OUGANDA: L'ONU met en garde contre les attaques de la LRA

La mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a annoncé lundi un renfort de ses "capacités" dans le nord-est contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dont les attaques pourraient constituer des "crimes contre l'humanité" selon le Haut commissariat aux droits de l'Homme.

"Nous sommes en train de renforcer nos capacités pour éviter les exactions de la LRA contre les populations", après les menaces rebelles d'attaques dans cette région à l'approche de Noël, a indiqué à Kinshasa le numéro deux de la Monuc, Leila Zerrougui.

Selon une élue locale contactée vendredi par l'AFP, les rebelles de la LRA "ont envoyé récemment des messages à la population de Niangara (nord-est, Province orientale) selon lesquels ils vont +fêter+ Noël avec elle", comme les 25 et 26 décembre 2008 lorsqu'ils avaient tué dans des raids au moins 400 personnes.

La crainte de nouvelles exactions du mouvement rebelle venus d'Ouganda intervient au moment où le Haut commissariat de l'ONU fait état dans deux rapports "de violations systématiques et généralisées des droits de l'Homme menées par la LRA" contre les civils en RDC et au Sud-Soudan.

Selon ces rapports, près de 1.300 personnes ont été tuées dans ces deux pays entre septembre 2008 et juin 2009 au cours de dizaines d'attaques dont le Haut commissariat dénonce la "brutalité (...) délibérée et extrême" avec des meurtres, des cas de mutilations, des viols ou encore des milliers de personnes enlevés dont des enfants enrôlés par les rebelles.

Ces actes "pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité imprescriptibles par nature selon le droit international", explique le Haut commissariat.

"La communauté internationale, dont les gouvernements de la région, doit coopérer avec la Cour pénale internationale pour rechercher, arrêter et livrer les leaders du LRA accusés de crimes contre l'humanité", ajoute-t-il.

Le chef du mouvement rebelle Joseph Kony, actif depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2005.

Depuis cette date, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC. Les armées ougandaise et congolaise ont mené de décembre 2008 à mars, avec le soutien du Sud-Soudan, une vaste offensive qui n'a pu permettre la capture de Kony ou la neutralisation de son mouvement dans cette partie très isolée de l'ex-Zaïre.

La LRA a multiplié depuis les attaques contre les populations, en RDC, dans l'est de la Centrafrique et au Sud-Soudan.

Selon les rapports onusiens, les rebelles y visent les civils "quel que soit leur sexe, leur âge ou leur appartenance ethnique".

En RDC, la LRA a tué quelque 1.200 personnes et enlevé plus de 1.400 autres dont au moins 630 enfants et plus de 400 femmes. Ces victimes d'enlèvement "ont été assujetties à des travaux forcés" ou été "enrôlés", tandis que "les femmes ont été mariées de force à des éléments de la LRA et/ou soumises à un esclavage sexuel".

Des "milliers d'habitations", commerces, bâtiments publics ont également été "pillés ou incendiés" et "plus de 200.000 personnes déplacées".

Le rapport concernant le Sud-Soudan dénonce une situation tout aussi dramatique.

Les centaines de témoignages récoltés par le Haut commissariat de l'ONU ont permis de confirmer 27 attaques entre décembre 2008 et mars 2009 au cours desquelles au moins 81 personnes ont été tuées.

pdf: http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i7EGRvWRMzrtPXprcvPo1...

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