Nouveau rapport OMS - Une chance pour les nouveau-nés d'Afrique

Summary: Pour la première fois depuis les années 1980 un nouveau rapport fait état d'amélioration en matière de survie des enfants en Afrique — mais plus d'un million de bébés africains meurent encore dans leur premier mois de vie.

[JOHANNESBURG/GENÈVE, 22 novembre 2006] - L'Afrique subsaharienne reste la région du monde la plus dangereuse pour un enfant à naître — avec 1.16 million de bébés qui meurent chaque année au cours de leurs 28 premiers jours de vie — mais six pays africains à faible revenu, le Burkina Faso, l'Erythrée, Madagascar, le Malawi, l'Ouganda et la République unie de Tanzanie, ont réussi à réduire sensiblement les décès parmi les nouveau-nés, selon un nouveau rapport rendu public aujourd'hui.

Ce rapport, intitulé Une chance pour les nouveau-nés d'Afrique, comporte des données et des analyses nouvelles rassemblées par une équipe de 60 auteurs et neuf organisations internationales sous l'égide du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant (PMNCH). Ce Partenariat représente des pays en développement et des pays donateurs, des organismes non gouvernementaux, des fondations et des organisations multilatérales, notamment l'Organisation mondiale de la Santé.

“De bonnes nouvelles nous arrivent d'Afrique,“ a déclaré le Dr. Joy Lawn, corédactrice du rapport, qui travaille en Afrique pour Saving Newborn Lives/Save the Children-US. “Alors que pratiquement aucune amélioration n'avait été relevée depuis les années 1980 en matière de survie de l'enfant africain, le fait que plusieurs grands pays d'Afrique aient fait état en 2006 d'une réduction spectaculaire du risque que courent les enfants de décéder nous donne de nouveaux espoirs de progrès plus rapides sur la voie de la sauvegarde des enfants africains.”

Les auteurs ont identifié ce qui a permis aux six pays distingués dans le rapport de retourner la situation. Par exemple:

  • Au Malawi, un engagement au niveau de la présidence en faveur de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant, ainsi que des investissements accrus de la part des partenaires pour faire face au manque de ressources humaines.
  • En République-Unie de Tanzanie, la délégation du pouvoir de dépense au niveau du district. Les administrateurs de santé de district fixent des priorités basées sur les décès au niveau local, ce qui s'est traduit par un accroissement des dépenses du gouvernement consacrées aux soins de santé maternels et infantiles essentiels.
  • En Ouganda, les performances des services de santé par district sont comparées chaque année et publiées dans le journal national.
  • En Erythrée des progrès importants ont été réalisés depuis 20 ans en matière de réduction des décès d'enfants, grâce à une large couverture de services de santé publique de base, qui incluse les populations pauvres.
  • Au Burkina Faso les femmes pauvres n'ont pas à payer le coût catastrophique d'une césarienne pratiquée d'urgence, souvent supérieur au revenu annuel moyen d'une famille.

Cependant, près d'un demi-million de bébés africains meurent le jour même de leur naissance – la plupart à domicile et hors statistiques. Selon le rapport, le Liberia connaît la mortalité néonatale la plus élevée du monde, avec 66 décès pour 1,000 naissances, contre moins de 2 décès pour 1,000 naissances au Japon et 6 pour 1,000 en Lettonie. La moitié des 1.16 million de décès de nouveau-nés qui surviennent en Afrique se produisent dans seulement cinq pays – Nigeria, République démocratique du Congo, Ethiopie, Ouganda et République-Unie de Tanzanie. Rien qu'au Nigeria, plus de 255,000 nouveau-nés décèdent chaque année.

“La santé des nouveau-nés a été victime d'un disfonctionnement – les enfants perdus, anonymes et non-dénombrés de l'Afrique," a déclaré le Dr Francisco Songane, Directeur du Partenariat. "Nous devons compter les décès de nouveau-nés et les faire compter, au lieu d'accepter ces morts comme si elles étaient inévitables. Les progrès réalisés par ces six pays africaines démontrent que même les pays les plus pauvres du monde peuvent prendre soin de leurs nouveau-nés, leurs citoyens les plus vulnérables. Ils ont montré la voie - nous devons saisir cette occasion.”

La Présidente du Parlement panafricain, Mme Gertrude Mongella, dirige l'action en faveur de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant au sein de l'Union africaine et au Parlement panafricain à Johannesburg. “Assurer des soins essentiels à chaque femme, à chaque bébé et à chaque enfant d'Afrique dépendra de nous, les utilisateurs de cette publication. Nous avons un rôle à jouer en tant que gouvernements pour diriger, en tant que responsables politiques pour garantir des interventions essentielles et assurer l'équité, en tant que partenaires et donateurs pour soutenir les programmes," a-t-elle déclaré.

Les auteurs avertissent que les occasions de sauver des vies de nouveau-nés à l'intérieur de programmes existants sont souvent manquées: par exemple, si les deux tiers des femmes en Afrique reçoivent des soins prénatals, elles ne sont que 10% à bénéficier d'un traitement préventif contre le paludisme et 1% seulement des mères vivant avec le VIH se voient administrer le traitement recommandé pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH/SIDA.

Le rapport révèle que les deux tiers des décès de nouveau-nés en Afrique subsaharienne — près de 800,000 bébés par an — pourraient être évités si 90 pour cent des femmes et des bébés bénéficiaient d'interventions sanitaires praticables et peu-coûteuses. Il s'agit notamment de vacciner les femmes contre le tétanos, d'assurer la présence d'accoucheurs expérimentés, de traiter rapidement les infections du nouveau-né et d'apprendre aux mères à appliquer des mesures d'hygiène appropriées, à dispenser à leurs bébés la chaleur dont ils ont besoin et à les allaiter. Sauver des vies ne coûterait qu'environ US $ 1.39 par tête — ou US $1 milliard par an. Selon le rapport, cette dépense profiterait aussi à d'autres, en particulier au million d'enfants mort-nés et aux 250,000 mères qui perdent également la vie chaque année.

 

Informations supplémentaires

pdf: http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2006/pr70/fr/index.html

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