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Summary: Des milliers de manifestants en faveur de la démocratie ont défilé, vendredi 1er avril, dans plusieurs villes de Syrie, déçus par l'absence de toute annonce de réformes, alors que la rébellion en Libye s'est dite prête pour la première fois à une trêve sous conditions. Libye : les combats continuent autour de Brega, les insurgés prêts à une trêve En Libye, où le front entre rebelles et forces du dirigeant Mouammar Kadhafi se situait vendredi près du site pétrolier de Brega, les insurgés se sont dits prêts à un cessez-le-feu à deux conditions : "que nos frères dans les villes de l'Ouest puissent s'exprimer librement et que les forces (pro-Kadhafi) qui assiègent nos villes se retirent", a déclaré Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition, à Benghazi. Le gouvernement libyen a rejetté, vendredi soir, les conditions de cette trêve et a affirmé que ses troupes ne quitteraient pas les villes. Selon le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, "le plus gros problème [de la coalition] ces trois ou quatre derniers jours a été le temps". Cela a réduit l'efficacité des avions chargés des frappes, qui parfois ne peuvent pas "voir les cibles avec précision". Si les troupes de la coalition ont marqué des points sur le terrain, Mouammar Kadhafi a en revanche subi un revers important sur le plan politique avec la défection mercredi de son ministre des affaires étrangères Moussa Koussa, une des principales figures du régime. En Syrie, au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées vendredi par des tirs des forces de l'ordre à Douma, ville située à 15 km de Damas, où des manifestants s'étaients rassemblés, selon un témoin. Des protestations ont eu lieu dans le Nord, le Sud et à Damas, deux jours après un discours du président Bachar Al-Assad, qui a déçu l'opposition. Le chef de l'Etat n'a annoncé aucune réforme pour calmer la contestation sans précédent contre son régime lancée le 15 mars. Pour la première fois, des défilés se sont déroulés dans la région à majorité kurde du Nord, à Qamishli, Amouda et Hassaké, selon un militant de défense des droits de cette minorité kurde dont les membres se sont vus dénier depuis un demi-siècle la nationalité syrienne. Dans le sud, à Deraa, épicentre de la contestation où plus de cent personnes ont péri depuis le début du mouvement selon des militants des droits de l'homme, des fidèles ont manifesté devant le palais de justice. Ils ont scandé "la mort plutôt que l'humiliation", ainsi que des mots d'ordre contre le régime. A Lattaquié, au nord-ouest de Damas, qui avait été également le théâtre de sanglants affrontements, deux cents personnes ont manifesté en faveur de la liberté. Dans le sud de la péninsule Arabique, au Yémen, le président Saleh, qui refuse de quitter le pouvoir sous la pression de la rue, s'est engagé à défendre son peuple lors d'une brève apparition devant ses partisans. "Ces millions de Yéménites qui ont afflué de toutes les provinces disent oui au président Saleh", a lancé un imam dans son prêche, accusant l'opposition de chercher à entraîner le pays "dans la sédition, l'effusion de sang et la guerre civile". "Résistez jusqu'au départ de ce régime corrompu", a répliqué un autre imam devant l'autre manifestation de protestation. Une forte mobilisation de contestation a été enregistrée aussi dans des villes du Sud, du Centre et au bord de la mer Rouge. Dans le sultanat d'Oman, un manifestant a été tué par des tirs de la police qui a dispersé un cortège de manifestants demandant la libération de prisonniers dans le port de Sohar, à 200 km au nord de la capitale Mascate, selon des témoins. En Egypte, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur l'emblématique place Tahrir au Caire pour appeler à "sauver la révolution" qui a renversé le président Hosni Moubarak et "purifier" le pays des restes de l'ancien régime. De moindre importance, une manifestation de centaines de jeunes appelant à des réformes s'est déroulée à Amman, alors qu'une cinquantaine de loyalistes scandaient des slogans à la gloire du roi Abdallah II, sous l'œil vigilant des forces de sécurité.
Au Yémen, alors que la contestation du président Ali Abdallah Saleh entrait dans son troisième mois, partisans et adversaires du chef de l'Etat se sont mobilisés massivement à Sanaa où les forces de sécurité et l'armée ont déployé un dispositif sans précédent dans la crainte d'affrontements.