation dans lâest de la RDC, M. Stellema de MSF a dit, « MalgrĂ© le conflit, la vie suit son cours dans la rĂ©gion, les besoins de santĂ© sont les mĂȘmes que dâhabitude â nous voyons toujours des femmes enceintes qui ont besoin de soins prĂ©natals ou dâaide en raison dâun accouchement compliquĂ©, des enfants qui risquent de contracter la rougeole et qui ont besoin dâĂȘtre vaccinĂ©s ... Mais la plupart des personnes les plus vulnĂ©rables dans la rĂ©gion nâont pas accĂšs Ă lâaide dont ils ont besoin ».Â