LAOS : Jusqu’à 27 personnes d’ethnie hmong, dont 22 enfants, « retrouvĂ©s »

[LAOS, 28 Mars 2007] - Le 8 mars, les autoritĂ©s laotiennes ont dĂ©clarĂ© publiquement avoir « retrouvĂ© » 21 jeunes femmes et filles qui avaient disparu depuis dĂ©cembre 2005, sans pour autant rĂ©vĂ©ler oĂč elles se trouvaient actuellement. On reste sans nouvelles de six autres personnes. Selon les informations reçues, ces 27 personnes ont Ă©tĂ© dĂ©tenues au secret dans des conditions Ă©pouvantables et ont Ă©tĂ© victimes de mauvais traitements, voire de torture.

Les 21 jeunes femmes et filles faisaient partie d’un groupe de 27 demandeurs d’asile d’ethnie hmong que les autoritĂ©s thaĂŻlandaises ont renvoyĂ©s de force au Laos le 5 dĂ©cembre 2005. On pense que ces personnes ont Ă©tĂ© dĂ©tenues arbitrairement dans une prison rattachĂ©e Ă  une base militaire prĂšs de Paksen, Ă  200 kilomĂštres Ă  l’est de Vientiane, la capitale. Les cinq jeunes hommes arrĂȘtĂ©s avec le groupe, qui ont initialement Ă©tĂ© dĂ©tenus Ă  Vientiane, ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s vers mai 2006 dans un centre de dĂ©tention de Phong Saly, dans le nord du Laos.

Avant leur renvoi forcĂ©, ces personnes vivaient avec leurs familles dans un camp de rĂ©fugiĂ©s improvisĂ© dans le village de Huay Nam Khao (province de Phetchabun, dans le nord de la ThaĂŻlande), oĂč quelque 7 000 ressortissants laotiens de l’ethnie hmong cherchent Ă  obtenir le statut de rĂ©fugiĂ©s. Elles ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es le 28 novembre 2005 par la police thaĂŻlandaise alors qu’elles revenaient d’une Ă©glise situĂ©e en dehors du camp.

Les autoritĂ©s laotiennes et thaĂŻlandaises seraient en train d’élaborer un plan pour que les 21 jeunes filles et jeunes femmes puissent rejoindre leurs familles. Elles ont niĂ© toute responsabilitĂ© sur ces personnes, tout en affirmant s’occuper d’elles pour des raisons humanitaires.

 

INFORMATIONS GÉNÉRALES

 

Les quelque 7 000 Laotiens de la minoritĂ© ethnique hmong qui vivent dans le camp de la province de Phetchabun ont commencĂ© Ă  y affluer en 2004 ; ils affirment avoir Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  des persĂ©cutions dans leur pays en raison de leurs liens avec d’anciens rebelles, qui ont pris les armes contre le rĂ©gime laotien Ă  son arrivĂ©e au pouvoir, en 1975. Ces groupes Ă©manaient d’une faction armĂ©e ayant combattu auprĂšs des États-Unis pendant la guerre du ViĂȘt-Nam et les affrontements qui en ont dĂ©coulĂ© au Laos. On estime qu’à cette Ă©poque, environ un tiers des membres de la minoritĂ© hmong (300 000 personnes en 1970, selon certaines estimations) a fui Ă  l’étranger, la grande majoritĂ© d’entre eux s’étant installĂ©s aux États-Unis en tant que rĂ©fugiĂ©s.

Quelques milliers de Hmongs, dont des femmes, des enfants et des personnes ĂągĂ©es, vivent toujours dans la jungle, oĂč ils se cachent de l’armĂ©e laotienne. Celle-ci continuerait de les attaquer, bien qu’ils ne constituent manifestement plus une menace militaire pour le gouvernement laotien. Les familles et communautĂ©s qui vivent dans la jungle se battent quotidiennement pour survivre malgrĂ© la malnutrition, les maladies, les blessures de balles et d’éclats d’obus et l’absence de soins mĂ©dicaux.

Le Laos et la ThaĂŻlande sont parties Ă  la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, en vertu de laquelle ils ont l’obligation de veiller Ă  ce que « l’enfant ne soit pas sĂ©parĂ© de ses parents contre leur grĂ©, Ă  moins que les autoritĂ©s compĂ©tentes ne dĂ©cident, sous rĂ©serve de rĂ©vision judiciaire et conformĂ©ment aux lois et procĂ©dures applicables, que cette sĂ©paration est nĂ©cessaire dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant » et Ă  ce que « nul enfant ne soit privĂ© de libertĂ© de façon illĂ©gale ou arbitraire ».

En tant que partie Ă  la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, les autoritĂ©s laotiennes ont l’obligation lĂ©gale de n’encourager, dĂ©fendre ou appuyer aucune forme de discrimination raciale. En 2005, le ComitĂ© des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale s’est inquiĂ©tĂ© des informations faisant Ă©tat d’actes de violence contre la minoritĂ© hmong, y compris les enfants.

Informations supplémentaires

pdf: http://www.amnestyinternational.be/doc/article10367.html

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