LIBAN: Il faut renforcer la lutte contre les armes Ă  sous-munitions

Summary: Plus de 100 enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou mutilĂ©s par des sous-munitions au Liban depuis 2006, a dit Ă  IRIN un haut-gradĂ© de l’armĂ©e lors d’une confĂ©rence internationale sur les armes Ă  sous-munitions qui s’est tenue rĂ©cemment Ă  Beyrouth.

[Le 25 septembre 2011] - Depuis 2006, les sous-munitions ont tuĂ© ou blessĂ© 408 civils libanais, incluant 115 enfants, a dit Ă  IRIN le commandant Pierre Bou Maroun en marge de la deuxiĂšme rĂ©union des États parties Ă  la Convention sur les armes Ă  sous-munitions, qui s’est achevĂ©e le 16 septembre. M. Bou Maroun dirige le Centre rĂ©gional d’action contre les mines (Regional Mine Action Centre, RMAC) des Forces armĂ©es libanaises, situĂ© Ă  Nabatiyeh.

Le RMAC s’occupe de coordonner toutes les opĂ©rations de dĂ©minage rĂ©alisĂ©es dans le pays.

Le prĂ©sident libanais Michel Sleiman a pris la parole pendant la rĂ©union pour qualifier les sous-munitions d’« arme de guerre mĂ©prisable » conçue pour « tuer et mutiler la population civile » Ă  long terme. Il a par ailleurs ajoutĂ© que l’État libanais « mettrait tout en Ɠuvre » pour faire respecter la Convention, « en particulier en ce qui concerne l’assistance aux victimes et le nettoyage du territoire ».

La rĂ©union a rassemblĂ© des reprĂ©sentants de plus de 115 gouvernements, des Nations Unies, des organisations de la sociĂ©tĂ© civile et des survivants des armes Ă  sous-munitions afin de discuter des moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour satisfaire les principales obligations de la Convention.

« Les gouvernements doivent dĂ©montrer qu’ils respectent leurs engagements et mettent en Ɠuvre tout un train de mesures urgentes pour Ă©liminer les armes Ă  sous-munitions et contrer les effets que ces armes inhumaines ont sur les civils dans le monde entier », a dit Steve Goose, vice-prĂ©sident de la Coalition contre les sous-munitions (Cluster Munitions Coalition, CMC) et directeur de la division Armes de Human Rights Watch.

Le Liban et la Tunisie sont les seuls pays arabes Ă  avoir ratifiĂ© la Convention. Si l’Irak l’a signĂ©e, il ne l’a cependant pas encore ratifiĂ©e.

Selon la CMC, l’Irak et le Liban sont les plus durement touchĂ©s dans la rĂ©gion Moyen-Orient/Afrique du Nord, mais la Libye est le pays le plus rĂ©cemment contaminĂ©. Plus tĂŽt cette annĂ©e, les forces loyales Ă  Mouammar Kadhafi ont en effet utilisĂ© des armes Ă  sous-munitions pour combattre les rebelles.

Lors de la rĂ©union, il a Ă©tĂ© mentionnĂ© que la Convention avait permis la destruction d’environ 50 pour cent des sous-munitions qui existaient dans le monde. Au Liban, environ 66 pour cent des terres contaminĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©es et rendues aux habitants, a indiquĂ© la CMC.

Si le succĂšs de la Convention est impressionnant, quelque 80 pays ne l’ont cependant pas encore signĂ©e, incluant certains des plus grands fabricants, utilisateurs ou propriĂ©taires de stocks d’armes Ă  sous-munitions au monde, notamment IsraĂ«l, les États-Unis, la Chine, la Russie, le Pakistan et l’Inde, a rappelĂ© M. Goose.

Des tendances « encourageantes »

« Les tendances identifiées au cours des dix derniers mois sont encourageantes : elles montrent que prÚs de 65 millions de sous-munitions ont déjà été détruites grùce à la Convention et que les opérations de déminage se poursuivent », a dit Christine Beerli, vice-présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« Jusqu’à rĂ©cemment, les sous-munitions Ă©taient gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme des armes essentielles et les dommages inacceptables qu’elles entraĂźnent Ă©taient jugĂ©s inĂ©vitables », a-t-elle ajoutĂ©. « Mais l’expĂ©rience du Liban a tout changĂ© ».

En 2006, au cours des 72 derniĂšres heures d’un conflit qui a durĂ© 34 jours et alors que le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies avait dĂ©jĂ  adoptĂ© la rĂ©solution 1701, qui appelait Ă  la cessation immĂ©diate des hostilitĂ©s, IsraĂ«l a larguĂ© quatre millions de bombes Ă  sous-munitions sur le sud du Liban. Selon les Nations Unies, environ 40 pour cent d’entre elles n’ont pas explosĂ© au moment de l’impact. Elles se sont transformĂ©es de facto en mines antipersonnel et continueront de menacer la sĂ©curitĂ© des civils pendant plusieurs dizaines d’annĂ©es si elles ne sont pas retirĂ©es.

Selon un rapport de Human Rights Watch publiĂ© en 2008, les sous-munitions n’avaient pas Ă©tĂ© utilisĂ©es de maniĂšre aussi extensive dans le monde depuis la guerre du Golfe, en 1991. L’utilisation de ces armes par IsraĂ«l a eu pour effet de catalyser les efforts de la communautĂ© internationale pour les interdire.

pdf: http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?reportid=93812

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