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Summary: En 2006, la situation est moins grave quâen 2005, mais certaines rĂ©gions sont dĂ©munies, et les prochaines rĂ©coltes nâarriveront pas avant septembre ou octobre.
[PARIS, 6 juillet 2006] - Quâest-ce quâont donnĂ© les derniĂšres rĂ©coltes au Niger ? Les rĂ©coltes de lâautomne 2005 ont Ă©tĂ© globalement bonnes par rapport aux autres annĂ©es. La situation est bien meilleure que lâan dernier. Mais il y a des disparitĂ©s, avec des poches dâinsĂ©curitĂ© alimentaire qui subsistent. Ce sont toujours les mĂȘmes rĂ©gions qui manquent le plus : celles de Maradi, de Zinder, de Tahoua, de Diffa, qui sont pourtant des rĂ©gions agricoles. Quelle est la pĂ©riode de lâannĂ©e la plus critique pour les NigĂ©riens ? Quelle est la rĂ©ponse dâurgence apportĂ©e Ă la malnutrition par lâUnicef et ses partenaires ? LâUnicef et ses partenaires prĂ©voient de soigner 500 000 enfants au cours de lâannĂ©e 2006. Il y a un dĂ©pistage de la malnutrition dans les villages, effectuĂ© par plusieurs partenaires humanitaires. Les enfants sont pesĂ©s, leur Ă©tat peut ĂȘtre jugĂ© satisfaisant ou bien relever de la malnutrition aiguĂ«, modĂ©rĂ©e ou sĂ©vĂšre. En cas de malnutrition modĂ©rĂ©e, ils sont suivis par un CRENA (centre de rĂ©cupĂ©ration nutritionnelle ambulante) : une Ă©quipe passe chaque semaine au village, lâenfant est pesĂ©, une ration alimentaire est distribuĂ©e et le rendez-vous est pris pour la semaine suivante. En cas de malnutrition sĂ©vĂšre, les enfants sont hospitalisĂ©s dans les chefs lieux de dĂ©partements, dans un CRENI, centre de rĂ©cupĂ©ration nutritionnelle intensive, oĂč en plus du programme nutritionnel ils sont soignĂ©s contre les maladies quâils ont contractĂ©es en raison de leur extrĂȘme fragilitĂ©, diarrhĂ©es, pneumonies, etc. Nous essayons dâavoir un suivi des enfants une fois rĂ©tablis, surtout pour les cas de malnutrition sĂ©vĂšre. Une ration de protection et de santĂ© est distribuĂ©e en fin de prise en charge : elle est censĂ©e les mettre hors de danger pour les deux mois Ă venir. Des rendez-vous sont pris sur plusieurs mois. Nos Ă©valuations font Ă©tat de bons rĂ©sultats. En marge des actions de nutrition thĂ©rapeutique, comment se dĂ©roule la campagne de distribution de supplĂ©ments alimentaires qui cible 234 000 enfants de moins de trois ans ? Succinctement, quelles sont les autres actions menĂ©es par lâUnicef pour la santĂ© des enfants en matiĂšre de vaccination, de lutte contre le paludisme, etc ? Il y a eu de gros progrĂšs dans la vaccination de base des enfants de moins dâun an. Entre 2000 et 2005, leur taux de vaccination est passĂ© de 20 Ă 80 pour cent. Câest le rĂ©sultat du travail conjoint du gouvernement et de lâUnicef, qui fournit les vaccins. Dâautre part, des maladies comme la diarrhĂ©e et la pneumonie sont prises en charge dans les quelque 800 centres et cases de santĂ© existant Ă travers le pays. Une attention est portĂ©e Ă la santĂ© maternelle, Ă travers notamment les consultations prĂ©natales : il y a des activitĂ©s fixes au niveau des centres de santĂ© mais des Ă©quipes avancĂ©es viennent aussi au devant de la population dans les villages. Câest lâoccasion aussi de faire des tests VIH et dâagir Ă©ventuellement en matiĂšre de prĂ©vention de la transmission du virus de la mĂšre Ă lâenfant. Dâautre part, des moustiquaires sont distribuĂ©es pour lutter contre le paludisme. Quels sont les transformations de long terme, par exemple sur le plan politique, dont le Niger aurait besoin pour rĂ©soudre la malnutrition ? La promotion de lâallaitement ne va-t-elle pas Ă lâencontre de la prĂ©vention du sida ? Quelles autres transformations faut-il promouvoir Ă plus long terme ? Il y a beaucoup Ă faire. Il faut une politique de dĂ©veloppement agricole pour que les rĂ©coltes donnent un meilleur rendement. Il faudrait Ă©galement favoriser la gestion des stocks. Les banques cĂ©rĂ©aliĂšres instituĂ©es avec lâappui de lâUnicef vont dans le bon sens. Dans les villages, lâUnicef donne un stock de cĂ©rĂ©ales, gĂ©nĂ©ralement Ă un groupe de femmes. Elles peuvent revendre ce stock Ă un prix modĂ©rĂ© (loin des prix inabordables du marchĂ©). Le remboursement peut se faire Ă la prochaine rĂ©colte.  Informations supplĂ©mentaires
Câest maintenant. Les rĂ©coltes se font en septembre-octobre. Quand lâessentiel des vivres a Ă©tĂ© consommĂ©, gĂ©nĂ©ralement Ă partir du mois de juin, vient la pĂ©riode de soudure oĂč le manque se fait ressentir car les rĂ©coltes suivantes ne seront disponibles quâen septembre-octobre. La saison des pluies commence maintenant. Elle est mĂȘme un peu en retard sur les autres annĂ©es, puisque 40% seulement des villages ont pu semer. Les autres devront semer plus tard, ce qui repoussera la rĂ©colte sans doute au mois dâoctobre, rallongeant ainsi la pĂ©riode de soudure. Les paysans qui se sont appauvris au fil des crises voient leur statut empirer, ce qui entraĂźne chez les enfants une aggravation de la malnutrition aiguĂ«.
La campagne a pour but dâĂ©viter que les enfants les plus vulnĂ©rables ne tombent dans la malnutrition aiguĂ«. Elle dĂ©bute maintenant. Elle associe, lâUnicef, le PAM et plusieurs ONG. Elle vise les villages qui sont situĂ©s dans un rayon supĂ©rieur Ă dix kilomĂštres autour des bourgs oĂč sont basĂ©s les CRENA et qui sortent donc du champ de visites de ces centres ambulants. Cette fois-ci, des Ă©quipes passeront une fois par mois, Ă trois reprises (en juillet, en aoĂ»t et en septembre) et distribueront Ă tous les enfants de moins de trois ans des rations dâUNIMIX (farine hautement nutritive enrichie en vitamines et minĂ©raux) et des supplĂ©ments alimentaires BP5 (biscuits protĂ©iniques). Dans les cas de malnutrition sĂ©vĂšre, les enfants seront envoyĂ©s vers les CRENI oĂč lâalimentation thĂ©rapeutique dont ils bĂ©nĂ©ficient est le plumpyânut.
Une politique de prise en charge de la malnutrition aiguĂ« est indispensable mais pas suffisante. Il faut y ajouter une politique de prĂ©vention, qui passerait par la promotion de lâallaitement maternel exclusif (jusquâĂ 6 mois), lâĂ©ducation nutritionnelle des parents (les enfants doivent consommer des lĂ©gumes, des ĆufsâŠ) et la promotion de lâespacement des naissances. Le taux de fĂ©conditĂ© est de 8 enfants par femme : câest trop, et pour elles, et pour les enfants dont elle ne peuvent pas sâoccuper aussi longtemps quâils en auraient besoin.
Le Niger a une sĂ©roprĂ©valence relativement faible : autour de 1 pour cent. LâUnicef promeut lâallaitement parce que nous considĂ©rons que le risque pour des enfants Ă©levĂ©s au sein dâattraper le sida est moindre que celui de mourir de diarrhĂ©es ou dâautres maladies sâils sont privĂ©s de lait maternel. Ăa ne nous empĂȘche pas dâĂȘtre vigilants sur le dĂ©pistage du VIH chez les femmes enceintes.
Owner: Interview du Coordonnateur des programmes de lâUnicef au Niger, Isselmou Ould Boukhary. pdf: http://www.unicef.fr/accueil/sur-le-terrain/pays/afrique-de-l-ouest-et-c...