Pakistan: Un an aprÚs le tremblement de terre, 1,8 million de survivants sont menacés par l'hiver

Au moins 1,8 million de personnes sous abris, et la neige tombe...

Un an aprĂšs le tremblement de terre qui a frappĂ© le Pakistan (le 8 octobre 2005), plus d’1,8 million de survivants doivent passer un second hiver dans des tentes et des abris, dĂ©plore Oxfam International dans son rapport "Poursuivre le redressement : les dĂ©fis de l’aide au Pakistan un an aprĂšs le sĂ©isme".

Des rĂ©sultats substantiels ont Ă©tĂ© obtenus au lendemain du tremblement de terre, et une seconde crise humanitaire avait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©e l’hiver dernier.

Mais le rythme de reconstruction a Ă©tĂ© freinĂ© par l’ampleur de la catastrophe, les difficultĂ©s d’accĂšs Ă  la zone montagneuse, les faibles infrastructures, les conditions climatiques extrĂȘmes, les problĂšmes de dissĂ©mination de l’information et de soutien Ă  certains groupes vulnĂ©rables. En consĂ©quence, beaucoup de victimes sont aujourd’hui en danger, et la neige tombe dĂ©jĂ  dans cette rĂ©gion, l’une des plus Ă©levĂ©es au monde.

Selon les autoritĂ©s pakistanaises, Ă  peine 17% des 450.000 mĂ©nages affectĂ©s ont commencĂ© Ă  construire leur maison. Oxfam estime qu’au moins 80% des familles restantes (soit 1,8 million de personnes) vivent toujours dans des abris temporaires, les autres ayant trouvĂ© domicile chez des amis ou de la famille. Plus de 40.000 personnes sont actuellement sous tentes dans les camps officiels. Des dizaines de milliers d’autres sont pour leur part dans des camps non officiels, sous des tentes ou des abris de fortune Ă  proximitĂ© de leurs villages.

Comme le montre une rĂ©cente Ă©tude d’Oxfam sur 17 villages touchĂ©s par le tremblement de terre, quasiment tous les rescapĂ©s qui ont du vivre sous tente ont manquĂ© de protections adĂ©quates pour faire face Ă  l’hiver. Selon Oxfam, 60.000 personnes pourraient ĂȘtre poussĂ©es Ă  quitter leur village de montagne Ă  cause de l’hiver, et auraient donc besoin de logement dans les camps. Des milliers d’autres, dans les zones rurales reculĂ©es, sont Ă©galement en danger car les routes sont souvent bloquĂ©es par la neige et les glissements de terrain. Ce qui empĂȘche dĂšs lors la fourniture de nourriture, de combustibles et de mĂ©dicaments.

“La neige tombe dĂ©jĂ . Cet hiver arrive donc avant l’heure. Pour faire face aux conditions climatiques, les habitants des zones rurales et montagneuses vivant sous abris ont besoin de matĂ©riaux pour renforcer ces abris ainsi que d’un accĂšs durable Ă  la chaleur et aux biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©â€ dĂ©clare Farhana Faruqi Stocker, d’Oxfam International.

Les autoritĂ©s pakistanaises ont, tardivement, pris quelques dĂ©cisions positives. Les fonctionnaires locaux prĂ©voient d’amĂ©liorer les Ă©quipements dans les camps afin de rĂ©pondre Ă  l’afflux probable. TrĂšs rĂ©cemment, le gouvernement a aussi dĂ©cidĂ© d’autoriser les organisations d’aide internationale Ă  distribuer des matĂ©riaux d’isolation des abris.

La stratĂ©gie de reconstruction du gouvernement pakistanais rend les propriĂ©taires responsables de la reconstruction de leur maison. Le gouvernement aide les familles par un soutien financier, des directives techniques et de la formation sur la construction antisismique. Plus de 30.000 personnes ont Ă©tĂ© formĂ©es, et de l’argent a Ă©tĂ© distribuĂ© Ă  plus de 370.000 familles pour les aider Ă  reconstruire leur foyer. Les organisations humanitaires ont Ă©tĂ© rĂ©cemment autorisĂ©es Ă  construire des maisons pour les groupes les plus vulnĂ©rables, comme les veuves et les handicapĂ©s.

Cependant, les problÚmes liés aux coûts, à la disponibilité et au transport des matériaux, les difficultés de diffusion des directives et les divers problÚmes administratifs ont rendu la reconstruction lente et problématique.

"Quand on constate qu'un an aprĂšs l’ouragan Katrina, le pays le plus riche du monde est encore aux prises avec la reconstruction de la Nouvelle-OrlĂ©ans, il n'est pas surprenant que le Pakistan soit aujourd’hui confrontĂ© Ă  des difficultĂ©s, dans une zone bien plus vaste et bien plus difficile d’accĂšs", poursuit Stocker.

Malheureusement, prĂšs d’un tiers de ceux qui ont commencĂ© Ă  reconstruire ne se sont pas conformĂ©s – parfois inconsciemment – aux directives officielles. Outre le fait qu’ils se sont ainsi mis en danger en cas de nouveaux tremblements de terre, ces personnes peuvent Ă©galement ĂȘtre dĂ©clarĂ©es inĂ©ligibles pour le soutien financier. La diffusion de l’information sur la construction antisismique est dĂ©sormais entre les mains des Nations unies.

“Les gens doivent ĂȘtre clairement informĂ©s sur l'appui financier et technique dont ils peuvent bĂ©nĂ©ficier. Les conseils sur les mĂ©thodes de construction antisismique doivent ĂȘtre facilement disponibles et comprĂ©hensibles”, note Stocker.

Oxfam s’inquiĂšte Ă©galement de l’absence de soutien gouvernemental pour les survivants des rĂ©gions rurales qui ont perdu leurs terres durant le sĂ©isme.

Dans les 6 mois suivant le sĂ©isme, Oxfam a fourni de l’eau et des Ă©quipements sanitaires Ă  environ 580.000 hommes, femmes et enfants. L’organisation a Ă©galement distribuĂ© des tentes d’hiver et des abris temporaires Ă  370.000 personnes et a aidĂ© prĂšs de 60.000 victimes Ă  rĂ©tablir leurs moyens de subsistance.

Actuellement, Oxfam construit et rĂ©pare des installations sanitaires et d’eau pour environ 220.000 personnes, y compris dans 130 zones de montagnes et Ă©coles de villages difficilement accessibles. Oxfam fournit Ă©galement une assistance sanitaire et de l’eau Ă  10.000 personnes vivant dans les camps. Par le biais de “ cash for work ”, d’un soutien agricole et Ă  la relance des activitĂ©s commerciales des villages, Oxfam aide Ă©galement prĂšs de 90.000 personnes Ă  rĂ©tablir leurs moyens de subsistance.

 

pdf: http://www.oxfam.org/fr/news/2006/pr061004_pakistan_quake

Pays: 
ProblĂšmes: 
LibellĂ©s : 

Please note that these reports are hosted by CRIN as a resource for Child Rights campaigners, researchers and other interested parties. Unless otherwise stated, they are not the work of CRIN and their inclusion in our database does not necessarily signify endorsement or agreement with their content by CRIN.