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Summary: Dans sa dĂ©cision dâinterdire lâexploitation des enfants par la mendicitĂ©, le gouvernement du SĂ©nĂ©gal peut compter sur le soutien dâAmnesty international section SĂ©nĂ©gal. Seulement, ce soutien est au conditionnel
mnesty international SĂ©nĂ©gal soutient le gouvernement sur lâinterdiction de lâexploitation des enfants par la mendicitĂ©. Mais attention, ce soutien est assujetti de conditions. Conscient que lâenseignement coranique est un besoin pour prĂšs de 95 % des SĂ©nĂ©galais qui sont de confession musulmane et soucieux de donner une Ă©ducation religieuse Ă leurs enfants, Amnesty appelle le gouvernement Ă prendre de toute urgence les mesures suivantes : âPourvoir, au besoin avec lâaide des organisations non gouvernementale humanitaire, Ă la subsistance des enfants qui sont actuellement dans les daaras et qui ne peuvent plus mendier pour se nourrirâ. Aussi Amnesty demande de mettre en Ćuvre lâarrĂȘtĂ© gĂ©nĂ©ral portant connaissance de toutes les Ă©coles coraniques du pays pris en dĂ©but dâannĂ©e, en recensant tous les daaras qui existent sur le territoire national et en aidant les maĂźtres coraniques qui le veulent et qui remplissent les critĂšres requis Ă moderniser leurs daaras. Hormis ces prĂ©occupations, Amnesty international SĂ©nĂ©gal rĂ©affirme son soutien ferme au gouvernement sĂ©nĂ©galais dans sa dĂ©marche qui vise Ă Ă©radiquer lâexploitation par la mendicitĂ© des enfants Ă Dakar et sur toute lâĂ©tendue du territoire national. Lâorganisation de dĂ©fense des droits humains informe lâopinion dans un communiquĂ© qui nous est parvenu âque cette dĂ©cision relĂšve de lâobligation quâa lâEtat du SĂ©nĂ©gal de respecter les engagements quâil a souscrits au niveau international de protĂ©ger les droits de lâenfant. Plusieurs Etats Arabes et musulmans ont souscrit Ă lâinstar du SĂ©nĂ©gal Ă ces engagements et ne tolĂšrent pas que des enfants soient exploitĂ©s sur leur territoireâ. Amnesty international SĂ©nĂ©gal en appelle, par ailleurs, Ă la raison et au civisme des maĂźtres coraniques pour un respect strict de la loi. Elle sollicite auprĂšs dâeux dâengager le dialogue avec le gouvernement pour moderniser les daaras. Lâorganisation dâajouter que âla condamnation de la mendicitĂ© des enfants talibĂ©s nâest pas seulement le fait de la communautĂ© internationale, elle est aussi le fait de lâĂ©crasante majoritĂ© des SĂ©nĂ©galais, dont des guides religieux indignĂ©s par la condition de ces enfants convoyĂ©s des rĂ©gions lointaines et de pays voisins et exploitĂ©s sans scrupule par certains maĂźtres coraniques qui ne sont mus que par la recherche du profitâ. Un rappel des engagements du SĂ©nĂ©gal vis-Ă -vis de la communautĂ© internationale a Ă©tĂ© servi par lâorganisation. En effet, lâEtat du SĂ©nĂ©gal est partie Ă la convention internationale des droits de lâenfant de 1989, Ă la convention des Nations-Unies contre la criminalitĂ© transnationale organisĂ©e, Ă son protocole visant Ă prĂ©venir, rĂ©primer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, mais aussi au protocole additionnel contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer signĂ© Ă Palerme en Italie en dĂ©cembre 2000. En vertu de ces conventions et de leurs protocoles, le SĂ©nĂ©gal a adoptĂ© la loi 02/2005 du 29 avril 2005 qui stipule en son article 3 : âQuiconque organise la mendicitĂ© dâautrui en vue dâen tirer profit, embauche, entraĂźne ou dĂ©tourne une personne en vue de la livrer Ă la mendicitĂ© ou exerce sur elle une pression pour quâelle mendie ou continue Ă le faire est punie dâun emprisonnement de 2 Ă 5 ans et dâune amende de 500 000 Ă 2 000 000 de francsâ. DâaprĂšs toujours la loi, âil ne sera pas sursis Ă lâexĂ©cution de la peine lorsque le dĂ©lit est commis Ă lâĂ©gard dâun mineur, dâune personne particuliĂšrement vulnĂ©rable en raison de son Ăąge ou de son Ă©tat de santĂ© ayant entraĂźnĂ© une dĂ©ficience physique ou psychique, de plusieurs personnes, de recours ou dâemploi de la contrainte, de violence ou manĆuvres dolosives sur la personne se livrant Ă la mendicitĂ©â. Autant de lois et de conventions internationales qui engagent la responsabilitĂ© des autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises. Amadou NDIAYE