MOZAMBIQUE: Une loi contre le trafic humain

[16 aoĂ»t 2007] - Plus de 1.000 Mozambicains, y compris des enfants, sont trafiquĂ©s vers l’Afrique du Sud chaque annĂ©e oĂč ils sont obligĂ©s de s’adonner Ă  la prostitution ou de fournir de la main-d’Ɠuvre gratuite ou bon marchĂ©. En rĂ©ponse, le gouvernement mozambicain a approuvĂ© fin juillet une nouvelle loi qui fera du trafic humain un crime passible de lourdes peines de prison.

Le trafic humain en Afrique australe, spĂ©cialement celui des femmes et des enfants pour travailler principalement dans des hĂŽtels de passe ou parfois bĂ©nĂ©volement, ou pour offrir une main-d’Ɠuvre bon marchĂ© dans l’agriculture, serait en augmentation.

L’Organisation internationale des migrations (OIM) a estimĂ© dans une Ă©tude que plus de 1.000 femmes et enfants mozambicains sont trafiquĂ©s vers l’Afrique du Sud chaque annĂ©e. ’’Le nombre augmente’’, affirme Nelly Chimedza, directrice adjointe du Programme d’assistance de l’Afrique australe contre le trafic dans le bureau de l’OIM Ă  Maputo, la capitale mozambicaine.

Le projet de loi mozambicain sera adoptĂ© au cours de la prochaine session du parlement en septembre de cette annĂ©e. Chimedza remarque que ’’c’est un exploit majeur, spĂ©cialement comme jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu une preuve pour ces genres d’activitĂ©s au Mozambique’’.

Plus de travail Ă  faire

Toutefois, Chimedza avertit que mĂȘme si les parlementaires votent le projet de loi, il y a encore plus de travail Ă  faire avant qu’on ait une garantie que les trafiquants seront traduits en justice. ’’Le dĂ©fi sera de faire circuler l’information sur la loi pour que les gens sachent que le trafic est un crime’’.

Mais, mĂȘme si les gens le savent, ’’la peur et la honte’’ persisteront, ajoute-t-elle. Beaucoup de victimes des trafiquants ne veulent pas parler de leur expĂ©rience, pas mĂȘme aux membres de leur famille proche.

’’Ils veulent garder les histories pour eux-mĂȘmes. Ils se stigmatisent eux-mĂȘmes, spĂ©cialement comme l’abus sexuel y est souvent impliquĂ©. Ils veulent traverser le processus de guĂ©rison, seuls, comme Sonia est en train de le faire’’, explique Chimedza.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) soutient des campagnes de sensibilisation au sein des agents chargĂ©s de la mise en Ɠuvre de la loi, des responsables des communautĂ©s, des parents, des jeunes femmes et des enfants.

’’Les gens ne sont pas suffisamment informĂ©s de la question du trafic et des risques y affĂ©rents’’, dĂ©clare Mioh Nemeto, spĂ©cialiste de la protection de l’enfant pour l’UNICEF.

La pauvreté

’’C’est particuliĂšrement difficile comme la pauvretĂ© est l’une des causes sous-jacentes de l’existence du trafic. On raconte probablement aux gens que s’ils donnent leurs enfants pour qu’ils travaillent en Afrique du Sud, ils auront Ă©galement la possibilitĂ© d’aller Ă  l’école’’.

Nemeto ajoute que ce n’est pas facile de mettre les choses au clair dans la communautĂ© parce que le trafic est entourĂ© de mystĂšre. ’’Nous ne savons pas exactement ce qui ce passe et, sans preuve, il est difficile de rĂ©diger des messages appropriĂ©s pour des communautĂ©s’’.

En réalité, on sait également peu de choses au sujet du sort de la plupart des victimes.

Informations supplémentaires

pdf: http://www.humanrights-geneva.info/article.php3?id_article=2084

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