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Summary: KUPANG, 21 décembre 2010 (IRIN) - Le manque de personnel de santé qualifié, de médicaments et de promotion de la santé font du Nusa Tenggara oriental l'une des provinces les plus touchées par l'insécurité alimentaire, malgré la disponibilité générale des denrées alimentaires.
Dans cette province principalement rurale et sujette à la sécheresse vivent 4,5 millions d'habitants répartis sur plus de 50 îles ; le revenu moyen par habitant est de 265 dollars par an. “Ce n'est pas la nourriture qui est le problème majeur ici ”, a dit à Kupang Andrey Damaledo, l'un des 20 responsables de la sécurité alimentaire de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture au Nusa Tenggara oriental. “Ici, nous avons des potirons, du manioc, des bananes. Les locaux définissent la nourriture comme le maïs ou le riz. C'est d’une diversification [du régime alimentaire] que nous avons besoin.” Même les récoltes de maïs et de riz ont augmenté de façon continue de 2003 à 2007, selon le plus récent Atlas de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité du Programme alimentaire mondial (PAM), ce qui a permis des excédents de production dans plusieurs districts. Et pourtant , le Nusa Tenggara oriental, selon l'atlas, abrite six des districts les plus vulnérables du pays, juste après la Papouasie indonésienne à l'extrémité est, qui en compte 11. Pour créer un indice composite de sécurité alimentaire, les chercheurs ont évalué à 14 les facteurs entrant en compte au niveau national : il s'agit entre autres de l'instruction féminine, de l'accès à l'eau salubre, à l'assainissement, à l'électricité, à des routes carrossables pour les 4x4 et aux centres de santé, mais aussi de l'exposition aux catastrophes naturelles, de la déforestation et de la production alimentaire. Selon M. Damaledo, le “paradoxe de la faim” au Nusa Tenggara oriental dépasse très largement l'alimentation. Les taux les plus élevés d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique (mesures du rapport poids/taille) ou de malnutrition aiguë étaient au Timor occidental de 46,7 et de 20 pour cent respectivement, contre des moyennes nationales de 36,8 et 13,6 pour cent. La malnutrition générale au Nusa Tenggara oriental est un vieux problème qui continue à être traité avec des solutions à court terme, a dit M. Damaledo. “Les pâtes d'arachide et le riz n'offrent pas toujours de solution aux problèmes sous-jacents aux pratiques alimentaires, à un niveau d'éducation très bas et aux obstacles culturels à une bonne nutrition. Il existe tout un réseau de causes que nous sommes encore en train de déterminer.” Les défis En 2009, au Nusa Tenggara oriental, quelque 1 300 enfants ont été enregistrés comme souffrant de malnutrition aiguë sévère, ce qui correspond à deux pour cent de tous les enfants examinés. La province ne disposait de produits thérapeutiques que pour traiter 10 pour cent de ces enfants, selon le ministère de la Santé. Un amaigrissement sévère peut-être mortel s'il n'est pas traité, car l'enfant perd de la graisse corporelle et de la masse musculaire, disent les experts en nutrition. Selon Messal Ataupah, qui dirige le bureau du ministère de la Santé du district de Kupang, au Nusa Tenggara oriental, l'insuffisance de la promotion de la santé et le manque de nutritionnistes qualifiés acceptant de travailler dans les zones reculées constituent un problème supplémentaire. “Pendant longtemps, nous [le ministère de la Santé] avons ignoré la promotion de la santé. C'est comme si nous étions dans la jungle avec une machette, et que nous étions maintenant en train de chercher un moyen de nous en sortir. Les gens continuent à considérer la promotion de la santé comme une perte de temps. Il est difficile de faire venir [du personnel] pour le former; certains refusent, même,” a dit M. Ataupah, Sept nutritionnistes qualifiés sont répartis sur les 286 centres de santé communautaires du TNusa Tenggara oriental. Quand ils n'ont pas été formés, les travailleurs sanitaires dans les villages peuvent collecter des données inexactes sur la malnutrition, a dit Ha'i Raja Lawa, assistante au bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) de la ville de Kupang. « Et les données sont encore un défi auquel nous avons à faire face au Nusa Tenggara oriental. » Les interventions Le gouvernement a lancé récemment un programme dans 11 districts du Nusa Tenggara oriental ciblant les enfants atteints de carence énergétique avec une ration journalière de 100 g de biscuits fortifiés pendant 90 jours. Un autre programme distribue des “sprinkles” [suppléments en poudre] enrichis en micronutriments pour aider les enfants de moins de deux ans à éviter une malnutrition chronique à vie, l'une des causes principales d’ infirmité évitable, selon l'Organisation mondiale de la Santé. Il existe deux centres médicaux spécialisés en nutrition au Nusa Tenggara oriental ; ceux-ci sont censés fournir des aliments enrichis pour traiter les enfants émaciés contre la malnutrition aiguë sévère. Mais ces interventions n'ont qu'un effet limité, a dit Mme Lawa du PAM. “Tous les parents ne veulent pas amener leurs enfants dans un centre nutritionnel. Au Nusa Tenggara oriental, les parents ne voient pas la malnutrition comme un problème.” Mme Lawa elle-même avoue être tombée dans le piège de ces parents qui travaillent et négligent la nutrition de leurs enfants, Elle a un enfant de moins de cinq ans qui est à la limite entre amaigrissement modéré et sévère, un diagnostic posé pour l'enfant à partir d'un poids trop faible par rapport à sa taille ou d'un périmètre brachial inférieur à la normale.
Dans le district de Kupang où elle vit, 23,9 pour cent des enfants