IRAN: Amnesty International condamne la derniĂšre exĂ©cution d’un mineur dĂ©linquant

Amnesty International condamne l’exĂ©cution par les autoritĂ©s iraniennes de Gholamreza H., pendu Ă  Ispahan dans la matinĂ©e du 29 octobre 2008. D’aprĂšs les Ă©lĂ©ments dont dispose l’organisation, il s’agit du septiĂšme mineur dĂ©linquant exĂ©cutĂ© en Iran depuis le dĂ©but de l’annĂ©e.

L’exĂ©cution de mineurs dĂ©linquants bafoue les obligations qui incombent Ă  l’Iran en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et Ă  la Convention relative aux droits de l’enfant. En effet, l’article 6-5 du PIDCP prĂ©cise que les États ne peuvent imposer une sentence de mort pour des crimes commis par des personnes ĂągĂ©es de moins de dix-huit ans.

Gholamreza H., ressortissant afghan, Ă©tait ĂągĂ© de dix-neuf ans lorsqu’il a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, mais n’avait que dix-sept ans, et Ă©tait par consĂ©quent mineur, au moment oĂč le crime pour lequel il a Ă©tĂ© reconnu coupable a Ă©tĂ© commis. Il s’agit du meurtre de Shir Agha Hoseini, lui aussi Afghan, poignardĂ© le 29 novembre 2006. Gholamreza H. a Ă©tĂ© jugĂ© par la chambre 17 du tribunal pĂ©nal d’Ispahan et condamnĂ© Ă  mort. Il aurait avouĂ© ce meurtre, affirmant que la victime avait harcelĂ© sa sƓur et insultĂ© son « honneur » et qu’il avait achetĂ© un couteau et organisĂ© une rencontre avec le jeune homme avant de le poignarder. Sa condamnation a Ă©tĂ© confirmĂ©e par la chambre 33 de la Cour suprĂȘme et par l’Ayatollah Mahmoud Hashemi Shahroudi, responsable du pouvoir judiciaire en Iran. Dans un communiquĂ© de presse publiĂ© sur leur site Internet, les autoritĂ©s judiciaires d’Ispahan ont annoncĂ© que Gholamreza H. avait Ă©tĂ© mis Ă  mort dans la matinĂ©e du 29 octobre 2008.

Amnesty International continue de demander que cessent toutes les exécutions de mineurs délinquants.

ComplĂ©ment d’information

Le 16 octobre 2008, Hossein Zabhi, procureur gĂ©nĂ©ral adjoint aux affaires judiciaires, a laissĂ© entendre que les autoritĂ©s iraniennes mettraient fin aux exĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants, assurant que plus aucune personne ĂągĂ©e de moins de dix-huit ans ne serait exĂ©cutĂ©e Ă  l’avenir. Toutefois, deux jours plus tard, il a fait une autre dĂ©claration nuançant fortement la premiĂšre. Dans cette nouvelle dĂ©claration du 18 octobre, il a expliquĂ© que la qisas (ou rĂ©paration) – terme utilisĂ© par les autoritĂ©s iraniennes en cas d’exĂ©cution judiciaire pour meurtre, dans le cadre d’une procĂ©dure qui, selon le gouvernement, concerne deux parties civiles – « ne relevait pas du gouvernement mais de la partie civile ». Ce qui signifie que des mineurs dĂ©linquants pourront ĂȘtre exĂ©cutĂ©s si la famille de la victime l’exige.

Le 20 octobre, Amnesty International a appelĂ© le Guide suprĂȘme de la RĂ©publique islamique d'Iran, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, Ă  intervenir de toute urgence. Il est habilitĂ© Ă  statuer sur cette question et Ă  faire en sorte qu’une bonne fois pour toutes les mineurs dĂ©linquants ne puissent plus ĂȘtre exĂ©cutĂ©s par l’État, y compris ceux condamnĂ©s au titre de la qisas pour meurtre.

L’Iran a procĂ©dĂ© Ă  l’exĂ©cution judiciaire de personnes ĂągĂ©es de moins de dix-huit ans, tout comme Ă  celle de mineurs dĂ©linquants ĂągĂ©s de plus de dix-huit ans au moment de leur exĂ©cution. Il y a au moins 130 mineurs dĂ©linquants dans les quartiers des condamnĂ©s Ă  mort en Iran. Amnesty International craint que ce chiffre ne soit beaucoup plus Ă©levĂ© dans la rĂ©alitĂ©. Depuis 1990, les autoritĂ©s iraniennes ont exĂ©cutĂ© au moins 40 mineurs dĂ©linquants, dont huit en 2007 et au moins sept en 2008. À la connaissance d’Amnesty International, aucun autre pays n’a procĂ©dĂ© Ă  l’exĂ©cution d’un mineur dĂ©linquant en 2008.

Voir : Iran. Les autorités ont joué sur les mots : la pendaison est toujours possible pour les mineurs, publié le 20 octobre 2008 : http://www.amnesty.org/fr/library/asset/MDE13/154/2008/fr/5c2e6af5-9fac-11dd-bac4-05bf76135d9f/mde131542008fra.html.  

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