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[NEW YORK, le 12 octobre 2006] - Beaucoup dâactes de violence perpĂ©trĂ©s contre les enfants restent dissimulĂ©s et sont souvent approuvĂ©s par la sociĂ©tĂ©, selon lâĂ©tude du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies sur la violence contre les enfants prĂ©sentĂ©e hier Ă lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâONU. Pour la premiĂšre fois, un document unique offre une vue gĂ©nĂ©rale de lâampleur et de lâĂ©tendue de la violence contre les enfants partout dans le monde. La violence contre les enfants comprend la violence physique, la violence psychologique, la discrimination, la nĂ©gligence et les mauvais traitements. Elle va des abus sexuels subis au foyer jusquâaux chĂątiments corporels et humiliants Ă lâĂ©cole; de lâusage de laniĂšres et autres instruments pour les attacher aux actes de brutalitĂ© commis par les forces de lâordre, de la maltraitance et la nĂ©gligence dans les institutions jusquâĂ la guerre des gangs dans les rues, de lâinfanticide au soi-disant « meurtre dâhonneur ». « La meilleure façon de traiter du problĂšme de la violence contre les enfants est de lâarrĂȘter avant mĂȘme quâelle ne se produise », affirme le professeur Paulo SĂ©rgio Pinheiro, lâexpert indĂ©pendant nommĂ© par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă la tĂȘte de lâĂ©tude. « Tout le monde a un rĂŽle Ă jouer dans cette affaire, mais les Etats doivent en assumer la responsabilitĂ© principale. Cela veut dire interdire toutes les formes de violence contre les enfants, oĂč que cette violence se produise et quel quâen soit lâauteur, et investir dans des programmes de prĂ©vention pour traiter de ses causes sous-jacentes. Les individus doivent rĂ©pondre de leurs actes, mais un cadre juridique solide ne sâoccupe pas seulement de sanctions; il sâagit de montrer de maniĂšre claire et nette que la sociĂ©tĂ© nâacceptera tout simplement pas la violence contre les enfants ». LâĂ©tude, dans laquelle se combinent les approches des droits humains, de la santĂ© publique et de la protection de lâenfance, est centrĂ©e sur cinq « cadres » dans lesquels sâexerce la violence : la maison et la famille, les Ă©coles et Ă©tablissements dâenseignement, les institutions (de soins et judiciaires), le lieu de travail et la communautĂ©. Les cas dâextrĂȘme violence contre les enfants peuvent faire la une de lâactualitĂ©, mais lâĂ©tude conclut que, pour de nombreux enfants, la violence fait partie de la routine, de leur rĂ©alitĂ© quotidienne. Bien que de nombreux cas de violence demeurent cachĂ©s ou ne soient pas signalĂ©s â et que les chiffres sous-estiment donc souvent lâampleur du problĂšme - les statistiques du rapport dressent un portrait stupĂ©fiant. Par exemple : Bien que les consĂ©quences puissent varier en fonction de la nature et de la sĂ©vĂ©ritĂ© des violences infligĂ©es, les rĂ©percussions Ă court et Ă long terme sont souvent graves et prĂ©judiciables. Les blessures physiques, affectives et psychologiques causĂ©es par des actes de violence peuvent avoir de graves consĂ©quences sur le dĂ©veloppement dâun enfant, sa santĂ© et sa capacitĂ© dâapprentissage. Des Ă©tudes ont montrĂ© quâun enfant qui a subi des violences dans son enfance risquait plus dâadopter des comportements Ă risque pour la santĂ©, comme le tabagisme, lâabus dâalcool et de drogue, lâinactivitĂ© physique et de devenir obĂšse. Ces comportements eux-mĂȘmes contribuent Ă certaines des causes principales de maladie et de mort comme le cancer, la dĂ©pression, le suicide et les troubles cardio-vasculaires. « Quel que soit le lieu oĂč se produisent ces violences, la famille, lâĂ©cole, la communautĂ©, les institutions ou le lieu de travail, les agents de santĂ© sont en premiĂšre ligne pour combattre la violence contre les enfants », affirme Anders Nordström, Directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim de lâOMS. « Nous devons contribuer Ă prĂ©venir ces actes de violence et nous assurer que lĂ oĂč ils se produisent, les enfants reçoivent les meilleurs soins possibles pour en attĂ©nuer les effets. Les Etats devraient poursuivre des politiques et programmes qui ont fait leurs preuves pour combattre les facteurs Ă lâorigine de cette violence et veiller Ă ce que des ressources adĂ©quates soient affectĂ©es Ă la lutte contre leurs causes sous-jacentes, tout en surveillant le rĂ©sultat de ces efforts. » « La violence contre les enfants est une violation de leurs droits humains, une rĂ©alitĂ© troublante de nos sociĂ©tĂ©s », affirme Louise Arbour, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de lâhomme. « Elle ne peut jamais se justifier, que ce soit pour des raisons disciplinaires ou par tradition culturelle. Il nâexiste pas de niveau de violence « raisonnable » qui soit acceptable. La violence contre les enfants lĂ©galisĂ©e dans un certain contexte crĂ©e un risque de tolĂ©rance de la violence contre les enfants au niveau gĂ©nĂ©ral ». « La violence a un effet durable non seulement sur les enfants et leurs familles, mais aussi sur les communautĂ©s et les nations », affirme la Directrice gĂ©nĂ©rale de lâUNICEF Ann M. Veneman. « Nous nous fĂ©licitons de cette Ă©tude globale sur lâimpact de la violence contre les enfants ». Le rapport de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale recommande un vaste ensemble de mesures Ă adopter pour empĂȘcher la violence contre les enfants et y rĂ©agir dans tous les cadres oĂč elle se produit. Douze recommandations capitales traitent de secteurs comme les stratĂ©gies et systĂšmes nationaux, la collecte de donnĂ©es et la dĂ©finition des responsabilitĂ©s. Au niveau mondial, le rapport recommande quâun ReprĂ©sentant spĂ©cial chargĂ© de la question de la violence contre les enfants soit nommĂ© pour un mandat initial de quatre ans, avec pour mission dâĂȘtre un militant de haut niveau qui encouragera la prĂ©vention et lâĂ©limination de toutes les violences contre les enfants et la coopĂ©ration et le suivi dans ce domaine.  A propos de lâĂ©tude du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies sur la violence contre les enfants En 2001, lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale a demandĂ© au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de se livrer à « une Ă©tude approfondie de la question de la violence contre les enfants ». Le professeur Paulo SĂ©rgio Pinheiro, expert indĂ©pendant, a Ă©tĂ© par la suite nommĂ© Ă la tĂȘte de cette Ă©tude, en collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de lâhomme, le Fonds des Nations Unies pour lâenfance (UNICEF) et lâOrganisation mondiale de la SantĂ© (OMS).  En Belgique La Belgique a Ă©tĂ© fortement impliquĂ©e dans tout le processus de prĂ©paration de cette Etude, en rĂ©pondant au questionnaire envoyĂ© au gouvernement en 2004, en participant Ă la Consultation rĂ©gionale des pays dâEurope et dâAsie centrale en juillet 2005 (Ljubljana) et en finançant une partie de lâEtude. Les organisations de dĂ©fense des droits de lâenfant ont Ă©galement suivi de prĂšs tout le processus de prĂ©paration et de suivi de lâEtude des Nations Unies sur la violence Ă lâĂ©gard des enfants. UNICEF Belgique en collaboration avec le DĂ©lĂ©guĂ© GĂ©nĂ©ral aux droits de lâenfant, la Kinderrechtencommissaris organiseront une confĂ©rence sur la violence Ă lâĂ©gard des enfants en dĂ©cembre 2006. Dâautres experts en matiĂšre de droits de lâenfant tels que la Coordination des ONG pour les droits de lâenfant, la Kinderrechtencoalitie Vlaanderen et lâAssociation pour les Nations Unies accorderont Ă©galement leur collaboration lors de cette confĂ©rence. Â