MADAGASCAR: Boom minier - Les droits des enfants menacés

La croissance du secteur minier expose les enfants à de nombreux risques. Des stratégies sont actuellement en conception pour éviter le pire.

Une situation inquiétante menace les enfants à Madagascar. Une récente étude faite par le Bureau international du travail (BIT) et l'UNICEF montre que le développement de l'exploitation minière peut favoriser le travail et l'exploitation des enfants.

La croissance des projets miniers peut violer les droits fondamentaux des enfants dont le droit à l'éducation, le droit à l'identité et le droit d'être protégé de toutes formes de violence et d'exploitation économique. « Beaucoup de zones d'exploitation minière sont loin des écoles publiques alors que les parents encouragent souvent leurs enfants à fréquenter ces zones pour gagner de l'argent », constate un ancien chef de fokontany près du gisement de tourmaline d'Ambatofitorahana.

Véritable risque

« Le développement du secteur représente véritablement un risque pour la protection de l'enfant et accroît sa vulnérabilité. Tous les partenaires, à tous les niveaux, doivent se mobiliser pour mettre en oeuvre des mesures structurées », explique Francesco d'Ovidio, conseiller technique principal du Programme international de lutte contre le travail des enfants.

Tout le monde se rappelle de la situation dans les zones d'exploitation de saphir d'Ilakaka et de Sakaraha, où la majorité des enfants qui travaillent ont moins de 15 ans. Dans ces mines, 79 pour cent des enfants affirment avoir travaillé dans des espaces confinés et dangereux. Un enfant mineur y gagne environ 1 000 Ariary par jour.

Bruno Maes, représentant de l'UNICEF à Madagascar, appelle toutes les entreprises du secteur à instaurer un environnement qui protège l'enfant. « La responsabilité sociale doit être mise en valeur avec la croissance du secteur minier », ajoute-t-il.
Le projet Ambatovy, un des grands projets miniers du pays, assure qu'aucune personne mineure ne peut travailler chez eux. « Les procédures d'embauche ne le permettent pas. D'ailleurs, toutes les mesures sont déjà prises », souligne Jean Aimé Rakotoarisoa, directeur social du projet Ambatovy.

Sept sites cibles

Sept sites sont identifiés comme prioritaires pour les actions de lutte contre le travail des enfants. Ceux d’Antanimbary, dans la région de Betsiboka, d’Andilamena dans la région d’Alaotra Mangoro et de Betafo dans la région du Vakinankaratra ; ainsi que d'autres sites dans les régions de Diana, Atsimo Andrefana, Ihorombe, Betsiboka et Anosy.

Le gouvernement malgache, avec le programme IPEC du Bureau international du travail (BIT) et l'UNICEF, comptent y intervenir pour voir de près la situation et faire le diagnostic avec les acteurs locaux.

Informations supplémentaires

 

pdf: http://www.lexpressmada.com/display.php?p=display&id=18004

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